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Transcription du webinaire
Bonjour. Je m’appelle Julie Gelfand et je suis la commissaire fédérale à l’environnement et au développement durable. Permettez-moi de vous présenter mes collègues qui se joignent à nous aujourd’hui pour cette discussion sur le rapport collaboratif. Carol Bellringer, vérificatrice générale de la Colombie-Britannique, Michael Pickup, vérificateur général de la Nouvelle-Écosse et Glenn Wheeler qui a dirigé l’audit des Territoires du Nord-Ouest au nom du vérificateur général du Canada.
Je suis heureuse de pouvoir ouvrir cette discussion au sujet de notre rapport collaboratif sur les changements climatiques. Ce rapport historique a été déposé ce matin à la Chambre des Communes à Ottawa. Je dis bien historique parce que c’est la première fois que des vérificateurs généraux au niveau fédéral et les provinces unissent leurs efforts pour se pencher sur un enjeu qui a une telle importance à l’échelle du pays.
Au cours des 18 derniers mois, les bureaux provinciaux participants ont chacun audité le dossier des changements climatiques et présenté leurs conclusions à leur Assemblée législative. J’ai fait la même chose au niveau fédéral livrant mon rapport au Parlement l’automne dernier. Le vérificateur général du Canada qui se trouve à être l’auditeur désigné – pardon – des gouvernements des trois territoires a fourni un rapport sur le changement climatique aux Assemblées législatives respectivement du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Et aujourd’hui, au nom de toutes les personnes et de tous les bureaux qui ont participé à ce projet, j’ai eu l’honneur de livrer au Parlement du Canada le rapport collaboratif issu de ce projet. Avant de passer à vos questions, j’aimerais prendre quelques minutes pour résumer les grandes thématiques soulevées dans le rapport collaboratif. Alors d’abord, les bonnes nouvelles. Les audits effectués au niveau fédéral ainsi que dans les provinces et les territoires confirment que les gouvernements du pays se penchent sur la question des changements climatiques. Tous ont reconnu l’importance de l’enjeu et se sont engagés à prendre des actions substantielles.
Autrement dit, le Canada a pris le départ. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Les audits sur les changements climatiques ont montré que dans l’ensemble aucun gouvernement au Canada n’a pleinement atteint ses engagements liés au changement climatique. La majorité de ceux qui ont fixé des cibles de réduction des gaz à effet de serre ne sont pas en voie de les atteindre. Et aucun gouvernement n’est entièrement prêt à s’adapter aux impacts des changements climatiques. Autrement dit, le Canada a encore bien du chemin à faire.
Comme je l’ai indiqué, la plupart des gouvernements ne sont pas en voie d’atteindre leurs cibles de réduction des gaz à effet de serre. Sept gouvernements n’avaient pas fixé de cible globale de réduction à l’horizon 2020. Six gouvernements avaient fixé une cible : le gouvernement fédéral ainsi que la Colombie-Britannique et l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador. De ceux-ci, deux provinces sont en voie de les atteindre, soit le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Michael?
Merci. Alors en Nouvelle-Écosse, notre audit a montré que le gouvernement a adopté une loi en vertu de laquelle il s’est engagé à atteindre une réduction de 10 % d’ici 2010 – 2020, pardon. Mais cette mesure s’inscrivait dans le plan de lutte du gouvernement contre les changements climatiques établi en 2009. Par la suite, l’évaluation des risques faite en 2005 et tout ça.
Le Canada a maintenant fixé une cible encore plus ambitieuse d’ici 2030. Les provinces et territoires ont tous indiqué qu’ils comptent contribuer à l’atteindre. Cependant, seulement le Nouveau-Brunswick, les Territoires du Nord-Ouest et l’Ontario ont établi une cible à atteindre d’ici 2030. Et le gouvernement fédéral ne sait pas encore comment il va mesurer les contributions de chaque province et territoire à atteindre de la nouvelle cible nationale.
Donc les gouvernements ne semblent pas s’entendre sur l’orientation à prendre, et le gouvernement fédéral n’avait pas encore déterminé quelle est la contribution de chaque territoire et comment atteindre cette nouvelle cible nationale. Les audits ont montré que la majorité des provinces et territoires avaient élaboré des stratégies générales pour réduire les émissions mais qu’elles n’incluaient pas d’échéanciers détaillés, de plans de mise en œuvre et d’estimations des coûts prévus. De plus, bien des gouvernements ignoraient si les mesures qu’ils comptaient prendre leur permettraient d’atteindre leurs cibles de réduction ou ils savaient déjà qu’elles seraient insuffisantes. Carol?
Merci Julie. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a livré un plan de leadership sur le changement climatique en 2016. Dans ce plan, il esquissait les mesures qu’il comptait prendre pour réduire les émissions. Cependant, le plan n’indiquait pas clairement de façon mesurable comment les cibles seraient atteintes. Il manquait aussi un échéancier clair et de l’information détaillé sur la mise en œuvre du plan d’action. Glenn?
Oui, merci, Julie. La stratégie des Territoires du Nord-Ouest sur l’effet des gaz à effet de serre qui a pris fin en 2015 ne comportait pas de cible significative sur les émissions ni de cible pour les principaux émetteurs et elle n’a pas eu d’effets notables sur les émissions. Pra contre, le gouvernement territorial comptait intégrer une nouvelle stratégie à son cadre stratégique sur les changements climatiques qu’il compte livrer en 2018.
Les outils – les audits, pardon, ont aussi examiné les actions prises par les gouvernements pour aider la population canadienne à se préparer pour faire face aux impacts des changements climatiques. La première chose que le gouvernement doit faire c’est de cerner les risques associés au changement climatique. Le rapport indique que seule la Nouvelle-Écosse avait entrepris une évaluation détaillée et pangouvernementale des risques. Michael.
Alors ce que nous avons trouvé, Julie, dans notre audit ici en Nouvelle-Écosse c’est que le gouvernement a fait une évaluation des risques en 2005. Et ça, c’est une découverte positive mais nous avons aussi noté qu’il fait maintenant 12 ans que cette évaluation des risques a été faite et qu’il est l’heure de faire une mise à jour et de mettre aussi à jour le plan de gestion du changement climatique. Il sera important que le public – l’informer – du public qui rende compte de ces agissements. Le gouvernement a accepté notre recommandation à ce sujet et s’est engagé à prendre des mesures nécessaires pour satisfaire aux recommandations. Julie.
Les audits ont relevé de très bonnes pratiques dans certaines régions comme le mappage des zones d’inondation et le travail qui est en cours dans le Nord pour réagir à la fonte du pergélisol. Certains gouvernements avaient évalué les risques pesant sur les collectivités des secteurs ou des ministères en particulier. Glenn.
Merci Julie. Par exemple, au Nunavut en 2017 le gouvernement a évalué les risques découlant des changements climatiques pour les sources d’eau potable des collectivités. Il a aussi fait une évaluation des risques pesant sur le secteur des mines dans le territoire, y compris les routes d’accès, les pistes d’atterrissage, les tailings et les déchets miniers.
À l’échelon fédéral, nous avons constaté que seulement cinq des 19 ministères que nous avons audités avaient évalué leurs risques liés au changement climatique. À cause des lacunes touchant l’évaluation des risques, les stratégies d’adaptation étaient souvent trop générales et le gouvernement fédéral, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest n’avaient ni plan ni stratégie d’adaptation.
Plusieurs bureaux d’audit ont relevé des lacunes au plan de la coordination entre les ministres. Par exemple, les ministres chargé de piloter la lutte contre les changements climatiques avaient souvent fourni trop peu d’information, de directives et de formation et de la formation insuffisante aux autres ministères et organismes de leur gouvernement. C’était le cas d’Environnement et Changement climatique Canada au niveau fédéral.
Dans certains cas, les organismes qui étaient censés mener la charge n’avaient pas l’autorité ou les ressources requises pour imposer des actions précises à d’autres ministères. En ce qui concerne la production de rapports sept gouvernements, y compris le fédéral, présentaient régulièrement et en temps opportuns des rapports d’étape sur les progrès réalisés à l’égard des mesures prises pour réduire les émissions. Mais à défaut de surveiller et de communiquer régulièrement les progrès réalisés, les gouvernements ne peuvent pas évaluer l’efficacité de leurs actions et la population ne peut pas demander à ses élus des comptes sur les empêchements qu’ils pris. Carol.
Oui. En Colombie-Britannique, le gouvernement a produit des rapports d’étape qu’exige la Loi sur les progrès du champ de réduction des émissions, mais nous avons constaté que le rapport de 2016 était moins détaillé que ceux qui avaient été livrés en 2012 et 2014. Et que les rapports au public sur les mesures d’adaptation avaient eux aussi – étaient limités.
Et pour terminer, notre rapport fournit une série de questions que nos élus peuvent utiliser pour surveiller ce que fait le gouvernement. Alors comment allons-nous faire pour atteindre nos objectifs? Comment ces objectifs seront-ils financés? Est-ce que le gouvernement dispose des ressources nécessaires? Et comment fera-t-il pour prioriser les risques les plus significatifs? Alors nous avons encouragé chaque juridiction à se pencher sur ces questions.
