Vidéo — Les actions fédérales pour aider à prévenir les infections résistantes aux antibiotiques ont été inadéquates
Transcription de la vidéo
Les données indiquent une progression de certaines infections résistantes aux antibiotiques au Canada. Déjà, uniquement dans les hôpitaux, environ dix-huit mille Canadiens contractent chaque année des infections causées par des organismes résistants aux médicaments.
Dans notre audit de la résistance antimicrobienne, nous avons constaté que Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada n’ont pas fait assez pour aider à contenir la prolifération des organismes résistants aux médicaments.
Santé Canada n'a pas pris d'importantes mesures pour protéger l'efficacité des antimicrobiens utilisés pour traiter les infections graves chez les humains. En effet, le Ministère exige une ordonnance pour la plupart de ces médicaments quand ils sont destinés aux humains, mais non nécessairement quand ils servent à soigner des animaux d’élevage. Si les antimicrobiens ont des usages vétérinaires importants, leur utilisation imprudente peut introduire dans la chaîne alimentaire des organismes résistants aux médicaments.
Santé Canada sait que des lacunes dans les règlements permettent aux éleveurs d'importer pour leurs propres bêtes des antimicrobiens non homologués et des ingrédients pharmaceutiques actifs. Pourtant, le Ministère n'a pas agi pour resserrer les contrôles sur l’importation.
Nous avons aussi constaté que l'Agence de la santé publique du Canada ne collecte pas toutes les informations de surveillance nécessaires pour comprendre l’étendue de la résistance et de l'utilisation des antimicrobiens au Canada. Par exemple, l'Agence collecte de l'information sur les ventes au Canada de médicaments destinés aux animaux d'élevage, mais elle ne reçoit pas de données sur les antimicrobiens vétérinaires qui sont importés directement.
En 1997, le gouvernement fédéral a affirmé pour la première fois la nécessité d’une stratégie pancanadienne sur la résistance antimicrobienne. Ce besoin a été réitéré en 2009, et l'Agence a reconnu la nécessité d’un leadership plus fort. Il n’y a actuellement pas de stratégie nationale. À notre avis, il faudra probablement plusieurs années avant qu’une telle stratégie ne soit mise en place.