2021 — Rapports de la vérificatrice générale du Canada au Parlement du Canada — Déclaration d’ouverture de la vérificatrice générale du Canada à la conférence de presse
2021 — Rapports de la vérificatrice générale du Canada au Parlement du Canada Déclaration d’ouverture de la vérificatrice générale du Canada
Bonjour. Je m’appelle Karen Hogan. J’ai été nommée vérificatrice générale du Canada en juin dernier.
Les cinq audits de performance que je vais vous présenter aujourd’hui auraient été émis en 2020 si ce n’était de l’incidence de la pandémie de COVID‑19 sur notre travail, et sur les entités que nous vérifions.
Les rapports livrés aujourd’hui incluent une copie de notre examen spécial de la Fondation canadienne des relations raciales, qui a été rendu public en décembre dernier. Tous ces documents seront déposés à la Chambre des communes plus tard aujourd’hui.
Je vais vous parler en premier de notre audit sur l’approvisionnement des solutions de technologies de l’information complexes. Bon nombre des grands systèmes de technologies de l’informationTI du gouvernement vieillissent. Pour continuer à bien servir la population canadienne, il faut les remplacer. Ces systèmes sont ceux qui, par exemple, versent des prestations comme l’assurance-emploi, la sécurité de la vieillesse ou les pensions, qui servent à rémunérer les fonctionnaires, ou encore qui appuient l’infrastructure de télécommunications du gouvernement.
Dans l’ensemble, nous avons constaté que le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, Emploi et Développement social Canada et Services partagés Canada avaient réalisé de bons progrès en ce qui concerne la modernisation de leurs pratiques d’approvisionnement. Par exemple, pour deux des trois processus d’approvisionnement que nous avons examinés, les organisations avaient mis en place de nouvelles pratiques d’approvisionnement agile, y compris de diviser des mégaprojets en éléments plus petits et de consulter fréquemment et dès le début des processus les utilisateurs finaux et les fournisseurs afin de cerner les besoins et d’élaborer des solutions.
Nous avons aussi relevé des améliorations possibles dans certains secteurs, comme les directives et la formation données aux agents d’approvisionnement et des meilleurs mécanismes pour surveiller l’équité, l’ouverture et la transparence.
Je trouve encourageante cette volonté d’explorer des nouvelles façons de faire affaire que nous avons relevée au fil de cet audit. Pour continuer dans cette voie, les organisations devront s’appuyer sur ce qu’elles ont appris jusqu’à présent pour continuer de moderniser leurs approches d’approvisionnement et bonifier les services et le soutien fournis à la population canadienne.
Passons maintenant à l’audit de la Stratégie nationale de construction navale. Cet audit nous a permis d’examiner un programme complexe à ses débuts, une fois conclu le processus d’approvisionnement.
Dans l’ensemble, pendant la période visée par notre audit, nous avons constaté que la Stratégie nationale de construction navale avait tardé à livrer les navires de combat et autres navires dont le Canada a besoin pour honorer ses obligations nationales et internationales pour la science et la défense. La livraison d’un grand nombre de navires a accusé des retards importants. Si d’autres retards devaient survenir, plusieurs navires pourraient être retirés avant que les navires de remplacement ne soient opérationnels.
La Défense nationale, Pêches et Océans Canada, Services publics et Approvisionnement Canada ainsi qu’Innovation, Sciences et Développement économique Canada ont réagi aux circonstances qui ralentissaient la livraison des navires. Ils ont pris des décisions importantes pendant notre audit pour augmenter les chances que les livraisons à venir aient lieu en temps opportun.
Cela dit, je demeure néanmoins préoccupée par le fait que la Stratégie a tardé à livrer les résultats attendus. Compte tenu de l’incidence inconnue de la pandémie de COVID‑19 sur le travail des ministères et des chantiers navals, et du fait que la majorité des navires reste à construire, les ministères doivent rechercher des occasions d’améliorer davantage la façon dont ils gèrent les risques et les imprévus.
Je vais passer maintenant à deux audits qui touchent plus directement le quotidien des Canadiens et Canadiennes. Le premier a porté sur le programme de l’Allocation canadienne pour enfants. Ce programme lié au revenu est une mesure importante pour aider les familles qui ont besoin d’un soutien financier pour élever leurs enfants. L’audit a aussi examiné la prestation supplémentaire unique d’un maximum de 300 dollars par enfant qui a été versée en mai 2020 pour aider les familles admissibles durant la pandémie de COVID‑19.