Et pourquoi sont-elles importantes? D’abord parce que nous n’avons pas assisté à une baisse des émissions de réduction – pardon, des gaz à effet de serre. Et nous ressentons déjà les effets du changement climatique. Il y a plus d’incidents météorologiques intenses, d’inondations, montée des niveaux de la mer. Et donc pour atteindre nos objectifs il faudra des actions encore plus intenses par rapport aux actions déjà prévues et planifiées.
Donc le cadre que nous avons créé est un pas dans la bonne direction. Il a réuni les parties prenantes clés pour tracer la voie de l’avenir, mais ce qu’il nous fait maintenant c’est de passer à la mise en œuvre. Et je vais donc maintenant ouvrir le parquet aux questions.
Merci beaucoup.
Bonjour. On vient de me dire qu’il y a au moins 200 personnes qui nous écoutent. Ça, c’est une excellente nouvelle. Bienvenue à tous ceux qui nous écoutent. J’invite Glenn, Julie, Michael et Carol à répondre et je suis sûr que nous aurons un dialogue très fructueux. Alors la première question est une question ouverte qui s’adresse à tout le monde. Nous aimerions savoir qu’est-ce qui vous a le plus étonné dans le rapport qui a été entrepris par les vérifications? Oui, Glenn, vous voulez commencer?
Avec plaisir. Je pense que de l’avis des trois équipes qui ont fait l’audit des Territoires du Nord-Ouest c’était l’absence d’évaluation des risques pour orienter les efforts du gouvernement pour lutter contre les effets du changement climatique. Alors nous avons trouvé que dans certaines enclaves dans le Yukon, par exemple, au Nunavut, pardon, le gouvernement s’est penché aux risques par exemple pour l’eau potable et aussi on a regardé le risque pour le secteur minier dans les Territoires du Nord-Ouest les chaussées et les bâtiments.
Mais on n’a pas vu d’évaluation globale de l’ensemble des risques qui pèsent sur les Territoires du Nord-Ouest. Et c’est important parce que notre point de vue c’est seulement à la lumière d’une évaluation générale des risques que le gouvernement peut déterminer la bonne allocation des ressources.
Michael?
La chose qui m’a étonné le plus ici en Nouvelle-Écosse quand nous avons fait la vérifi – l’audit, c’est que c’était bien de voir que nous avons atteint nos objectifs avec anticipation, mais le fait qu’il n’y avait pas d’évaluation des risques – et quand même périmé parce que c’est un effort qui remonte à 2005 et les mesures d’adaptation même chose. Et le temps passe. Donc le gouvernement était en avance – est en avance par rapport aux objectifs mais sans ces prochaines étapes et en faisant la mise à jour donc de la stratégie et – nous nous exposons à perdre – à être en perte de vitesse.
Carol.
En Colombie-Britannique, je dirais que la plus grande surprise c’était du côté des stratégies d’adaptation. Nous avons beaucoup parlé justement des cibles de réduction des gaz – des émissions de gaz à effet de serre, mais du côté des stratégies d’adaptation il y a beaucoup de ministères qui sont impliqués et les organismes principaux au Secrétariat par exemple d’action climatique n’ont que trois employés qui travaillent sur l’adaptation et 36 qui travaillent sur les mesures d’atténuation.
Alors il y a beaucoup de bonnes initiatives dans la province et on se serait attendu à ce qu’il y ait une meilleure centralisation des efforts en matière d’adaptation. Au niveau fédéral, ce qui m’a étonné c’est quand on regarde la réduction des gaz à effet de serre, j’étais surpris que le gouvernement fédéral ne parle plus d’un objectif de 2020. Et en fait, maintenant on parle d’un objectif beaucoup plus ambitieux à atteindre en 2030. Alors ça, c’est du côté des émissions – de réduction des émissions.
Du côté de l’adaptation, j’étais surpris de voir combien de ministères avaient manqué à l’appel en termes d’évaluation des risques. Seulement cinq des ministères touchés avaient en fait faire une évaluation des risques et malheureusement Environnement et Changement climatique Canada qui est l’organisme qui avait créé le cadre de stratégie d’adaptation et qui devait dire aux autres ministères quoi faire n’ont pas fait eux-mêmes leur propre évaluation des risques. Alors ils ont donné des ordres aux autres mais ils n’ont pas suivi. Alors ça, c’était la grande surprise que nous avons découvert en faisant notre audit.
Alors Madame la Commissaire, est-ce que vous êtes restée perplexe de voir combien de cibles nous avons déjà laissé passer? Est-ce que le Canada va finalement atteindre une seule des cibles qu’il s’est fixées?
Le Canada a raté toutes les cibles qu’il s’est fixées jusqu’à maintenant au niveau national depuis les années ’90. Et c’est vraiment malheureux parce que nos émissions de gaz à effet de serre sont sans cesse à la hausse. Je ne suis pas placée pour vous dire si nous atteindrons l’objectif de 2030. Nous avons un nouveau plan qui – pour la croissance verte et le changement climatique. Et si on appliquait ce plan de façon impeccable, il y aurait quand même un écart entre les buts de ce plan et l’objectif de 2030.
Donc la chose la plus importante à voir c’est d’engager des plans d’action pour – et il faut absolument que nous arrivions à réduire les émissions de gaz à effet de serre si nous voulons avoir le moindre espoir d’atteindre notre cible de 2030.
J’aimerais ajouter à votre perspective. Alors ce que nous avons vu, nous, dans les Territoires du Nord-Ouest, c’est que même si deux des trois territoires ont des stratégies d’adaptation et d’atténuation des risques, il n’y avait pas beaucoup d’efforts consacrés par rapport à des cibles particulières comme par exemple le secteur des transports ou des mines. Et donc il est important que les territoires s’assoient et réfléchissent aux cibles qu’ils vont poursuivre et comment elles vont mesurer le calendrier. Alors oui c’est vrai qu’à partir là-bas il y a énormément de travail à faire.
Ça, c’est intéressant et j’allais dire, Michael, j’ai pas – on va pas vous demander justement ce qui en est des cibles parce que vous avez déjà atteint vos cibles mais Carol a peut-être quelque chose à nous dire.
Oui. L’autre chose qui m’étonne, et c’est ce qu’on a vu avec chacune des juridictions en Colombie-Britannique, c’est qu’il sera important de remettre les cibles à jour et il y aura des changements et aussi des changements d’orientation des politiques publiques et il faudra voir justement s’il n’y a pas lieu d’ajuster le plan en conséquence. En Colombie-Britannique par exemple, on a beaucoup parlé du gaz naturel liquéfié et de l’impact sur les plans que nous avons et ses composantes.
Oui. Je tiens à remer – à aviser tous ceux qui nous écoutent que nous acceptons les questions. Soumettez-les en ligne et je les lirai. Carol, en Colombie-Britannique, j’ai une question pour vous. Comment la Colombie-Britannique se compare-t-elle à d’autres provinces et y a-t-il des défis particuliers auxquels vous faites face dans l’Ouest?
Je pense que ce que vous allez trouver quand vous regarder les rapports individuels, vous allez voir qu’il y a beaucoup de différences d’un bout à l’autre du pays. Et c’est très difficile de faire cette comparaison et savoir exactement comment est-ce qu’on se compare à d’autres. Oui, les défis en Colombie-Britannique sont différents mais c’est vrai pour toutes les juridictions. Il y a des feux, la sécheresse et l’inondation – les inondations. Et on a beaucoup fait d’efforts pour les stratégies d’atténuation mais je pense qu’il faut justement que nous examinions plus en détail notre situation.
Alors c’est une situation que l’on voit partout ailleurs au Canada. Et donc du côté de l’adaptation il y a vraiment beaucoup de travail à faire ici pour monter un plan beaucoup plus détaillé. Et il faudra beaucoup de la coordination non seulement à l’intérieur des ministères, entre les ministères et à l’intérieur du gouvernement, mais aussi avec les gouvernements locaux, municipaux et aussi avec les Premières Nations.
Carol parle de la coordination. C’est un point important. Dans les Territoires du Nord-Ouest nous avons une situation où le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles qui sont les premiers responsables de la lutte contre les changements climatiques et il n’a pas rempli son rôle de leadership. Et c’est les collectivités qui ont pris les initiatives et quoi que ce soit noble, sans coordination au sommet et la communication qui s’ensuit les – c’est très difficile pour que le gouvernement puisse rendre compte de ce qui se passe à l’Assemblée législative et vraiment une idée précise des progrès accomplis.
L’autre point que je voudrais dire à ceux qui nous écoutent par rapport à la situation aux Territoires du Nord-Ouest, c’est qu’il y a d’autres défis aussi. Par exemple, dans les Territoires du Nord-Ouest il y a 33 collectivités sur plus de un million de kilomètres carrés. Donc ce sont des défis géographiques importants quand on a un territoire aussi vaste.
Et j’aimerais ajouter aussi que quand on regarde tout le rapport dans son ensemble, vous allez voir des exemples comme par exemple l’Île-du-Prince-Édouard qui indique que le ministère responsable était complètement dans le noir quant à ce qui se faisait dans les autres ministères. Et ce manque de coordination, c’est ce que nous avons constaté partout au Canada.
Alors merci. Et comme vous l’avez fait remarquer, il y a eu beaucoup de découvertes encourageantes, beaucoup de bonnes initiatives en Nouvelle-Écosse, mais j’ai une question pour vous, Michael. Puisque vous avez fait autant de progrès, que diriez-vous sont maintenant les obstacles pour – qui nous empêcheront peut-être de progresser?
