Le respect en milieu de travail
Déclaration d’ouverture au Comité permanent des comptes publics
Le respect en milieu de travail
(Rapport 1 — Rapport de l’automne 2019 du vérificateur général du Canada)
Le 28 janvier 2021
Martin Dompierre
Vérificateur général adjoint
Madame la Présidente, je vous remercie de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport sur le respect en milieu de travail, qui a été déposé au Parlement en février 2020. Je suis accompagné aujourd’hui de Madame Susan Gomez, qui a dirigé l’équipe d’audit.
L’Agence des services frontaliers du Canada et Service correctionnel Canada, comme tous les employeurs fédéraux, doivent instaurer pour leurs employés des milieux de travail respectueux et exempts de harcèlement, de discrimination et de violence de la part des collègues et des superviseurs.
Cela est important parce qu’un milieu de travail qui n’est pas sain nuit au bien‑être des employés. De plus, les employés ont moins tendance à signaler des inquiétudes s’ils ont l’impression que leur employeur ne les prend pas au sérieux. Or, il n’est pas possible de corriger un problème qui n’est pas signalé, ce qui peut avoir des conséquences sur la santé des employés. Comme la pandémie actuelle exerce des pressions supplémentaires sur les employés, il est particulièrement important que les employeurs offrent des milieux de travail sains.
Dans le cadre de cet audit, nous avons constaté que l’Agence des services frontaliers du Canada et Service correctionnel Canada n’avaient pas pris assez de mesures pour favoriser et maintenir des milieux de travail respectueux.
Notre rapport d’audit présentait les résultats d’un sondage que nous avons mené auprès des employés de ces deux organisations fédérales. Les résultats indiquaient que les employés qui ont répondu au sondage avaient des préoccupations au sujet du respect dans leur milieu de travail. Plus du tiers des répondants ont affirmé qu’ils craignaient des représailles s’ils portaient plainte pour harcèlement, discrimination ou violence en milieu de travail. Ils avaient aussi des préoccupations graves ou importantes au sujet de la culture organisationnelle et du manque de courtoisie et de respect dans leur milieu de travail.
Même si les deux organisations savaient qu’il existait des problèmes de harcèlement, de discrimination et de violence dans leur milieu de travail, aucune n’avait défini de stratégie complète pour les régler. Les organisations n’ont notamment pas établi de mécanisme pour évaluer leurs progrès en vue de réduire le harcèlement, la discrimination et la violence en milieu de travail, et en rendre compte.
Les employeurs fédéraux sont encouragés à offrir des mécanismes informels de règlement des plaintes, comme des rencontres entre des employés et des séances de médiation, pour rétablir plus vite les relations de travail. En ce qui a trait aux plaintes de harcèlement et de violence en milieu de travail que nous avons examinées, nous avons constaté que les deux organisations n’avaient pas toujours informé les employés qu’ils pouvaient recourir à des processus informels.
Nous avons également constaté que les organisations n’avaient pas toujours fait une évaluation initiale avant de décider d’accepter ou de rejeter une plainte. Sans évaluation initiale, il peut y avoir des incohérences dans le processus décisionnel et le traitement des plaintes.
Enfin, pour la majorité des plaintes de harcèlement qui avaient été traitées et résolues, nous avons constaté que les organisations avaient ordonné des mesures de rétablissement qui visaient seulement les personnes concernées. Autrement dit, les mesures de rétablissement ne visaient pas à établir ou à rétablir des relations de travail harmonieuses au sein de l’équipe, de l’unité ou du groupe touché. Cela est important parce que les comportements à l’origine de ces plaintes peuvent avoir une incidence vaste et durable sur les relations en milieu de travail.
L’Agence des services frontaliers du Canada et Service correctionnel Canada ont accepté toutes nos recommandations et ont préparé des plans d’action pour y répondre.
Madame la Présidente, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.