Rapport annuel de l’ombuds
Septembre 2019 à août 2020
Message de l’ombuds
En septembre 2019, j’ai été nommée à titre de première ombuds organisationnelle au Bureau du vérificateur général du CanadaBVG. Le poste a été créé dans le cadre de la Stratégie en matière de santé mentale du Bureau et constitue un investissement important pour le bien-être de l’organisation.
Le présent rapport comprend des renseignements sur la fonction d’ombuds, donne le sommaire des conversations que j’ai eues jusqu’à maintenant et présente quelques observations générales sur le bien‑être au Bureau. Je conçois ce document comme un outil de sensibilisation et un mécanisme de rétroaction. J’espère qu’il alimentera les discussions sur la façon dont nous pouvons tous contribuer à créer un milieu de travail sain et productif.
Nous avons vécu une année exceptionnelle, et éprouvante pour bon nombre d’entre nous. Je tiens à remercier les employés et les gestionnaires de leur soutien pendant que je m’habitue à ce rôle unique. J’ai l’intention de continuer à gagner votre confiance, une conversation à la fois.
Priorité de la première année : la sensibilisation
Mes principaux objectifs pour l’année ont été de promouvoir le service de l’ombuds, de rencontrer autant d’employés que possible, d’apprendre à connaître les diverses parties prenantes du Bureau et de me familiariser avec la culture de travail, les politiques et les pratiques du BVG. En plus d’avoir créé la page INTRAnet de l’ombuds (avec l’aide des Communications, des Services de révision, de l’équipe d’Éditique et de celle des technologies de l’informationTI), je me suis présentée et j’ai donné de l’information sur le service de l’ombuds lors de la Journée du BVG, ainsi qu’à divers comités et équipes et lors de réunions du personnel dans chacun de nos bureaux régionaux.
Par souci d’amélioration continue des services que j’offre, je participe aussi aux travaux de la communauté grandissante des ombuds des organisations fédérales. Cette année, notre comité interministériel a travaillé à l’élaboration de procédures d’exploitation normalisées et à un modèle de maturité. Vu les préoccupations urgentes et croissantes à l’égard de l’injustice raciale au sein de la société, l’une des questions que nous examinons est le rôle de l’ombuds en matière de diversité et d’inclusion. Je suis aussi membre du Groupe de personnes‑ressources du greffier sur la santé mentale, qui se réunit régulièrement pour discuter des progrès de la fonction publique fédérale à l’égard de son engagement envers un milieu de travail sain.
Les conversations que j’ai eues jusqu’à maintenant…
Entre septembre 2019 et août 2020, les employés et les gestionnaires m’ont parlé de 64 situations différentes. Étant donné que le service d’ombuds est informel et confidentiel, je ne conserve aucun compte rendu officiel des conversations, mais je prends note des sujets soulevés par les interlocuteurs. Cela m’aide à dégager les tendances, s’il y a lieu, et à communiquer des renseignements sur des questions qui ont une incidence sur les employés et le milieu de travail. Je note un ou deux sujets par situation, selon la complexité du cas.
Voici les cinq catégories de sujets les plus souvent soulevés par les employés et les gestionnaires, ainsi que le pourcentage de cas où ces sujets ont été soulevés.
Leadership et style de gestion (sujet soulevé dans 36 % des cas)
Pour de nombreux employés, l’élément le plus important de leur travail est la relation qu’ils ont avec leur superviseur immédiat. Les employés veulent être entendus, avoir la confiance de leur superviseur et être valorisés pour leur travail. De leur point de vue, de nombreux superviseurs ressentent l’« effet sandwich ». C’est‑à‑dire qu’ils se sentent coincés entre les demandes de leurs propres supérieurs et les attentes élevées de leurs employés.
Exemples de questions soulevées :
- manque d’empathie et d’intelligence émotionnelle dans les interactions interpersonnelles;
- manque de confiance, traitement préférentiel perçu (en particulier dans l’attribution des travaux).
Bien-être (sujet soulevé dans 34 % des cas)
Étant donné que l’Association canadienne pour la santé mentale décrit la situation de la santé mentale au Canada comme une crise qui s’aggrave, il n’est pas surprenant de constater une hausse des questions liées à la santé mentale dans nos milieux de travail. Les initiatives de sensibilisation à la santé mentale, comme la campagne « Ça va pas aujourd’hui », sont des outils importants pour gérer la crise.