Merci pour la question. Nous avons fait trois recommandations clés dans le rapport. La première est qu’il est temps de faire la mise à jour de l’évaluation des risques de 2005 et de mettre en place un nouveau plan en se posant la question quel sera – qu’est-ce que nous allons faire dans l’avenir? Et qu’est-ce que la population de la Nouvelle-Écosse demandera comme compte? Et qu’est-ce que le gouvernement fera pour rendre des comptes?
Donc réussite jusqu’à maintenant, il est temps justement de prendre cette réussite et de bâtir dessus avant qu’il s’écoule encore trop de – plus de temps et donc de faire les mises à jour qui s’imposent. Alors c’est donc facile d’en parler en Nouvelle-Écosse, mais il y a du travail à faire.
J’ai une autre question pour Julie mais vous pouvez intervenir. Alors adopter des cibles concernant le carbone, est-ce qu’on pourra faire la même chose que ce qu’on a au Royaume-Uni et en France pour mieux suivre les progrès et responsabiliser le gouvernement?
Très bonne question. On s’est pas penché sur cette question. On n’est pas entré dans le détail, en tout cas. Alors dans notre audit on s’est dit qu’est-ce que le fédéral et les autres gouvernements font pour réduire les émissions de gaz à effet de serre? Est-ce qu’ils arrivent aux cibles? Est-ce qu’ils ont un plan? Et qu’est-ce qu’ils font pour s’adapter? Alors ce niveau de détail par contre on n’a pas pu l’avoir dans notre audit. Je ne sais pas si vous, vous avez eu mieux? Non.
Non, je dirais la même chose que vous. On ne peut pas répondre à ça. Ce serait une très bonne question à poser au ministère de l’Environnement fédéral.
Excusez-moi. J’ai pas vraiment entendu la question.
Est-ce qu’adopter des budgets concernant le carbone, donc avoir des cibles comme au Royaume-Uni et en France ça permettra de mieux suivre les progrès et de responsabiliser le gouvernement?
Oh ben, j’ai rien à ajouter par rapport à ce qu’il y a dans notre rapport.
Pareil pour moi.
Très bien. Au fédéral, quelles sont les priorités auxquelles le Canada devrait s’attaquer en premier pour se rapprocher de ses cibles?
Donc le gouvernement a établi un plan pancanadien sur – sur la croissance verte, je dirais, la croissance propre et les changements climatiques. Dans ce cadre, il y a plusieurs actions qui doivent être prises pour réduire nos gaz à effet de serre et pour s’adapter au changement climatique. Comme vérificateur, notre rôle c’est de regarder ce qu’ils ont dit pis de passer en audit pour voir s’ils ont fait ce qu’ils ont dit. On n’a pas encore passé en audit le cadre pancanadien. Ce que les gouvernements devraient faire c’est développer des plans d’action qui sont clairs avec des échéanciers, avec des budgets, avec des rôles et responsabilités qui sont clairs pour qu’on puisse aller leur tenir – rendre compte de leurs actions.
Pour nos partenaires c’était qu’est-ce que devraient être les priorités en – pour arriver – pour réussir à atteindre les cibles?
Je peux commencer. En Nouvelle-Écosse – la raison pour laquelle j’étais tellement emballé de participer à ce rapport collaboratif et indépendamment de ce qu’il y a dans notre rapport, c’est parce que ça permettrait à la Nouvelle-Écosse de savoir ce qui se passait dans le reste du pays et de savoir où on en était en tant que pays. Donc je crois que ça c’était important. Et ce qu’on peut retirer de ce rapport collaboratif c’est ce qu’a dit Julie plus tôt quand elle est parlait où nous sommes, où nous étions. Et le plus important maintenant c’est qu’est-ce que ça signifie pour l’avenir.
Alors pour atteindre les cibles de 2030 qui sont importantes, qu’est-ce que ça veut dire pour chacun? Et se rappeler qu’en Nouvelle-Écosse on fait partie d’un tout. Donc vraiment ça c’est ce qui m’a le plus emballé dans ce travail collaboratif. C’est ce que je vais conserver.
Et bien, de la perspective de la Colombie-Britannique, dans notre rapport on dit aussi quels sont les obstacles à l’adaptation et les coûts. Et donc quand on étudie les coûts et on les a inclus dans notre rapport, bien le système des digues par exemple on parle de 9,5 milliards de dollars, alors qu’une inondation ça coûte 19 milliards de dollars. Donc on parle de sommes importantes. Et ce qu’on veut c’est que les gouvernements arrivent à faire leur liste de priorités. C’est pas quelque chose qu’on peut faire nous. On dit pas ce qu’il doit être fait en premier. On dit que l’établissement des coûts devrait être fait avec l’évaluation de tous les risques pour pouvoir ensuite prendre une décision.
Et bien dans les trois territoires ce qui nous a frappés c’est la nécessité d’avoir une évaluation exhaustive des risques pour savoir quels sont les principaux risques auxquels les territoires sont confrontés. Et c’est à partir de là qu’on pourra allouer des ressources à ce qui est le plus risqué. Et il faut aussi pour les territoires qu’il y ait un engagement durable une fois que les décisions sont prises, qu’une stratégie est mise au point, il incombe au ministère, au gouvernement de la respecter pour s’assurer qu’on répond aux engagements et qu’on peut le dire à l’Assemblée aux résidents. On peut pas se contenter d’élaborer une stratégie et de la mettre de côté et revenir cinq ans plus tard. Ili faut qu’il y ait un leadership soutenu.
Et ce que j’allais ajouter à tout cela c’est que ce que les participants à webinaire peuvent voir c’est – ce que je vois dans cette collaboration au-delà du rapport qu’on publie aujourd’hui. Carol, Michael, Glenn, en tant qu’auditeurs souvent pensent à la dimension financière du changement climatique. Donc Carol nous a dit combien les digues allaient coûter, combien ça coûte une inondation. Et donc l’intérêt qu’il y a à ce que les auditeurs généraux pensent au changement climatique, pensent au coût des mesures d’adaptation, au coût si on ne s’adapte pas. Qu’est-ce qu’on fera avec les incendies de forêt par exemple?
Donc pour moi, ça fait partie de l’intérêt qu’il y a à travailler ensemble et d’avoir tous les auditeurs qui réfléchissent au changement climatique. Combien ça va coûter? Est-ce que les gouvernements sont prêts à faire face à ces situations?
Et parlant de ce que font les gouvernements, voilà une question pour Julie. Est-ce que vous pensez que le programme de l’Ontario de plafonnement sera bien pour réduire les émissions dans cette province?
Et bien beaucoup d’administrations, la plupart en fait, la plupart des Canadiens habitent dans une administration où il y a un prix pour le carbone. On l’a fait de façon différente. Il y a la tarification du carbone en Colombie-Britannique. En Ontario et au Québec, ont un système d’échange. Et je ne crois pas que notre – qu’on ait déjà audité l’efficacité – l’efficacité, c’est ça? Enfin, la possibilité pour ces tarifications de faire baisser les émissions. Mais ça, c’est quelque chose sur quoi on pourra se pencher à l’avenir.
Quelqu’un d’autre?
Je voudrais ajouter – j’ajouterais rien sur à ce que Julie vient de dire.
J’ai une question au niveau municipal. L’évaluation des changements climatiques c’est quelque chose à quoi on travaille aux municipalités. Est-ce que vous avez une idée du type de réseau qu’on pourrait avoir pour évaluer ce genre de chose? Comment est-ce qu’on peut partager cela avec d’autres paliers de gouvernement pour qu’on arrive à un inventaire cohérent des risques?
Et bien je commencerais par dire que mon audit est au niveau fédéral. Mes collègues font les audits aux niveaux provinciaux et territoriaux. Mais les gouvernements provinciaux et territoriaux sont plus proches de la question. Donc je sais que la Nouvelle-Écosse a fait des évaluations communautaires. Glenn, vous voulez commencer?
Oui, on s’est penché là-dessus dans notre audit des Territoires du Nord-Ouest. Le ministère de l’Environnement a entre autres pour responsabilité de donner aux collectivités et aux ONG et aux autres parties intervenantes de l’information sur le changement climatique qu’ils peuvent alors utiliser pour se préparer aux impacts. Et dans le Nord, les impacts vont être beaucoup plus forts surtout dans les communautés isolées ça va avoir des répercussions sur leur façon de vivre traditionnelle.
Donc ce qu’on a découvert c’est que partout dans les territoires, les communautés demandent cette information. Mais le gouvernement – les gouvernements territoriaux n’avaient pas l’information sous une forme utilisable par les communautés. Donc ça, c’est ressorti haut et fort dans notre audit. Et le gouvernement du Territoire du Nord-Ouest s’est engagé dans le cadre de sa stratégie qu’il va publier cette année, et bien il s’est engagé à avoir une stratégie d’adaptation et d’atténuation et de mieux partager cette information dont il dispose avec les communautés et d’identifier les lacunes et les façons dont il pourra générer et ensuite diffuser les renseignements supplémentaires. Encore une fois, dans le Nord, la situation est bien réelle surtout dans les communautés autochtones éloignées.
Je me souviens que le Nouveau-Brunswick a fait une évaluation communautaire des risques. Et je crois qu’il y a quelque chose qui se passe aussi en Nouvelle-Écosse.
