Déclaration d’ouverture au Comité permanent des comptes publics
L’approvisionnement en solutions de technologie de l’information
(Rapport 1 — Rapports de la vérificatrice générale du Canada de 2021)
Le 27 mai 2021
Karen Hogan, Comptable professionnelle agrééeCPA, Comptable agrééeCA
Vérificatrice générale du Canada
Madame la Présidente, merci de nous donner l’occasion de présenter les résultats de notre rapport d’audit sur l’approvisionnement en solution de technologie de l’informationTI complexes. Je suis accompagnée de Carol McCalla, la directrice principale responsable de l’audit, et Joanna Murphy, la directrice responsable de l’audit.
L’approvisionnement est souvent un élément clé des grandes initiatives de TI. C’est un processus complexe par sa nature, en raison de la technologie et des besoins opérationnels en constante évolution, des échéanciers ambitieux et de l’expertise technique nécessaire. Le gouvernement doit faire participer les utilisateurs finaux et les fournisseurs pour déterminer leurs besoins, tout en étant équitable et transparent. Actuellement, le gouvernement mène environ 21 processus d’approvisionnement en systèmes de TI d’envergure, dont la valeur dépasse 6,6 milliards de dollars.
Notre audit a examiné les pratiques d’approvisionnement pour trois initiatives de TI complexes qui étaient mises en œuvre par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada; Services publics et Approvisionnement Canada; Emploi et Développement social Canada; et Services partagés Canada. Nous avons vérifié si ces organisations étaient dans la bonne en voie pour obtenir les résultats opérationnels voulus et si elles assuraient l’équité, l’ouverture et la transparence de ces processus d’approvisionnement.
Dans l’ensemble, nous avons constaté que les organisations avaient fait des progrès afin d’adopter des méthodes d’approvisionnement agiles pour de grands systèmes de TI. Elles ont appliqué de nouvelles approches, par exemple en testant des prototypes avant de conclure des contrats à long terme. Elles ont aussi fait participer tôt et souvent les utilisateurs finaux et les fournisseurs du secteur privé pour définir les besoins opérationnels. En mobilisant davantage les personnes qui utiliseront les systèmes en bout de ligne, les équipes d’approvisionnement peuvent mieux comprendre, avant d’attribuer les contrats, si un système proposé sera efficace.
Cependant, pour pouvoir progresser davantage, les organisations devront tirer parti de ces progrès. Elles devront mieux former le personnel d’approvisionnement, surtout aux façons d’appliquer les nouvelles méthodes d’approvisionnement agiles. Nous avons constaté que les directives et la formation sur ces approches étaient limitées ou inexistantes. Nous avons noté que d’autres juridictions, comme aux États‑Unis et au Royaume‑Uni, avaient fourni des directives détaillées à leur personnel pour déployer les nouvelles approches dans ce domaine.
En 2018, nous avons examiné la mise en œuvre du système de paye Phénix. Après une audience à ce sujet, le Comité a recommandé qu’il y ait une surveillance externe indépendante de tous les projets de transformation des TI, et que la haute direction tienne compte des intérêts des principales parties prenantes. Dans le cadre du présent audit, nous avons constaté que les mécanismes de gouvernance des processus d’approvisionnement des trois projets de TI complexes pouvaient être renforcés. À la fin de notre audit, nous avons noté que le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada avait créé un comité de gouvernance pour appuyer les administrateurs généraux des organisations responsables de la modernisation des services essentiels. La mobilisation et la surveillance continues de la haute direction seront essentielles pour ces initiatives.
À mesure que le gouvernement intensifiera sa collaboration avec les fournisseurs dans le cadre de l’approche agile, il aura besoin d’outils plus robustes pour assurer l’équité et la transparence. Nous avons constaté que Services publics et Approvisionnement Canada et Services partagés Canada avaient peu utilisé l’analyse des données pour relever des problèmes éventuels d’intégrité dans le processus d’approvisionnement.
Finalement, nous avons constaté que la façon dont les problèmes d’équité éventuels étaient résolus n’était pas toujours claire. De plus, il aurait été possible de mieux utiliser le Programme de surveillance de l’équité pour assurer l’ouverture et la transparence des processus d’approvisionnement.
Nous avons formulé 5 recommandations, qui ont toutes été acceptées par les organisations.
Madame la présidente, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureuses de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.