Déclaration d’ouverture de la conférence de presse — Les changements climatiques dans les Territoires du Nord-Ouest
Les changements climatiques dans les Territoires du Nord-OuestDéclaration d’ouverture de la conférence de presse
Glenn Wheeler, Directeur principal, Bureau du vérificateur général du Canada — Le 18 octobre 2017
Je suis heureux d’être à Yellowknife aujourd’hui pour discuter de notre rapport sur les changements climatiques dans les Territoires du Nord-Ouest, qui a été déposé cet après-midi par le président de l’Assemblée législative.
Dans cet audit, nous avons examiné les efforts déployés par le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles et le ministère de l’Infrastructure pour respecter les engagements du territoire de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter aux impacts des changements climatiques.
Selon le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles, les changements climatiques ont des impacts importants et généralisés sur les Territoires du Nord-Ouest. Le Ministère a indiqué que pendant les 50 dernières années, la température dans le territoire s’était réchauffée de trois à quatre fois plus vite que la moyenne planétaire.
Les changements climatiques affectent les terres, les espèces sauvages et les infrastructures essentielles. Ils affectent aussi les habitants, notamment leur sécurité alimentaire et énergétique, leur capacité à aller et venir hors de leurs collectivités et leur mode de vie traditionnel.
Dans l’ensemble, nous avons constaté que le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles n’avait pas joué le rôle de chef de file qu’il fallait au territoire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et prendre des mesures d’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Ces dix dernières années, le Ministère s’est engagé plusieurs fois à établir une stratégie territoriale d’adaptation aux changements climatiques. Nous avons constaté que le Ministère n’avait pas défini une telle stratégie et n’avait donc établi aucune priorité claire et précise en matière d’adaptation pour faire face aux risques liés aux changements climatiques dans les Territoires du Nord-Ouest.
Le ministère a plutôt axé ses efforts sur des stratégies de réduction des émissions territoriales de gaz à effet de serre. Mais ces stratégies ne contenaient pas de véritable cible ni de mesure concrète visant les principaux émetteurs.
Le Ministère n’a pas non plus honoré son engagement de donner aux autres ministères et aux collectivités un accès facile à l’information dont ils avaient besoin pour s’adapter aux impacts des changements climatiques.
Nous avons noté que le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles n’avait pas corrigé les faiblesses de longue date minant son leadership dans la lutte contre les changements climatiques. En particulier, il n’avait pas déterminé les ressources ni les pouvoirs nécessaires pour tenir ses responsabilités de chef de file et établir un réseau pour soutenir les mesures de lutte contre les changements climatiques.
En l’absence d’un leadership ministériel efficace, d’autres ministères territoriaux et des collectivités ont fourni leurs propres efforts d’adaptation, ce qui a donné une approche décousue dans ce domaine. Le gouvernement ne savait donc pas si le territoire en faisait assez pour s’adapter aux impacts des changements climatiques, ni si des mesures avaient été prises dans les secteurs présentant les plus grands risques.
Le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles doit jouer son rôle de chef de file et établir des priorités claires et précises en matière d’adaptation afin de faire face aux risques que posent les changements climatiques pour les Territoires du Nord-Ouest.
Dans cet audit, nous avons aussi examiné les efforts d’adaptation précis du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles et du ministère de l’Infrastructure. Nous avons constaté que les deux ministères n’avaient pas appliqué bon nombre des mesures précises qu’ils avaient jugées nécessaires pour protéger les habitants, les espèces sauvages et l’infrastructure contre les impacts des changements climatiques.
Le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles a établi des plans de gestion pour protéger certaines espèces vulnérables, comme certaines espèces de caribous. Mais il n’avait aucun plan général d’adaptation pour toutes les espèces sauvages afin de s’assurer que des mesures étaient prises relativement aux risques les plus importants. Là où le Ministère avait déterminé les mesures nécessaires pour protéger des espèces vulnérables, il y avait des faiblesses dans la surveillance et certaines espèces n’étaient pas surveillées du tout.
Le ministère de l’Infrastructure a recensé les risques liés aux changements climatiques pouvant causer des dommages structurels aux bâtiments publics et aux routes ou leur défaillance. Il a ensuite établi des méthodes pour protéger les infrastructures publiques contre ces risques.
Nous avons constaté que le Ministère avait appliqué ces méthodes pour les routes dans la majorité des cas, mais pas pour les bâtiments publics. Ainsi, le Ministère a peu souvent inspecté et déneigé les toits des bâtiments, y compris certains bâtiments exposés à une accumulation excessive de neige. Il n’a pas non plus déneigé les fondations des bâtiments pour éviter la fonte du pergélisol et des problèmes structurels éventuels.
Cette constatation est importante parce que les citoyens comptent sur ces ministères pour honorer leurs engagements de gérer les impacts des changements climatiques et de s’adapter à ces impacts, dont certains peuvent être dévastateurs et coûteux.
Nous avons fait huit recommandations pour aider les deux ministères à tenir leurs engagements pour la lutte contre les changements climatiques et à mieux s’adapter aux impacts des changements climatiques. Les deux ministères ont accepté d’appliquer nos recommandations.
Je conclus ainsi ma déclaration d’ouverture. Je serais heureux de pouvoir répondre à vos questions.