Oui, permettez-mois de dire un mot sur ce qu’on a fait en Nouvelle-Écosse. Et au risque de perdre certains participants, je ne vais pas entrer dans trop de détails, mais je dirais que les municipalités ne font pas partie de notre « univers », entre guillemets. Donc on ne fait pas d’audit des municipalités. On fait un audit plutôt du gouvernement provincial. Ceci étant dit, en réponse à la question ce que j’aime dire c’est que si vous êtes dans une collectivité sur la côte atlantique et bien pour le changement climatique peu vous importe que ça vienne du provincial, du municipal ou du fédéral. Vous vous souciez vraiment de ce qui va vous arriver – ce qui va arriver à votre maison.
Donc dans notre audit, on a demandé au gouvernement provincial qu’est-ce qu’il faisait avec les municipalités? On a eu des commentaires positifs et on est arrivé à deux conclusions. D’abord le gouvernement de la Nouvelle-Écosse travaille avec les municipalités et les plans municipaux couvrent un grand nombre des risques qui doivent figurer dans le plan provincial. Donc ça, ça fait partie des choses positives. Et c’est ce qui a le plus de sens pour les Canadiens dans leur foyer. Ils s’attendent effectivement à ce qu’on y réfléchisse.
Alors je suis – j’ai été très heureux que le gouvernement provincial travaille, collabore avec les municipalités. On a fait ces deux commentaires positifs. Alors je sais que c’était une longue réponse, mais je pense qu’elle était importante.
Carol, vous voulez ajouter quelque chose?
Oui, s’il vous plaît. Et bien quand on a fait l’audit en Colombie-Britannique, on a beaucoup communiqué avec des municipalités, 33 d’entre elles, pour savoir s’il y avait besoin d’aide et il y a eu trois domaines qu’ils nous ont présentés et c’était toujours les mêmes. Ce sont les mêmes problèmes pour l’ensemble du système d’ailleurs. C’est un manque de soutien financier. Ça, ça apparaît toujours comme une des considérations.
Mais également ils voudraient des données plus fiables, plus de partage des connaissances et aussi un peu plus de clarté au niveau des politiques provinciales. Donc on a pu retransmettre ce message au gouvernement provincial pour que la province se penche là-dessus.
Au niveau fédéral, je fais d’autres audits qui ne font pas partie de ce rapport. On se penchait sur les outils offerts par le fédéral aux municipalités. Alors des choses dont je n’avais jamais entendu parler avant, par exemple la courbe intensité, durée, fréquence. Et ça, c’est pour les tempêtes. Et ce que le fédéral fournit cette information aux municipalités ou même aux provinces.
On a regardé aussi le mappage des plaines inondables et on s’est penché donc sur les outils qu’utilisent les municipalités. Mais le gouvernement fédéral est quand même un peu éloigné des municipalités et c’est pour ça que c’est formidable d’avoir des représentants des provinces et des territoires avec nous aujourd’hui.
Merci. Je voudrais rappeler à tous ceux qui nous suivent qu’on continue de prendre des questions. Alors j’ai une question de quelqu’un qui connaît bien notre rapport car il signale que nous avons donné dans ce rapport des questions pour les lecteurs à poser aux législateurs. Et cette personne ne se souviens pas d’avoir vu cela dans les rapports précédents. Donc il demande si ça va être une nouvelle façon de faire, de donner des questions aux lecteurs qu’ils peuvent poser à leurs législateurs. Et ensuite pourquoi est-ce que vous avez décidé de procéder de cette façon?
Et bien je vais commencer la partie – une partie de la réponse. Chaque province, chaque territoire a déjà soumis un audit avec des recommandations à leurs assemblées législatives et moi j’ai proposé quelque chose avec des mesures d’adaptation et d’atténuation au fédéral. Et donc dans le rapport nous avions tous des recommandations.
Alors ce qu’on a décidé dans le rapport récapitulatif c’était qu’on ne savait pas très bien à qui on envoyait ces recommandations. On envoyait cela à l’ensemble du Canada, à tout le gouvernement au Canada. Donc ce qu’on a décidé de faire à la place, ç’a été d’élaborer cet outil, donc des questions que les Canadiens, législateurs peuvent utiliser pour demander des comptes à leur gouvernement.
Donc on est ravi que quelqu’un l’ait remarqué et on espère que vous allez vous servir de ces questions au niveau fédéral. Vous pouvez toujours envoyer une pétition. On a un processus pour les pétitions. Il suffit d’une signature, d’une lettre. Vous pouvez poser toutes les questions et le gouvernement doit vous répondre dans les 120 jours. Donc voilà un début de réponse et je donne la parole à Glenn.
Bon, je veux pas prendre la défensive, mais j’espère que nos audits suscitent toujours des questions que les lecteurs peuvent poser à leurs députés provinciaux ou fédéraux. Alors dans cet exercice, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest on a eu des audiences du Comité permanent sur notre rapport, et les députés territoriaux ont posé des questions. Et dans le cas des Territoires du Nord-Ouest le Comité permanent a demandé que le ministère de l’Environnement nous revienne avec un plan indiquant ce qu’il avait fait par rapport aux recommandations du rapport. Donc du point de vue du territoire, il y a un mécanisme pour que ces questions soient posées et qu’il y ait ensuite un suivi dans les mois qui suivent.
Carol, vous voulez ajouter quelque chose.
Oui, j’allais aussi dire que le rapport de la Colombie-Britannique comme ceux des autres provinces et territoires, et bien sera présenté au Comité des comptes publics. Il y aura des audiences en Colombie-Britannique. Les ministres doivent préparer un plan d’action en réponse aux recommandations de mon rapport.
Donc aujourd’hui, on a distribué ce rapport collaboratif à nos législateurs. Ils vont avoir l’occasion d’inclure cela dans leurs discussions. Donc au-delà des recommandations, ils ont maintenant aussi ces questions auxquelles ils vont devoir répondre. Donc ça va être intéressant. Quelque chose de nouveau.
Je ne vois plus Michael, mais peut-être qu’on peut l’entendre quand même.
Oui, oui. Est-ce que vous m’entendez?
Oui, oui, on vous entend.
Alors sur la question – ben, le fait d’avoir des questions dans l’audit. Alors l’an dernier en 2017, dans tous nos audits on a commencé à donner plusieurs questions à nos lecteurs, des questions qu’ils peuvent poser à leurs législateurs, au Comité des comptes publics. Donc on a commencé même avant ce rapport collaboratif.
Et il y a aussi nos vidéos, hein, que nous faisons. Et là, il y a aussi toujours des questions que les gens peuvent utiliser. Donc ça paraissait logique de faire cela dans ce rapport collaboratif parce que c’est déjà quelque chose que nous faisons encore.
Et pour conclure sur ce point, il faut pas oublier que ça c’est un rapport historique. C’est la première fois que tous les auditeurs généraux collaborent, enfin un assez grand nombre d’entre eux. Donc si vous aimez le fait qu’on ait inclus des questions, et bien on peut l’ajouter à notre méthodologie. Mais surtout posez ces questions à votre gouvernement.
Bien, merci. J’ai une question pour Glenn concernant le Nord. Quelqu’un nous dit qu’il y a toujours un défi dans les Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut à trouver des alternatives à l’utilisation du diesel pour chauffer les logements. C’est pratiquement impossible de faire quelque chose. Est-ce que le vérificateur général a fait une recommandation sur la façon dont on va pouvoir réagir à ce problème?
Et bien il n’y a pas d’autre source d’énergie de remplacement pour le moment. C’est très difficile. Je sais que certains des territoires font des expérimentations avec l’énergie solaire et l’hydro-électricité. Et puis il y a aussi des éoliennes. Oui, ça – tout ça, c’est du travail très innovateur. Mais ceci dit, pour faire face à la réalité il peut être – il peut faire -30 au milieu de l’hiver et c’est pas l’endroit où on peut vraiment expérimenter avec d’autres sources de chauffage.
Donc c’est une façon de dire que non malheureusement on n’a pas de suggestion à offrir au gouvernement quant à ce qu’il pourrait faire pour explorer d’autres sources d’énergie. Mais en tant que – enfin, tous les ministères des trois territoires travaillent à identifier les risques, et je pense qu’ils doivent obligatoirement réfléchir à des sources de remplacement.
Est-ce que c’est vrai aussi pour le nord de la Colombie-Britannique, Carol? Je sais pas si vous avez examiné la question ou pas.
Oui, certainement que les sources d’énergie alternative sont toujours – font toujours partie des discussions. On a – dans notre audit, nous avons trouvé que les normes internationales pour – ne s’appliquaient pas dans les hauteurs. Alors d’un des aspects de la Colombie-Britannique et c’est ce que nous faisons remarquer justement dans notre rapport de la Colombie-Britannique, c’est la diversité de la province. Et ça en soi – alors il y a des inondations.
Vous avez parlé justement des cartes de plaines inondables. Ils sont périmés. Il y a aussi les jetées le long de la rivière Fraser et ce sont des questions très différentes des provinces qui se posent dans le Nord. Et – alors nous n’avons pas formulé de recommandations quant à la provenance de l’énergie utilisée. Mais c’est sûr que c’est quelque chose dont nous parlons.
