Déclaration d’ouverture au Comité permanent des opérations gouvernementales et prévisions budgétaires
L’obtention d’équipement de protection individuelle et d’instruments médicaux
(Rapport 10 — Rapports de la vérificatrice générale du Canada de 2021)
Le 7 juin 2021
Karen Hogan, Comptable professionnelle agrééeCPA, Comptable agrééeCA
Vérificatrice générale du Canada
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l’occasion de discuter de notre rapport d’audit sur l’obtention d’équipement de protection individuelle et d’instruments médicaux pendant la pandémie de COVID‑19. Ce rapport a été déposé à la Chambre des communes le 26 mai dernier. Je suis accompagnée de Jean Goulet, le directeur principal responsable de l’audit, et de Milan Duvnjak, le directeur de l’audit.
L’audit visait à déterminer si, avant et pendant la pandémie de COVID‑19, l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada avaient aidé à répondre aux besoins des gouvernements provinciaux et territoriaux en ce qui concerne certains articles de protection individuelle, comme les masques N95 et les blouses médicales, et certains instruments médicaux, comme les écouvillons de dépistage et les ventilateurs. L’audit visait aussi à déterminer si Services publics et Approvisionnement Canada avait fourni un bon soutien en matière d’approvisionnement à l’Agence de la santé publique du Canada.
L’audit a révélé que des problèmes de planification et de gestion des réserves d’urgence existaient avant la pandémie. Par exemple, nous avons constaté que l’Agence de la santé publique du Canada n’avait pas réglé des problèmes persistants et connus dans ses systèmes et pratiques pour gérer et opérer la réserve nationale stratégique d’urgence.
L’Agence était au courant de ces problèmes puisqu’ils avaient été soulevés dans des audits et examens depuis plus d’une décennie. L’Agence de la santé publique du Canada n’était donc pas aussi préparée qu’elle aurait dû l’être pour faire face à l’augmentation subite du nombre de demandes d’équipement provenant des provinces et des territoires sous l’effet de la pandémie de COVID‑19. Par exemple, de février à août 2020, l’Agence a pu livrer seulement 4 % des masques N95 et 12 % des blouses médicales demandés par les provinces et les territoires.
L’audit a aussi révélé de l’agilité et de la réactivité. Dans l’ensemble, l’Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, et Services publics et Approvisionnement Canada ont aidé à répondre aux besoins d’équipement de protection individuelle et d’instruments médicaux des gouvernements provinciaux et territoriaux. Face à une crise, ces organisations ont composé avec les problèmes existants qui touchaient la gestion et le contrôle de leurs réserves d’équipement d’urgence et elles ont adapté leurs façons de faire.
Par exemple, pendant la pandémie, l’Agence de la santé publique du Canada a amélioré sa façon d’évaluer les besoins et d’attribuer l’équipement pour aider à répondre aux demandes des provinces et des territoires. Elle a également externalisé une grande partie de l’entreposage et du soutien logistique nécessaires pour faire face au volume exceptionnel d’équipement acheté.
De même, Santé Canada a réagi à la demande accrue due à la pandémie en modifiant sa gestion des demandes de licence de fournisseurs d’équipement de protection individuelle et d’instruments médicaux. Services publics et Approvisionnement Canada a aussi fait des ajustements et assumé certains risques pour faciliter l’achat rapide de grandes quantités d’équipement dans un marché hautement concurrentiel où l’offre ne suivait pas toujours la demande. Si les ministères n’avaient pas ainsi adapté leurs approches aux circonstances, le gouvernement n’aurait probablement pas pu obtenir le volume d’équipement nécessaire.
Nos récents audits de la réponse du gouvernement à la pandémie continuent de montrer que lorsque les gens qui forment la fonction publique fédérale sont confrontés à une crise, ils savent se mobiliser et mettre leur effort à répondre aux besoins de la population canadienne.
Cependant, ces audits montrent aussi que les problèmes qui sont oubliés ou qu’on néglige de régler ont une façon de ressurgir, et qu’ils le font généralement au pire moment. Le Canada n’était pas aussi bien préparé à faire face à la pandémie qu’il aurait pu l’être si la réserve d’équipement d’urgence avait été mieux gérée. S’il y a une leçon générale à tirer de cette pandémie, c’est que les ministères doivent agir pour résoudre les problèmes de longue date et voir l’intérêt d’être mieux préparés pour les coups durs.
Nous avons fait des recommandations à l’intention des organisations auditées, qui les ont toutes acceptées.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous sommes maintenant heureux de répondre aux questions. Merci.