La conservation des oiseaux migrateurs

Déclaration d’ouverture au Comité permanent de l’environnement et du développement durable

La conservation des oiseaux migrateurs

(Chapitre 3 — Rapport de l’automne 2013 du commissaire à l’environnement et au développement durable)

Le 10 mars 2015

Julie Gelfand
Commissaire à l’environnement et au développement durable

Je vous remercie, Monsieur le Président, de nous donner l’occasion de discuter du chapitre 3 intitulé La conservation des oiseaux migrateurs de notre rapport de l’automne 2013. Je suis accompagnée de Jim McKenzie, directeur principal responsable de cet audit. Bien que nous n’ayons pas réalisé, en particulier, d’audit sur la chasse et le piégeage avec permis au Canada, nous croyons l’audit que nous avons mené en 2013 est pertinent, étant donné l’importante relation entre la chasse et la conservation de la sauvagine.

J’aimerais mentionner que les travaux pour cet audit ont été terminés en juillet 2013. Nous croyons savoir qu’Environnement Canada a, depuis la publication de cet audit, pris des mesures pour soutenir davantage ses activités de conservation des oiseaux. Cependant, nous n’avons pas audité ces mesures.

Tout d’abord, j’aimerais partager quelques renseignements sur mon parcours professionnel et la façon dont je compte m’acquitter de mon mandat. Comme certains d’entre vous le savent peut-être, j’ai travaillé au sein de la fonction publique fédérale, ainsi que dans des organismes nationaux et internationaux de conservation de la nature de même que dans le secteur minier. Mon expérience m’a amenée à saisir l’importance et les avantages de réunir des perspectives diverses sur les questions liées à l’environnement et au développement.

Dans mon esprit, il ne fait aucun doute qu’une économie prospère, une société dynamique et un environnement sain vont de pair. Pendant mon mandat, j’ai l’intention d’axer mes efforts sur le rôle du gouvernement fédéral dans la promotion d’un développement durable à long terme apte à répondre aux besoins des générations actuelles sans pour autant compromettre la capacité des générations futures de combler les leurs.

Les ressources naturelles sont un des fondements de notre économie, de notre société et de notre identité. C’est pourquoi le Canada est depuis longtemps un chef de file en matière de protection des paysages naturels, comme les forêts, les prairies et les milieux humides, et des espèces y habitant. Étant donné la vaste étendue de notre pays et la vaste gamme d’espèces qu’on y retrouve, des poissons aux amphibiens, des oiseaux et des plantes aux gros mammifères comme les caribous, la protection du patrimoine naturel pose un immense défi.

En matière de protection des oiseaux migrateurs, nous avions constaté qu’Environnement Canada et ses partenaires avaient obtenu de bons résultats au chapitre de la restauration des populations de sauvagines grâce au Plan nord-américain de gestion de la sauvagine. La mise en œuvre de ce Plan a fait appel à une grande variété de partenaires, dont les chasseurs.

D’après les évaluations effectuées, le Plan a joué un rôle important dans le rétablissement de la sauvagine et la protection des milieux humides au Canada. Malgré les défis qui restent à relever, dont la perte et la dégradation des milieux humides, de nombreuses populations de sauvagines ont augmenté. Les progrès réalisés grâce au Plan démontrent ce qu’il est possible d’accomplir grâce à des partenariats et des efforts concertés à long terme axés sur des objectifs de conservation convenus mutuellement.

Je suis néanmoins préoccupée par l’état général des oiseaux au Canada. D’après certaines recherches, la population de groupes d’oiseaux, tels les oiseaux des rivages, les oiseaux des prairies et les insectivores, a diminué de 40 % à 60 % depuis les années 1970.

La conservation nécessite non seulement de bons partenariats, mais aussi des stratégies éclairées par la recherche scientifique et la surveillance. Nous avions constaté, lors de notre audit, qu’Environnement Canada n’avait pas respecté les échéances pour plus de la moitié des stratégies de conservation des oiseaux que le Ministère était en voie d’élaborer.

Nous avons été informés que, depuis notre audit, de telles stratégies ont été mises au point. Il reste maintenant à relever le défi de les mettre en œuvre. Le déclin observé dans les populations d’oiseaux indique bien qu’il faut intervenir à cet égard.

La recherche scientifique et la surveillance des populations d’oiseaux sont des activités importantes qui peuvent être fort utiles pour guider et suivre les résultats des mesures de conservation. En 2012, Environnement Canada a réalisé un examen scientifique des programmes de surveillance des populations d’oiseaux qu’il appuyait. Il avait alors conclu que la plupart des programmes contribuaient à répondre aux besoins du Ministère en matière d’information, mais qu’il restait des lacunes à combler. Nous avions alors constaté que le Ministère avait répondu aux recommandations formulées au terme de cet examen, mais que, selon le Ministère, les lacunes majeures ne pourraient être comblées qu’avec l’apport important de nouvelles ressources.

Avant de conclure, j’aimerais attirer l’attention du Comité sur les résultats, publiés en 2014, de l’Enquête canadienne sur la nature de 2012, réalisée par Environnement Canada en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Comme le souligne le chapitre 2 du rapport du commissaire de l’automne 2013, cette enquête est une importante initiative visant à recueillir de l’information sur les types d’interaction entre les Canadiens et la nature.

Initiative unique en son genre menée au Canada depuis plus de 15 ans, l’Enquête a révélé qu’environ 2 millions de personnes de plus de 18 ans pratiquaient la chasse et le piégeage au Canada. Cette enquête a également révélé que 1,8 milliard de dollars ont été dépensés pour des activités de chasse et de piégeage au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête.

Ces résultats sont importants parce qu’ils donnent le nombre de Canadiennes et Canadiens qui s’adonnent à la chasse et au piégeage et qui, en plus de contribuer à la réalisation du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, pourraient participer à d’autres activités de conservation. Ces activités pourraient aider Environnement Canada à relever certains des défis que représente la protection des espèces sauvages, pour le Ministère même et pour le Canada dans son ensemble.

Monsieur le Président, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons maintenant heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.