D’accord. J’ai une question pour la commissaire fédérale. En 2015, le ministre McKenna a encouragé les leaders mondiaux à adopter – à s’engager à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré. Et depuis, elle a fixé une cible qui est bien en-deçà de cet objectif. Alors dans ce que vous avez trouvé, qu’est-ce qui aiderait la société civile à pousser pour des actions beaucoup plus efficaces, telles que par exemple les subventions aux producteurs de combustibles fossiles?
Les cibles fédérales – je pense qu’il est trop tôt pour dire si nous allons atteindre la cible fédérale ou pas. Il reste encore deux 12 ans avant que nous atteignons 2030. Nous avons maintenant le Cadre pancanadien sur la croissance verte et le changement climatique. Il faudra voir justement comment les plans d’action nous sont formulés et donc nous allons garder un œil ouvert sur ce que fait le gouvernement et nous ferons rapport.
Il y a aussi les subventions comme cible fossile qui était un autre engagement que le gouvernement a fait dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Et c’est le vérificateur général qui a publié un rapport sur les questions d’accès. Nous allons publier un rapport de suivi qui sera publié dans un an ou deux.
Donc les audits que nous faisons sont basés sur les empêchements du gouvernement, mais ce n’est pas à nous de dire au gouvernement quels doivent être les engagements. Ça, c’est la tâche de la société civile. Si la société civile estime que la cible est toujours trop élevée, alors c’est le travail des électeurs de faire pression sur le gouvernement pour faire changer les politiques. En tant que vérificatrice générale, tout ce que je peux faire c’est vérifier si le gouvernement a tenu parole et nous avons fait des audits par le passé par rapport à la cible de 2020, par exemple, et les cibles précédentes, et je peux vous assurer que nous allons continuer à faire des audits en fonction de la cible de 2030.
Et j’espère que les vérificateurs généraux qui vont me succéder, parce que nous avons tous des mandats limités évidemment, mais j’espère que mes successeurs disons vers 2033 ou 2040 vont pouvoir jeter un regard pancanadien grâce à un effort coordonné comme celui que nous venons de terminer.
Voilà. Non, nous avions perdu quelqu’un mais j’ai une question pour M. Pickup en Nouvelle-Écosse. Dans votre juridiction en Nouvelle-Écosse, quelle preuve avez-vous trouvé pour démontrer que la province avait dépassé ses objectifs en matière d’émission de gaz à effet de serre? Alors est-ce que c’est parce que c’était dû à des stratégies de réduction des gaz à effet de serre ou à autre chose? Des facteurs exogènes?
C’est une très bonne question parce qu’évidemment c’est une question délicate d’attribuer des réductions de l’ordre de 18 % que nous avons vues alors que nous visions une réduction de 10 %. Alors est-ce que c’est à cause de telle action ou telle autre action? Ça, c’est un véritable défi. Alors – et nous avons bien signalé que nous ne sommes pas allés jusque-là. Et nous – le gouvernement a reconnu que ça serait effectivement très difficile d’attribuer les causes, mais qu’en toute probabilité cette réduction de 18 % était le résultat de plusieurs choses dont l’une les actions du gouvernement, mais d’autres facteurs aussi.
Les actions qui – les actions du côté du secteur privé par exemple. Certaines industries ont pu changer certains modes de fonctionnement. Et donc nous n’avons pas essayé de décomposer ce 18 % et de l’attribuer à des causes probables, disons une dizaine ou une douzaine de causes probables. Et ç’a été reconnu justement dans le rapport que nous avons publié que nous n’avons pas essayé d’analyser au-delà du chiffre global. Mais c’est une excellente question.
Question de suivi. Est-ce quelque chose que vous envisageriez de faire, par exemple est-ce que c’est dû à un déclin de la population? À la désindustrialisation ou à d’autres actions du gouvernement pour augmenter l’efficience ou la réduction de la consommation d’énergie?
Je pense que le gouvernement pourra peut-être envisager des mesures de ce genre en fonction des actions clés qui seront entreprises et des résultats visés par ces actions. Alors on pense – on parle souvent de responsabilisation. Évidemment, c’est toujours beaucoup plus facile lorsqu’on peut mesurer les résultats par rapport aux objectifs établis. Alors par exemple une réduction d’un certain pourcentage.
Mais donc il faudrait voir qu’est-ce que le gouvernement fera avec nos recommandations pour – et voir s’ils feront effectivement une mise à jour de l’évaluation des risques et formulerons un nouveau plan. Alors nous avons fait donc un audit en 2017, mais nous reviendrons pour refaire un nouvel audit en 2020 et rendre compte de ce qui est arrivé et si le gouvernement a agi par rapport à nos recommandations.
Ce que j’allais dire c’est que ça c’est une constatation que nous avons trouvée dans toutes les provinces et territoires. Les gouvernements n’ont pas clairement identifié l’attribution des résultats. Alors pour – en entreprenant une action concrète, quel serait le nombre de tonnes d’émission de gaz – de gaz à effet de serre qui serait épargné, qui ne serait pas produit?
L’autre chose dont les gouvernements doivent se préoccuper c’est de s’assurer que les diverses actions qui sont entreprises sont cohérentes les unes avec les autres. Il ne faut pas une action et il pourrait y avoir autrement contradiction entre certaines actions. Alors ça, c’est le genre de travail d’analyse que le gouvernement doit faire.
Est-ce que ou la vérificatrice générale a regardé la possibilité de ne pas associer le prix du carbone et l’utilisation des carburants?
Nous avons regardé quatre choses. Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre. Y a-t-il un plan? Y a-t-il une stratégie? Y a-t-il un plan d’adaptation? Y a-t-il eu évaluation par rapport au risque posé par le changement climatique? Nous avons regardé la coordination au sein du gouvernement et les – la reddition de compte au public.
Mais encore une fois, nous travaillons avec les vérificateurs généraux partout. Certains ont des grands bureaux et font beaucoup d’audits de rendement. D’autres sont beaucoup moins – ont beaucoup moins de personnel. Donc il fallait trouver des questions à laquelle puissent répondre tous les bureaux du vérificateur général. Et donc nous ne sommes pas allés jusqu’à ce niveau de détail.
J’ai une question spécifique par rapport au secteur. D’abord, parlez-nous de ce que vous avez trouvé en termes d’adaptation et d’évaluation dans le secteur agricole. En particulier, y a-t-il des protections ou des soutiens pour les fermes et le fardeau imposé sur les agriculteurs en rapport avec la réduction des gaz à effet de serre?
Je pense que dans certaines provinces ils se sont penchés sur le secteur agricole dans la mesure où le gouvernement s’était engagé à réduire les émissions du secteur agricole. Et le Manitoba est le premier exemple qui me vient à l’esprit. Mais le vérificateur général du Manitoba n’a pas pu nous donner plus de détails sur la manière dont il s’y prendrait. Alors ça c’est le niveau de détail que nous avons à ma connaissance. Carol?
Nous avons examiné les activités du ministère dans le cadre de notre audit. L’un des exemples que nous avons inclus dans notre rapport est le programme d’adaptation de la ferme. C’est un programme évalué à 1,7 million de dollars qui se penche sur par exemple l’achat de technologies par rapport au risque posé par les incidents météorologiques. Ça, c’est un exemple que nous avons inclus dans notre rapport.
J’ajouterais aussi que dans notre audit des stratégies d’adaptation, nous avons examiné 19 ministères fédéraux pour voir s’ils avaient évalué les risques. Et ce qu’on a trouvé c’est que agriculture et agro-alimentaire étaient un des ministères qui n’avaient pas évalué ces risques.
Question intéressante ici. Quelqu’un nous demande quel est le coût de l’inaction. Et plus précisément, quelle sorte d’analyse pouvez-vous faire en matière des mesures d’atténuation ou d’adaptation dans votre – alors est-ce qu’il s’agissait d’études actuarielles? Et à quel niveau est-ce que ça s’est produit? Est-ce que c’était au niveau de la municipalité? Au niveau provincial? Au niveau plus large, régional?
Vous voulez vous lancer?
D’accord. J’ai un bon exemple justement des Territoires du Nord-Ouest. Il y a environ 10 ans quand le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles a posé des questions sur comment prendre un rôle de leadership par rapport au changement climatique, l’une des questions qui a surgi c’est comment établir le coût de l’inaction par rapport au coût de l’action. Et s’était engagé à ce moment-là à faire des analyses pour tenter de répondre à la question. Ça, c’était il y a 10 ans.
Et heureusement 10 ans plus tard ce que nous avons constaté c’est qu’il n’avait toujours pas entrepris de répondre à ces questions. Mais au moment où nous terminions notre audit, ils nous ont expliqué qu’ils avaient commencé une analyse assez rudimentaire mais fondamentale. Et ça, c’est une bonne – une bonne nouvelle parce que le gouvernement doit prendre des décisions difficiles compte tenu des ressources limitées dont il dispose. Et plus il dispose d’information, mieux sont les choses.
Alors ce n’est pas une question facile à laquelle répondre, mais je pense que le gouvernement et les Territoires du Nord-Ouest est prêt maintenant à se pencher sur la question.
J’ajouterais que c’est l’une des raisons importantes pour lesquelles il faut évaluer les risques. Il faut savoir quels sont les risques avant de pouvoir décider quels seront les coûts associés à ces risques si nous laissons courir et quels seront les coûts si nous essayons d’atténuer ces risques et les mitiger. Et donc il nous faut connaître les risques et en fait au niveau fédéral 14 des 19 ministères responsables n’avaient toujours pas fait d’évaluation de risque par rapport à leur mandat et c’est là une véritable faiblesse au niveau fédéral. Carol or Michael?
