Déclaration d’ouverture de la conférence de presse — Les changements climatiques au Nunavut
Les changements climatiques au NunavutDéclaration d’ouverture de la conférence de presse
James McKenzie, directeur principal, Bureau du vérificateur général du Canada — 13 mars 2018
Cette déclaration d’ouverture est disponible en Inuktitut (PDF 70 KB)
Bonjour. Je suis heureux d’être à Iqaluit aujourd’hui pour discuter du rapport du vérificateur général du Canada sur les changements climatiques au Nunavut. Le rapport a été déposé cet après-midi à l’Assemblée législative du Nunavut.
L’audit visait à déterminer si le gouvernement du Nunavut avait pris des mesures afin de préparer et d’adapter le territoire aux impacts des changements climatiques, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Que ce soit la diminution de la glace de mer ou le dégel du pergélisol, les impacts des changements climatiques se manifestent dans tout le Nunavut. Nous avons constaté que le gouvernement du Nunavut n’était pas adéquatement préparé à faire face à ces changements.
Nous avons constaté que le gouvernement avait publié une stratégie pour aider le territoire à s’adapter aux impacts des changements climatiques. Le gouvernement avait aussi établi une stratégie de gestion de la consommation énergétique du territoire afin de diminuer sa dépendance aux combustibles fossiles, et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Cependant, le gouvernement n’avait aucun plan de mise en œuvre indiquant comment et quand les objectifs de ces stratégies seraient atteints, ni quelles seraient les responsabilités de chacun. Il n’a pas non plus publié de rapport sur la mise en œuvre de ces stratégies.
Les plans de mise en œuvre aident à faire face de façon coordonnée aux changements climatiques. Les rapports sur la mise en œuvre de ces stratégies favorisent la transparence et aident à tenir le gouvernement responsable des résultats.
Nous avons aussi constaté que le gouvernement du Nunavut n’avait pas pleinement évalué les risques liés aux changements climatiques pour le Nunavut et les Nunavummiuts. Même si la stratégie d’adaptation du gouvernement du Nunavut déclinait les risques potentiels liés aux changements climatiques pour le Nunavut, le gouvernement n’a pas analysé ces risques et ne les a pas classés selon leurs impacts et leur probabilité. Le ministère de l’Environnement a proposé plusieurs mesures afin de mieux comprendre les risques liés aux changements climatiques, comme l’évaluation des impacts des changements climatiques sur la biodiversité, y compris sur la chasse et sur les modes de vie traditionnels. Or, ces mesures n’ont pas été appliquées.
Il est important de recenser et de classer les risques liés aux changements climatiques pour que le gouvernement puisse établir les priorités et cibler ses mesures et ses ressources sur les secteurs à risque élevé.
Concernant les mesures pour s’adapter aux changements climatiques, nous avons constaté que le ministère des Services communautaires et gouvernementaux et la Société d’habitation du Nunavut avaient des mesures en place afin de protéger les bâtiments publics et les logements subventionnés des impacts des changements climatiques sur le pergélisol. Ainsi, ces organisations évaluent des composantes des bâtiments, comme les fondations, qui peuvent être affectées par l’affaissement et la dégradation du sol que cause le dégel du pergélisol. Cependant, ces évaluations n’ont pas toujours été faites dans les délais établis.
Les deux organisations n’avaient pas non plus systématiquement intégré à leurs opérations et procédures d’entretien des mesures visant la gestion de la neige et de l’eau autour des bâtiments afin d’aider à prévenir la dégradation du pergélisol.
Le Nunavut dépend entièrement de combustibles fossiles importés comme le diesel pour produire de l’électricité et chauffer les habitations. Nous avons constaté que la Société d’énergie Qulliq, la Société d’habitation du Nunavut et le ministère des Services communautaires et gouvernementaux avaient pris des mesures pour augmenter l’efficacité énergétique des centrales thermiques, des logements subventionnés et des bâtiments publics. Nous avons aussi constaté que la Société d’énergie Qulliq avait mené des études afin de mieux comprendre le potentiel des énergies renouvelables au Nunavut, comme l’énergie éolienne et solaire. Toutefois, des facteurs comme les coûts d’immobilisations élevés et les difficultés techniques ont nui à la mise en œuvre de projets en faveur des énergies renouvelables qui aideraient le Nunavut à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et sa dépendance aux combustibles fossiles.
Nous avons fait dix recommandations aux quatre organisations concernées par l’audit. Elles ont accepté nos recommandations.
Je conclus ainsi ma déclaration d’ouverture. Je serais heureux de répondre à vos questions.