L’approvisionnement des Forces armées canadiennes — Défense nationale

Déclaration d’ouverture au Comité permanent des comptes publics

L’approvisionnement des Forces armées canadiennes — Défense nationale

(Rapport 3 — Rapports du printemps 2020 du vérificateur général du Canada)

Le 19 novembre 2020

Karen Hogan, Comptable professionnelle agrééeCPA, Comptable agrééeCA
Vérificatrice générale du Canada

Madame la Présidente, je vous remercie de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport d’audit sur l’approvisionnement des forces armées canadiennes. Je suis accompagnée de Monsieur Nicholas Swales, le directeur principal responsable de l’audit.

Les Forces armées canadiennes sont formées de 68 000 soldats de la Force régulière et de 30 000 réservistes à qui le gouvernement peut faire appel à tout moment pour participer à des opérations militaires canadiennes au pays et à l’étranger. Pour ce faire, les Forces armées canadiennes doivent être bien équipées et entraînées, et elles doivent pouvoir compter sur une chaîne d’approvisionnement qui leur fournit le matériel dont elles ont besoin, au moment où elles en ont besoin.

Notre audit a examiné si la Défense nationale avait livré les articles demandés par les Forces armées canadiennes en temps opportun tout en évitant des frais de transport inutiles.

Nous avons constaté que les unités militaires avaient reçu le matériel en retard, notamment des pièces de rechange, des uniformes et des vivres, dans 50 % des cas. Les articles prioritaires requis pour satisfaire aux besoins opérationnels critiques ont été livrés en retard encore plus souvent, soit dans 60 % des cas. Ces retards ont réduit la capacité de la Défense nationale de s’acquitter de ses missions et de gérer ses ressources avec efficience.

Nous avons constaté que ces retards étaient souvent attribuables à une mauvaise gestion des stocks. Il arrivait fréquemment que le niveau minimum des stocks ne soit pas établi et, lorsqu’il l’était, les stocks étaient inférieurs à ce niveau la moitié du temps. Les entrepôts qui devaient approvisionner les unités militaires n’avaient souvent pas en stock le matériel demandé. Un tiers du temps, les articles devaient être trouvés ailleurs et réacheminés par la chaîne d’approvisionnement. Cela a créé des points de blocage dans le processus et rallongé les délais de livraison.

La Défense nationale n’a pas prévu adéquatement ses besoins en matériel afin de pouvoir entreposer ce matériel à proximité des endroits où il serait nécessaire. La Défense nationale n’avait pas non plus d’indicateurs de rendement pour déterminer si le matériel était conservé dans les bons entrepôts.

Nous avons également constaté des problèmes pour le classement des demandes de matériel militaire par ordre de priorité. La Défense nationale n’a pas pu justifier le statut prioritaire ayant été accordé à 65 % de ses demandes présentées comme telles. Or, quand des demandes sont désignées à tort comme étant prioritaires, cela exerce des pressions indues sur la chaîne d’approvisionnement et occasionne des frais supplémentaires.

Par ailleurs, nous avons constaté que la Défense nationale n’avait pas l’information sur les coûts nécessaire pour faire des choix éclairés sur le transport du matériel au Canada. Les coûts des envois commerciaux étaient disponibles, mais les coûts associés aux transporteurs militaires ne l’étaient pas.

Nous avons formulé trois recommandations. La Défense nationale les a toutes acceptées et nous a fait part de son plan d’action. Ce plan prévoit des mesures et des échéanciers pour la mise en œuvre de nos recommandations.

Madame la Présidente, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.