Oui, comme je l’ai mentionné tout à l’heure nous avions de l’information dans notre rapport sur le risque d’inondation. Alors, bon, je vous ai déjà donné mais entre – ce serait des inondations de la Fraser entre 19 et 23 milliards et les jetées le long coûteraient environ 9 milliards. La construction de jetées coûterait environ 9 milliards. Alors c’est sûr qu’il est très important d’établir les coûts des risques.
En Nouvelle-Écosse, pour répondre à la question directement, nous ne nous sommes pas lancés dans l’analyse du coût de l’inaction dans le cadre de cet audit. Mais je dirais que le schéma – le changement climatique et les autres questions importantes dans la même veine, nous avons fait un autre audit sur la résilience des infrastructures critiques en Nouvelle-Écosse. Et il y a certains participants qui ont eu la chance de voyager jusqu’en Nouvelle-Écosse et qui connaissent la province savent qu’il y a des éléments clés dans notre infrastructure.
Et on n’avait pas analysé le sort de ces infrastructures dans – du changement climatique. Alors par exemple il y a justement le lien entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick et aussi entre l’Île du cap Breton et la terre ferme. Alors on n’avait pas considéré l’impact que les changements climatiques sur ces structures, ces infrastructures absolument critiques. En plus, vous pouvez vous imaginer le coût serait énorme. Il y aurait des coûts économiques et des répercussions, la vie d’un quotidien si jamais ces liens entraîneraient non seulement des coûts de réparation immédiats mais aussi auraient des incidences sur l’ensemble des activités économiques de la province.
Alors nous avons donné ces deux exemples dans notre audit de la résilience des infrastructures. L’autre avantage de la collaboration que nous avons eue c’est que nous pouvons réfléchir à ces questions au-delà du travail d’audit que nous faisons dans notre territoire particulier.
Oui, j’allais dire justement que nous avons fait un autre audit sur le financement des infrastructures municipales et donc il y avait une taxe sur le carburant, une taxe fédérale, qui devait ensuite être remise aux provinces et territoires pour les aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre et aussi la vérification de l’air et de l’eau. Et quand on a parlé à Infrastructure Canada, il nous a dit que l’impact sur le changement climatique ne faisait même pas partie de leur mandat.
Alors nous avons fait la recommandation en disant vous devriez y réfléchir, y penser alors que nous nous apprêtons à faire des investissements majeurs en matière d’infrastructure. Oui. Un excellent exemple que je peux vous donner c’est que dans les territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, le gouvernement a mis en place des barrières thermiques pour éviter que le pergélisol fonde. C’est une technologie qui coûte cher non seulement à installer mais à surveiller.
Mais si le gouvernement ne le fait pas, les fondations de ces immeubles, ces bâtiments pourraient être compromises et pourraient coûter beaucoup plus cher à consolider les bâtiments touchés. Et donc c’est vrai que les barrières thermiques coûtent cher mais, il y a maintenant souci, mais peut-être que c’est une économie à long terme. C’est un calcul difficile mais dans le milieu, dans l’environnement où nous fonctionnons évidemment c’est un débat délicat.
Carol, Carol a quelque chose à nous dire.
Bon, puisque vous parlez d’infrastructure il y a un autre exemple de bonne pratique que nous avons inclus dans notre rapport, et c’est qu’à l’intérieur du ministère des Transports et ils ont pris une approche proactive et nous avons vu qu’ils avaient effectivement estimé et priorisé les risques et qu’ils incorporaient comme changement que les changements climatiques soient incorporés dans toutes les études techniques de projets d’infrastructure.
J’ai une question ici de quelqu’un du Nord qui nous dit que le défi dans le Nord c’est que le changement climatique n’est pas le résultat des actions des gens qui habitent dans le Nord, mais des sociétés qui habitent au sud. Alors ça n’aide pas à contrer les changements climatiques de recueillir des chiffres sur ce que font les collectivités locales. Est-ce que le vérificateur général a reconnu cette réalité?
Oui, effectivement, c’est l’un des défis dans les Territoires du Nord-Ouest. Ils sont responsables – ils sont – en fait, ils représentent comme source moins de 0,2 % des émissions au Canada. Et pourtant ils sont les premiers à en ressentir – à ressentir les effets du changement climatique. Alors ce que nous essayons d’expliquer dans notre rapport c’est qu’il est important de penser aux deux aspects. Oui, l’atténuation, la réduction, mais étant donné la réalité dans le Nord et le potentiel des impacts tangibles de changement climatique, il est intéressant – il est important qu’ils ciblent leurs ressources à l’adaptation parce que ce qui se passe dans le Nord se déroule à une cadence beaucoup plus élevée que dans le reste du Canada et donc ils n’ont pas le luxe d’attendre de prendre des mesures.
Et l’autre chose intéressante et c’est une – on a posé la question est-ce que le Nord a besoin du soutien? Alors justement la fonte du pergélisol en est un excellent exemple. C’est pas comme – c’est un problème qui se pose partout dans le Nord. Et c’est un problème qui a été identifié par Transport Canada et d’autres ministères fédéraux également.
Et ça c’est peut-être un domaine donc qui se prêterait à une collaboration entre les provinces, le fédéral et les territoires et les municipalités. Alors essayons de penser à des solutions à la fonte du pergélisol d’une façon plus coordonnée parce que les impacts ne vont faire que s’aggraver. Et la personne qui a posé la question à tout à fait raison. Effectivement, la fonte du pergélisol est un problème qui déborde une juridiction donnée et donc ce serait bien d’envisager ces problèmes fondamentaux d’une façon collective pour mieux se préparer et s’adapter.
Et c’est effectivement ce qu’on a trouvé à Ressources naturelles, Transport Canada quand on s’est penché sur la question des mesures d’adaptation.
Bon, secteur des transports qui contribue beaucoup aux émissions se demande si les auditeurs provinciaux ont regardé les autobus, les camions, les voitures, qu’est-ce qu’il y a comme alternative?
On n’a pas assez de détails mais au Nouveau-Brunswick, le plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre comprenait l’idée d’avoir 20 000 véhicules électriques sur la route. Mais là on n’a pas eu de détails sur comment, qui, quand, comment ils allaient développer les infrastructures. Donc on a utilisé dans notre rapport comme exemple d’un manque d’information, mais est-ce que quelqu’un d’autre veut réagir à cette question? Non, je ne crois pas.
Quelqu’un a dit qu’il n’y a que l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et les Territoires du Nord-Ouest qui ont des cibles de réduction pour 2020. Pourquoi est-ce que c’est pas le cas des autres provinces?
Bonne question. Si vous lisez la Déclaration de Vancouver, un document que le fédéral, les provinces et les territoires ont signé et il est clair qu’ils ont tous accepté les cibles. Donc on est allé voir s’ils avaient vraiment ces cibles et en fait ils ne les ont pas. Donc c’est une bonne question à poser à votre gouvernement, parce qu’il semble qu’on vise tous quelque chose de différent.
Alors même s’ils ont des cibles pour 2030, ça peut être en fonction d’années de référence différentes ou spécifiques à certains secteurs. Donc toutes ces cibles sont différentes. Donc ça amène à se demander comment en tant que pays, comment le fédéral et les provinces allons (ph) arriver à 2030 si les participants, les provinces et les territoires n’ont pas tous des cibles pour 2030.
J’ai quelqu’un ici qui veut savoir si en Colombie-Britannique diviser la forêt c’est vraiment une façon de réduire les émissions de gaz à effet de serre?
Ça, c’est inclus dans le plan mais il faut que ça s’inscrive dans un plan plus global. Ce n’est qu’un élément. Alors ce qui me rend nerveuse quand j’entends les mécanismes mis en place par le gouvernement pour arriver aux cibles c’est que c’est trop concentré sur une chose. Il y a un problème là. Il y a des perturbations aussi au sein des forêts donc ce n’est pas aussi simple que de dire qu’on peut régler les choses comme cela. On n’a pas suffisamment mis l’accent sur les changements potentiels.
Et l’autre question dans le secteur de la foresterie c’est qu’il y a un certain nombre de filtres qui doivent être appliqués et ça ne se fait pas dans l’ensemble de la province ou pas dans les zones à risque. Donc il y a plusieurs provinces dans le secteur de la foresterie, mais il est évident qu’il y a un potentiel là aussi d’amélioration et des risques qui doivent être pris en considération.
Bien, merci. J’ai une question qui s’adresse à tous les auditeurs. Est-ce que vous avez des exemples de rapports d’audit faits par vos bureaux qui parlent de coordination fédérale/provinciale/territoriale et qui pourraient servir d’exemples de coordination entre les différents paliers de gouvernement de la façon dont c’est indispensable par rapport au changement climatique?
Oh! Au fédéral, enfin moi je dois me pencher sur ce que fait le fédéral et on doit prendre l’argent du fédéral pour les infrastructures, voir comment c’est utilisé par les provinces. Et il est clair qu’en tant que fédération – comme nous sommes une fédération c’est un pays difficile à gouverner, mais c’est aussi un pays difficile à auditer parce qu’on a tous des législations différentes, des mandats différents.
