La protection des mammifères marins

Déclaration d’ouverture au Comité permanent des pêches et des océans

La protection des mammifères marins

(Rapport 2 — Rapports de l’automne 2018 de la commissaire à l’environnement et au développement durable)

Le 23 octobre 2018

Julie Gelfand
Commissaire à l’environnement et au développement durable

Monsieur le Président, je suis heureuse d’être ici aujourd’hui pour discuter de mon rapport sur la protection des mammifères marins, qui a été déposé au Parlement le 2 octobre. Je suis accompagnée de Madame Elsa Da Costa, qui était la directrice responsable de l’audit.

Notre audit visait à examiner les mesures prises par le gouvernement pour protéger les mammifères marins contre les menaces posées par la navigation maritime et la pêche commerciale. Au Canada, il y a plus de 40 espèces de mammifères marins, comme les baleines, les dauphins et les phoques, et 14 populations d’espèces figurent sur la liste des espèces en voie de disparition ou menacées.

Nous avons constaté que Pêches et Océans Canada, en collaboration avec Parcs Canada, Transports Canada et Environnement et Changement climatique Canada, avait beaucoup tardé à prendre des mesures en vue de réduire les menaces pour les mammifères marins. Les ministères disposent de plusieurs mécanismes pour protéger ces animaux. Par exemple, ils peuvent établir des aires protégées, imposer des limites de vitesse aux navires, fermer ou restreindre les pêches, et établir des distances minimales que doivent respecter les bateaux d’observation des baleines.

Nous avons constaté que les ministères avaient attendu que la situation devienne grave avant d’utiliser la plupart de ces mécanismes : 12 baleines noires de l’Atlantique Nord en voie de disparition, qui représentent 3 % de la population restante dans le monde, ont été trouvées mortes dans le golfe du Saint-Laurent en 2017. C’est à ce moment que les ministères ont pris des mesures pour protéger quelques espèces de baleines, notamment en fermant certaines pêches et en imposant des limites de vitesse aux navires dans certaines zones.

Plus précisément, nous avons constaté ce qui suit :

Nous avons aussi constaté que Pêches et Océans Canada ne disposait pas des ressources et des directives nécessaires pour intervenir efficacement auprès des mammifères marins en détresse. Chaque année, il y a environ 900 incidents impliquant des mammifères marins en détresse, et très peu de personnes possèdent la formation nécessaire pour apporter un soutien.

Les récentes mesures ont été prises de façon réactive, limitée et tardive. Le temps presse pour certaines espèces, comme l’épaulard résident du sud de la côte Ouest, désigné comme étant en voie de disparition depuis 15 ans et dont la population se compose de seulement 74 individus. Les ministères doivent prendre des mesures soutenues pour gérer les menaces à la survie de tous les mammifères marins.

Voilà qui conclut ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureuses de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.