Exemples de questions soulevées :
- moyens d’aider un collègue aux prises avec un problème de santé mentale;
- stress lié au travail;
- mesures d’adaptation en milieu de travail;
- situations difficiles de retour au travail;
- difficulté qu’ont certains gestionnaires à gérer leur propre santé mentale et, en même temps, à superviser des employés qui sont eux‑mêmes en difficulté dans un contexte de délais serrés et de ressources limitées;
- perception qu’ont certains employés du fait que leur gestionnaire fait de beaux discours sur le bien‑être, mais qu’il accorde la plus haute importance à la livraison du produit au bout du compte.
Défis en matière de communication (sujet soulevé dans 30 % des cas)
Il peut être difficile d’avoir un dialogue efficace, surtout lorsque les enjeux sont de taille. Que l’on soit un gestionnaire qui doit annoncer de mauvaises nouvelles ou un employé qui croit être traité de façon injuste, nous sommes confrontés parfois à des situations qui suscitent de l’anxiété et de l’appréhension. Prenez le temps de réfléchir à ce qui est important pour vous et pour l’autre personne dans une situation donnée, et préparez-vous en conséquence.
Exemples de questions soulevées :
- se préparer à avoir une conversation difficile, ou donner suite à une telle conversation;
- manque d’attention soutenue accordée à la gestion du changement;
- malentendus lors de communications interpersonnelles;
- manque de transparence du processus décisionnel.
Commentaires sur le rendement (sujet soulevé dans 19 % des cas)
Une rétroaction continue entre les gestionnaires et les employés est d’une importance primordiale. Cet échange est le plus efficace lorsqu’il est fondé sur la confiance, le respect et une volonté d’amélioration continue.
Exemples de questions soulevées :
- objectifs nébuleux, manque de soutien et d’orientation;
- commentaires axés sur les aspects négatifs, qui démoralisent les employés et étouffent leur esprit d’initiative;
- grand nombre d’heures et efforts importants que les superviseurs doivent consacrer à la gestion d’un rendement insatisfaisant, en plus d’une charge de travail déjà lourde.
Harcèlement et incivilité (sujet soulevé dans 14 % des cas)
Les conséquences négatives de cas présumés de harcèlement et d’incivilité dans le milieu de travail comprennent une diminution de l’effort, de la productivité et du rendement. De plus, des études montrent que les comportements désobligeants sont contagieux. Il est essentiel que nous demeurions respectueux et bienveillants dans nos interactions, même si nous sommes en désaccord ou subissons des pressions pour accomplir nos tâches.
Exemples de questions soulevées :
- remarques offensantes;
- inquiétudes au sujet des processus de plainte officielle;
- nécessité de restaurer le bien‑être dans le milieu de travail après un incident.
D’autres sujets soulevés cette année, classés par ordre de fréquence
- incidence de la pandémie de COVID‑19 sur le bien-être au travail (par exemple isolement social, équilibre entre le travail et la vie personnelle, et hausse du stress, de l’anxiété et des cas de dépression);
- conflits;
- ressources humaines;
- santé et sécurité;
- mobilisation;
- langues officielles.
Conclusion
Je suis privilégiée d’être la première ombuds du Bureau et de pouvoir écouter les employés et les gestionnaires aux prises avec des situations difficiles afin de les accompagner dans la découverte de possibilités de résolution. L’organisation est en transition depuis mon arrivée : elle a accueilli de nouveaux dirigeants et a adopté un programme ambitieux visant à renouveler la culture et à moderniser les méthodes de travail. La pandémie de COVID‑19 a créé des défis et des possibilités que personne n’aurait pu imaginer il y a à peine un an. Dans l’ensemble, tant les employés que la direction peuvent être fiers de la façon dont ils ont surmonté l’adversité et poursuivi les travaux importants auxquels les Canadiens et les Canadiennes s’attendent.
Dans le dernier Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux, 74 % des employés ont décrit le Bureau comme un excellent milieu de travail. J’ai bon espoir que les diverses initiatives prévues et en cours feront évoluer le Bureau vers un milieu de travail plus sain pour tous. J’invite tous les employés à tous les niveaux à contribuer à l’instauration du milieu de travail dont ils ont envie, et à trouver des moyens d’être entendus lorsque les choses ne vont pas bien. Un grand nombre de ressources sont à votre disposition. N’hésitez pas à solliciter de l’aide lorsque vous en avez besoin.
Janet Campbell, ombuds