Mais je crois que ce rapport collaboratif c’est un beau plan pour réfléchir ensemble à d’autres sujets qu’on devrait auditer de la même façon. Alors de même façon qu’on doit collaborer de plus en plus sur toutes sortes d’enjeux, je crois que les auditeurs doivent également apprendre à faire ces audits tous ensemble. Je crois que c’est un pas dans la bonne direction.
Glenn Wheeler: Mais je crois qu’on a déjà commencé, Julie. On a fait des audits ou les audits provinciaux complétés, ceux du fédéral par exemple, dans le domaine des services de garde. Donc on l’a déjà fait à l’occasion.
Oui, c’est ça. C’était des exceptions ou avec une province ou un territoire.
Mais je crois que ç’a été très bien fait. Ça offrait beaucoup de potentiel parce que ça dépeignait un – ça donnait un tableau plus exact de la situation. Les rapports entre les territoires, les provinces ça complique toujours un peu les choses. Mais c’est vrai, on devrait le faire plus souvent. Là, on a un exemple de la façon dont on a pu collaborer et arriver à avoir un tableau global. Donc ça peut être fait.
Et avant de donner la parole à mes collègues, je devrais dire qu’il faudra réfléchir à la façon dont on trouve des ressources parce qu’il a fallu beaucoup d’énergie, hein, pour coordonner toutes les administrations. Et ça, c’est pas quelque chose qu’on a l’habitude de faire dans notre bureau. Donc si on doit continuer de coordonner, il faudra voir ce que sont les ressources pour ce type d’audit de collaboration parce que ça prend plus de temps et ça exige beaucoup de collaboration et de travail de fond qu’on ne peut pas voir, mais qui est indispensable pour un projet de ce genre. Donc là vraiment on est allé très loin. Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose?
Je peux commencer. En bref, est-ce que vous pouvez penser à un exemple dans votre administration, un bon exemple, de cela? Bien, je me souviens de rien mais je crois que c’est parce que dans la plupart des cas ça n’a pas fait l’objet d’audit. Si on pense à la Nouvelle-Écosse ou soit 100 % des dépenses et surtout pour la santé et l’éducation et bien on fait des audits sur la prestation des soins de santé, sur l’éducation. Il y a peut-être quelques éléments fédéraux mais peut-être pas tant que ça.
Donc ça n’arrive pas souvent. C’est que ça ne se présente pas. Mais ceci dit, je peux vous donner un exemple où on a parlé d’infrastructure et on s’est rendu compte qu’il n’était pas conscient de la stratégie nationale en matière d’infrastructure qui avait été mise en œuvre. Et ça c’est quelque chose où on a dit il faut qu’il y ait plus de collaboration. Donc c’est pas un exemple de quelque chose qui est arrivé mais plutôt un exemple où ç’aurait été pertinent. On l’a envisagé et malheureusement dans le cas particulier ça n’avait pas été fait comme il faut.
Carol.
Je repense au passé et on a fait des audits de collaboration dans l’ensemble du pays. On se rencontre. Nous, les auditeurs, on a une conférence annuelle des vérificateurs et ça c’est un sujet de discussion. On a fait quelque chose sur le régime des soins de santé il y a quelques années. Je crois pas que toutes les provinces aient participé mais il y en a qui ont embarqué un peu plus tard.
Et même avec le changement climatique, il y a eu 18 mois qui se sont écoulés entre le début et la fin. Donc on commence à mieux faire les choses ensemble et ç’a un grand impact. Mais comme ç’a été dit, à plusieurs reprises on a fait des audits. Des administrations ont collaboré ensemble notamment au niveau de la garde des enfants, mais souvent on a essayé de réfléchir à ce que serait les implications d’une coordination avec le fédéral. Et il y a eu ce type d’initiative.
Autre chose qu’il ne faut pas minimise c’est que souvent on veut faire des comparaisons avec ce qui se fait dans d’autres pays ou dans d’autres administrations et pour qu’on puisse retirer certains faits. Mais on cherche des opportunités de faire des audits communes parce que – des audits communs parce que c’est très fort.
Question de suivi et ce qui nous ramène au sujet du changement climatique. Vous dites que toutes les administrations vont dans des directions différentes. Mais est-ce qu’elles ont déjà montré qu’elles étaient capables toutes de viser la même direction?
Bien ça, c’est la première fois qu’on fait un audit collaboratif donc on n’a pas de point de comparaison dans le passé. On fait des audits du changement climatique au niveau fédéral depuis de nombreuses années et comme on l’a dit on n’a pas encore atteint de cible. Quand on fait la même chose sur la mesure d’adaptation on voit que la plupart des ministères ne sont pas prêts. Donc le passé n’est pas brillant et on est plein d’espoir pour l’avenir et on va continuer dans ce sens.
J’ai une question pour vous au sujet de l’Alberta. On se soucie du manque de plans de l’Alberta et du fédéral pour éliminer progressivement l’extraction pétrolière et gazière. Arriver à faire cela – si on ne fait pas cela, ça aura des répercussions négatives sur les mesures d’atténuation. Alors quelles sont vos recommandations à cet égard?
Et bien on n’a pas fait de recommandations. On a fait un audit sur le suivi environnemental des sables bitumeux. On a fait cela avec le gouvernement de l’Alberta. Mais c’est pas nous qui fixons les politiques. Notre travail c’est de faire des audits de ces politiques. Donc si le gouvernement décide de construire un pipeline ou non, ou décide plutôt de financer l’industrie pétrolière – mais un autre audit ne peut qu’évaluer en fonction de ce qu’ils ont dit qu’ils feront.
Donc en principe d’ici 2025 il y aura plus d’extraction pétrolière. Si c’est une décision qui a été prise, on pourrait faire un audit. On regarde les cibles et on peut faire un audit en fonction des cibles. Donc les outils de l’audit ne peuvent pas tout faire. Les commissaires ne peuvent pas tout faire. On est limité aux outils dont on dispose et ils ne peuvent servir qu’à des évaluations en fonction des engagements gouvernementaux.
Alors je voudrais rappeler qu’il reste environ 15 minutes. Donc si vous avez une question, c’est le moment de l’envoyer.
Alors celle-ci, ben, elle me plaît parce que c’est quelqu’un qui pense à l’action. Comment est-ce que la société civile peut pousser les administrations à collaborer? Qu’est-ce que les gens peuvent faire en ce sens?
Je commencerais par dire que c’est important de poser des questions. C’est-à-dire que nous avons fourni les questions que vous pouvez ensuite poser à chacune de vos juridictions pour qu’ils tiennent leurs engagements. Et comme la plupart des gouvernements ont entériné le plan pancanadien, je pense qu’il reste une province qui n’a toujours pas ratifié. Mais en tant que membre de la société civile vous pouvez demander à vos gouvernements respectifs qu’avez-vous fait pour mettre en œuvre le plan pancanadien? Collaborez-vous avec d’autres provinces et territoires? Et que faites-vous pour – dans l’ensemble, pour atteindre les objectifs en matière d’adaptation.
Donc comme je le répète, tout ce que le vérificateur peut faire c’est comparer ou mesurer les réalisations du gouvernement en fonction des objectifs établis. Et ça, c’est ce que nous pouvons faire. Mais vous pouvez ensuite demander à votre gouvernement comment il entend s’y prendre.
Et ça c’est vrai aussi à l’intérieur des juridictions individuelles quand le gouvernement lance une stratégie d’adaptation ou d’atténuation et dans ces stratégies il s’engage à faire rapport régulièrement à l’Assemblée législative ou au public et que si ça ne se fait pas, ça c’est une occasion où les citoyens concernés peuvent intervenir et dire, écoutez, vous vous étiez engagés à me faire rapport de vos actions et nous n’avons pas vu de rapport. Qu’arrive-t-il? Nous voulons cette information.
Alors c’est peut-être le point de départ. Et les – si les juridictions fournissent chacune leurs informations, par la force des choses il y aura forcément interpollinisation.
Alors y a-t-il de mes collègues provinciaux qui veulent répondre?
La seule chose que j’ajouterais à cela c’est que c’est une question qu’on me pose souvent après – à la fin d’une vérification ou à la fin d’un audit, et je dirais aux gens tournez-vous vers vos députés. Tournez-vous vers votre député et posez-lui la question que faites-vous pour promouvoir les dossiers qui me tiennent à cœur? Que faites-vous pour responsabiliser le gouvernement?
Et l’aspect le plus important dans nos juridictions et l’outil par excellence est évidemment le Comité des comptes publics qui existe dans plusieurs juridictions. C’est un autre comité dans certaines juridictions mais surtout dans les plus petites juridictions, c’est le Comité des comptes publics qui regarde donc le rapport du vérificateur général et qui pose les questions aux hauts fonctionnaires pour déterminer qu’est-ce qui se passe. Et ça c’est un aspect fondamental de notre démocratie.
Donc c’est important justement de poser des questions qui – adressées au Comité des comptes publics pour voir si le gouvernement tient promesse. Alors les rapports collaboratifs, les rapports environnementaux doivent être soumis à ces comités. Et si ce n’est pas le cas, le public il devrait poser la question pourquoi le Comité des comptes publics ne se penche-t-il pas sur ces questions? Pourquoi? Alors il y aura une séance télévisée de deux heures de notre – de la réunion du Comité des comptes publics qui parlera justement de tout ce que nous avons fait dans le domaine de l’environnement. Et nous parlerons de ce que le gouvernement a fait pour répondre à toutes ces questions.