Dans l’ensemble, nous avons constaté que l’Agence du revenu du Canada avait géré le programme de l’Allocation canadienne pour enfants de manière à verser en temps utile des prestations exactes à des millions de familles admissibles.
Nous avons relevé des secteurs où l’Agence pouvait améliorer l’administration du programme. Par exemple, un mécanisme amélioré d’échange de renseignements avec d’autres organisations, qui aviserait l’Agence lorsque des bénéficiaires quittent le Canada en permanence, lui permettrait d’éviter de verser des prestations basées sur des renseignements périmés.
Je vais passer maintenant à un autre audit qui touche directement les personnes, soit notre audit du soutien accordé par Services aux Autochtones Canada pour faire en sorte que les collectivités des Premières Nations aient un accès continu à l’eau potable.
Malgré son engagement ciblant mars 2021, Services aux Autochtones Canada n’a pas respecté la promesse du gouvernement de lever tous les avis à long terme sur la qualité de l’eau potable touchant les réseaux publics d’alimentation en eau dans les collectivités des Premières Nations. Les avis sur la qualité de l’eau potable ont persisté dans un grand nombre de ces collectivités. Près de la moitié de ces avis à long terme sont en place depuis plus de 10 ans. Dans certains cas, des avis ont été levés parce que des mesures provisoires avaient été mises en place, mais sans que les causes profondes ne soient véritablement réglées.
Les efforts du ministère ont été limités par divers enjeux, y compris une politique et une formule de financement désuètes pour assurer le fonctionnement et l’entretien des réseaux publics d’alimentation en eau. De plus, le Ministère s’emploie à réviser le cadre législatif pour fournir aux collectivités des Premières Nations des protections en ce qui a trait à l’eau potable comparables à celles offertes aux autres collectivités du Canada.
Je suis très inquiète et honnêtement découragée de constater que ce problème, qui est loin d’être nouveau, n’est toujours pas réglé. L’accès à une eau potable est un besoin fondamental. Selon moi, personne ne peut affirmer qu’il est acceptable que cette situation persiste au Canada, en 2021.
Services aux Autochtones Canada doit collaborer avec les Premières Nations en vue d’établir et de mettre en œuvre une solution durable pour assurer la salubrité de l’eau dans les collectivités des Premières Nations.
Je vais passer maintenant au dernier audit que nous présentons aujourd’hui. Il fait suite à certaines recommandations découlant de notre audit de 2013 sur la surveillance de la sécurité des chemins de fer exercée par Transports Canada.
Nous avons constaté que Transports Canada n’avait toujours pas entièrement donné suite aux recommandations que nous avions faites en 2013. L’audit a montré que le Ministère avait apporté des améliorations importantes à la planification et à la priorisation de ses activités pour surveiller la sécurité du transport par rail et assurer le suivi des plans et des mesures établis par les compagnies de chemin de fer pour corriger les lacunes décelées. Toutefois, il n’était pas en mesure de montrer si ces mesures avaient contribué à améliorer la sécurité du rail dans son ensemble. Quand on consacre des gens et du temps à régler des problèmes, on devrait être en mesure d’évaluer si l’investissement porte fruit.
Les accidents ferroviaires peuvent avoir des conséquences graves, dont des pertes de vies et des dommages environnementaux dévastateurs. Je suis très préoccupée par le fait que 8 ans après notre dernier audit, il reste encore tant à faire pour améliorer la surveillance de la sécurité du rail au Canada, en dépit des mesures prises par Transports Canada pour donner suite à nos recommandations.
Ces audits abordent une gamme d’enjeux qui ont des conséquences directes et indirectes sur l’ensemble des Canadiens et Canadiennes. Qu’il s’agisse de l’accès fiable à l’eau potable ou du transport sécuritaire des passagers et des marchandises sur nos voies ferrées, il ressort ici des enjeux graves et persistants. Il est important de les régler de façon permanente, sans plus tarder.
Merci, je suis maintenant prête à répondre à vos questions.