L’aide internationale pour appuyer l’égalité des genres — Affaires mondiales Canada

Déclaration d’ouverture devant le Comité permanent des comptes publics

L’aide internationale pour appuyer l’égalité des genres — Affaires mondiales Canada

(Rapport 4 — Rapports de 2023 de la vérificatrice générale du Canada)

Le 20 avril 2023

Karen Hogan, Fellow comptable professionnelle agrééeFCPA
Vérificatrice générale du Canada

Monsieur le Président, merci de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport sur l’aide internationale pour appuyer l’égalité des genres, qui a été déposé à la Chambre des communes le 27 mars. Je tiens à reconnaître que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinaabe. Je suis accompagnée aujourd’hui de Martin Dompierre, le vérificateur général adjoint qui a supervisé l’audit, et de Susan Robertson, la directrice qui a dirigé l’équipe d’audit.

L’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles sont des préoccupations prioritaires partout dans le monde et sont reflétées dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies. En 2017, le Canada a lancé sa Politique d’aide internationale féministe, qui s’applique à toutes les dépenses d’aide internationale d’Affaires mondiales Canada.

Lorsque les femmes et les filles ont des chances égales de réussir, elles peuvent être de puissantes agentes de changement, ce qui stimule la croissance économique et améliore la qualité de vie de leur famille et de leur collectivité. Dans le cadre de la Politique d’aide internationale féministe, Affaires mondiales Canada s’est engagé à financer des projets qui améliorent l’égalité des genres et les conditions de vie des populations les plus pauvres et les plus marginalisées au monde.

Cet audit visait à déterminer si le Ministère appuyait l’égalité des genres dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire et s’il rendait compte des résultats pour les quelque 3,5 milliards de dollars qu’il avait dépensés pour des projets d’aide bilatérale chaque année depuis le lancement de la politique.

Nous avons constaté que le Ministère n’avait pas été en mesure de montrer comment ses dépenses avaient contribué à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles. Les pratiques de gestion de l’information du Ministère comportaient d’importantes lacunes, ce qui a donné lieu à des dossiers de projet incomplets ou manquants qui ne pouvaient pas appuyer la prise de décisions ou faire la preuve de diligence raisonnable. Par conséquent, le Ministère est incapable d’assurer le suivi des résultats globaux par rapport aux objectifs de la politique.

Il s’agit d’un problème important. Nous avons recommandé que le Ministère prenne des mesures immédiates pour qu’il puisse pleinement rendre compte des résultats des projets qu’il a financés. Cela est essentiel pour démontrer la valeur de ces investissements et s’assurer que les femmes et les filles bénéficient des programmes que le Canada finance.

Affaires mondiales Canada doit également se pencher sur la façon dont il mesure les résultats à plus long terme. Nous avons constaté que le Ministère se concentrait sur les extrants à court terme : seulement 2 indicateurs de la politique sur 26 mesuraient les résultats. Un projet de construction de toilettes et de postes de lavage des mains pour rendre les écoles plus accueillantes pour les filles qui pourraient s’absenter lorsqu’elles ont leurs règles en est un exemple. Le Ministère n’a pas assuré le suivi des résultats de ce projet, par exemple en vérifiant si les taux de fréquentation et d’achèvement scolaires s’étaient améliorés à long terme pour les filles.

Nous avons constaté que même si Affaires mondiales Canada avait mis en place un processus rigoureux permettant de déterminer dans quelle mesure l’égalité des genres était intégrée à ses projets, le Ministère pourrait en faire plus pour intégrer les divers facteurs identitaires. Par exemple, alors qu’il incluait habituellement l’âge, il ne prenait pas systématiquement en considération d’autres facteurs comme l’origine ethnique, la structure et la taille de la famille ou l’emplacement rural ou urbain. Le Ministère devrait améliorer l’intégration des facteurs identitaires liés à l’intersectionnalité dans l’élaboration de ses projets afin de pouvoir offrir des programmes plus inclusifs.

Monsieur le Président, je termine ainsi ma déclaration. Nous serions heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.