2023 — Rapport de la vérificatrice générale du Canada à l’Assemblée législative du Yukon — Les vaccins contre la COVID-19 au YukonDéclaration d’ouverture à la conférence de presse
Andrew Hayes, sous-vérificateur général, Bureau du vérificateur général du Canada — 20 juin 2023
Bonjour. Je m’appelle Andrew Hayes, et je suis le sous‑vérificateur général du Canada. Je tiens d’abord à exprimer mon respect pour toutes les Premières Nations du Yukon et à reconnaître que nous nous trouvons sur les territoires traditionnels de la Première Nation des Kwanlin Dün et du Conseil des Ta’an Kwäch’än.
Je suis heureux d’être à Whitehorse aujourd’hui pour parler de l’audit que notre bureau a mené sur le déploiement des vaccins contre la COVID‑19 au Yukon. Nous avons remis notre rapport au président de l’Assemblée législative plus tôt aujourd’hui.
Pendant que la pandémie de COVID‑19 avançait partout dans le monde, le gouvernement fédéral achetait des vaccins et en coordonnait la distribution aux provinces et aux territoires. L’audit que je présente aujourd’hui a examiné si le ministère de la Santé et des Affaires sociales, le ministère des Services aux collectivités et le ministère du Conseil exécutif du Yukon avaient géré le déploiement de ces vaccins de manière à protéger la santé et le bien‑être de la population yukonaise.
Dans l’ensemble, nous avons constaté que les trois ministères ont uni leurs efforts pour vacciner rapidement la population selon les priorités établies, même si les plans antipandémiques étaient désuets et incomplets. Dans les semaines qui ont suivi l’arrivée des premières doses dans le territoire, les ministères ont vacciné les groupes vulnérables à Whitehorse et organisé dans cette même ville des cliniques de vaccination de masse pour inoculer progressivement chaque groupe d’âge.
En parallèle, des équipes circulaient dans les collectivités éloignées afin que toutes les personnes âgées de 18 ans et plus puissent se faire vacciner sans devoir quitter leur région. Dès novembre 2022, 81 % de la population du Yukon avait reçu 2 doses de vaccin.
Même si l’approche retenue par le gouvernement territorial a été efficace pour vacciner la population, nous avons constaté des faiblesses dans la surveillance du déploiement des vaccins et les rapports connexes. Le ministère de la Santé et des Affaires sociales ne disposait pas d’un système de gestion des stocks efficient qui lui aurait permis de suivre l’approvisionnement et les stocks de vaccins. Il s’appuyait plutôt sur une documentation manuelle. Cela a entraîné des erreurs et des écarts, notamment en ce qui concerne les niveaux de stocks et de gaspillage déclarés à l’Agence de la santé publique du Canada. Cela a aussi empêché le Ministère de savoir précisément combien de doses de vaccins il avait en stock à tout moment.
Nous avons aussi constaté que les trois ministères n’avaient pas inclus de façon significative les Premières Nations dans la planification du déploiement des vaccins. Par exemple, malgré des réunions périodiques avec les ministères, les Premières Nations ont été informées tardivement du plan de déploiement et leur participation à son exécution a été limitée.
Le gouvernement du Yukon a reconnu que l’héritage des Autochtones a été marqué par le colonialisme et la discrimination au Canada, et que de nombreux membres de ces peuples ont vécu des traumatismes, notamment issus de politiques et de pratiques de santé discriminatoires. Cet audit montre une occasion ratée de mieux comprendre les besoins des Premières Nations et d’y répondre au fil d’une collaboration significative.
La collaboration avec les Premières Nations est bien plus qu’une case à cocher sur une liste de choses à faire. Elle est un engagement auquel il faut donner suite pour atténuer et éliminer les obstacles, accroître la sensibilité et favoriser l’inclusion, et aussi rebâtir la confiance. Le gouvernement du Yukon doit joindre le geste à la parole et travailler en partenariat avec les Premières Nations dès le départ, souvent, et de manière significative, non seulement dans les situations d’urgence, mais aussi pour l’ensemble des programmes et services qu’il offre. C’est donc dire qu’il doit interpeller les Premières Nations rapidement, les rencontrer régulièrement et tenir compte de leurs commentaires lorsqu’il envisage des décisions ou la création de processus.
Je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.