Et je pense que c’est important et ça fait certainement partie du travail que nous faisons, y compris le volet environnemental.
Carol?
Oui. Je vais probablement répéter ce qui a déjà été soulevé dans la téléconférence. Les questions qui sont incluses dans le rapport sont excellentes. Et je ne sais pas si j’ai la version définitive du rapport devant moi, mais c’est à la page 25, et beaucoup de ces questions visent directement l’effort de collaboration.
L’autre chose à laquelle je renverrais nos auditeurs en rapport avec le – c’est la réponse du Conseil canadien des ministres de l’Environnement. Alors c’est la réponse de ce Conseil justement indiquait bien la collaboration qu’il y a et ce sont les domaines dans lesquels j’orienterais toute personne qui veut poser des questions aux élus. Voilà un excellent guide, un excellent point de départ pour poser des questions.
Alors peut-être une couple de questions et après ça on pourra vous libérer. Alors comment avez-vous trouvé l’expérience de travailler ensemble, d’une côte à l’autre? Pouvez-vous nous parler de votre expérience?
Ben, c’était pas tout à fait comme on dit en anglais, herding cats, c’est-à-dire de rassembler les chats en troupeau mais pas loin. Je dirais qu’en général il y avait beaucoup d’aspects positifs. La collaboration était riche, mais comme je disais les capacités des bureaux de vérificateurs généraux varient d’une province à l’autre. Alors en tant que bureau responsable de la coordination nous avions évidemment de l’expertise interne. Nous avions déjà fait ce genre de travail. Donc nous avons pu fournir des documents qui ont aidé les autres bureaux.
Et il y a eu beaucoup d’entraide entre les provinces et les territoires. Donc je dirais que l’expérience a été positive. Maintenant, nous allons faire une espèce de post mortem. C’est quelque chose que les vérificateurs généraux encouragent. Les ministères le font et nous le ferons. Donc nous allons demander à une organisation d’interviewer tous les participants sur l’effort collaboratif pour qu’on puisse faire le bilan de ce que nous avons appris et lorsque nous referons l’exercice en 2020 ou 2023, nous pourrons tirer parti des bonnes choses que nous avons faites et des choses qui laissent matière à amélioration. Aimeriez-vous ajouter?
Oui, d’une certaine façon le fait de travailler en collaboration a fait que ça a pris plus de temps pour accomplir le travail, mais je pense que d’un autre côté quand une instance pose une question, une question auquel les autres instances n’avaient pas songé, ça nous a donné matière à réflexion et nous avons donc examiné – nous avons examiné ce que nous faisions pour nous demander s’il y avait pas lieu justement de revisiter ce que nous avions fait ou rajouter.
Alors cette collaboration a été extrêmement fructueuse. Et au bout du compte, c’est un gain net même si ça représente plus de travail.
J’ajouterais à cela que lorsque nous avons commencé il y a 18 mois, j’avais tous mes cheveux et maintenant c’est plus le cas. Alors voilà. C’est le signe à retenir. Non, deux choses importantes à retenir c’est que d’abord au lieu de parler au nom de la Nouvelle-Écosse ou du Canada, parce que nous sommes un petit bureau. Le bureau du vérificateur général de la Nouvelle-Écosse n’a que 35 membres de son personnel. Et j’ai déjà travaillé au bureau du vérificateur général du Canada où il y avait 600 employés.
Mais ça importait peu parce que la question du changement climatique est tellement importante que nous l’avons pris à cœur. Et même si nous sommes un petit bureau en matière de chiffres, mais nous sommes sur la côte atlantique et le changement climatique nous importe directement. Alors vu l’importance de la question, nous avons trouvé les moyens de pouvoir collaborer efficacement. Et ç’a permis de démontrer dans les bureaux du vérificateur général où il y a moins de personnel et moins de capacité que nous pouvons travailler avec des bureaux plus importants et que ça peut être une voie à deux sens.
Et que les bureaux peuvent apprendre les uns des autres, peu importe leur audit. Par exemple, les grands bureaux, eux, peuvent prendre note des mesures d’économies possibles dans les petits bureaux. Alors j’ai – étant donné que tous les bureaux sont plus petits au Canada atlantique, j’ai pensé que c’était important que notre équipe en ait conscience et que nous puissions tisser des liens durables sur les questions environnementales.
Et même quand nous avons terminé les audits, nous allons nous attaquer à d’autres problèmes, mais je pense que nous allons emporter avec nous cette collaboration qui a été créée.
Carol?
Oui, merci. Il y a plusieurs dimensions à la question. Nous avons pu contribuer et partager, mais nous avons aussi beaucoup appris. Et les vérificateurs généraux eux-mêmes, les vérificateurs eux-mêmes, ont parlé de – et on apprend des choses qui surgissent dans d’autres instances et comment – et la réaction du bureau. Et Michael, je tiens à vous féliciter parce que vous nous avez communiqué tous les résultats de vos actions en Nouvelle-Écosse.
Et je dirais aussi que le personnel qui ont travaillé sur l’audit proprement dit et aussi le cadre que nous avons développé pour l’audit et ensuite sa mise en œuvre et la rédaction du rapport final, ç’a été une excellente occasion pour notre personnel de partager et d’apprendre. Et je pense que dans l’avenir nous allons nous apercevoir qu’il y a toutes sortes d’avantages. Nous pourrons utiliser ce modèle et l’appliquer à d’autres audits collaboratifs.
Je pense pas que nous sommes – soyons prêts à recommencer l’expérience tout de suite. Je pense qu’il faudra un peu de temps pour refaire nos forces, mais nous sommes prêts à revenir à la tâche.
Alors pour conclure, je peux vous dire que moi je travaille dans le domaine de la durabilité et de la protection de l’environnement depuis plus d’une trentaine d’années étant au sein de la fonction publique, dans le secteur privé et dans la société civile et maintenant en ma capacité de vérificatrice générale. Et à un moment donné, j’ai envoyé un courriel à tout le monde pour les remercier de leur contribution à cette question vraiment importante et fondamentale.
Et l’une des choses que nous utilisons dans le rapport c’est que cette question est importante pour les générations futures. Alors au personnel de tous vos bureaux qui ont reconnu l’importance historique et de ce travail les générations futures vous seront reconnaissantes de ce que vous avez fait.
Alors il ne nous reste qu’une minute ou deux avant de conclure. Je vais vous donner donc le mot de la fin à tour de rôle.
Michael, voulez-vous commencer?
D’accord. Alors d’abord merci à tous les participants. Et les deux choses que je retiens de tout ce travail que nous avons accompli c’est nous – ce que nous avons appris en voyageant à travers le pays et nous avons maintenant un portrait beaucoup plus informé, mieux informé. Et c’est important aussi de reconnaître ce que cela signifie pour l’avenir.
Et Julie y a fait allusion dans son mot d’ouverture et c’est important de comprendre ce qui se passe maintenant, parce que j’aimerais dire à chaque fois que nous terminons un audit en Nouvelle-Écosse, c’est bien. Nous avons un audit. Nous avons formulé des recommandations et le gouvernement acceptera peut-être les recommandations, mais ce n’est que le point de départ évidemment.
La chose importante au bout du compte ce sont les résultats et le suivi. Et c’est ça qui est important ici en Nouvelle-Écosse. Donc nous allons revenir à la charge dans deux ans pour vérifier si le gouvernement a tenu parole et entériner les recommandations que nous avons formulées. Alors j’anticipe avec hâte ce prochain audit. Mais ç’a été vraiment une expérience passionnante, très enrichissante et je me sens beaucoup plus proche de mes collègues maintenant que je ne l’étais il y a 18 mois, et ça, c’est une bonne chose. Merci.
Carol?
Oui, merci à tous et à toutes. Et Julie et votre équipe, merci de nous avons coordonnés – coordonné nos efforts. Mais c’est bien ce que Michael dit quand il parlait d’un point de départ. Parce que nous avons entrepris tout un processus en Colombie-Britannique. Nous avons travaillé avec six ministères et donc c’était une entreprise complexe vu de ce point de vue-là. Mais c’est certainement une expérience positive que nous avons vécu tant au niveau de notre personnel que du personnel des ministères concernés.
Et donc nous avons dit la vérité aux autorités, mais le véritable changement ne peut être exécuté que par les fonctionnaires qui ont vraiment à cœur d’apporter des changements. Donc nous allons – nous voulons garder notre indépendance, c’est essentiel. Mais en même temps, il est important aussi de communiquer le message que nous sommes prêts à aider et nous allons assister aussi à une réunion du Comité des comptes publics pas cette semaine. Cette semaine, ils parlent justement de la gestion des grizzlis mais je pense que le changement climatique sera le prochain sujet de la réunion du Comité des comptes publics en Colombie-Britannique.
Donc c’était un beau – une belle collaboration qui va susciter des changements au niveau de la fonction publique, au niveau des élus. Alors ç’a été – ç’a été donc un des – une des – un des résultats inespérés de cette collaboration.
Oui, si vous me permettez, je vais ajouter à cela du point de vue de ceux de nous ici qui faisons des – qui faisons la vérification des territoires, on a vérifié des programmes dans le domaine de la santé, de l’éducation, la protection de l’enfance et toutes les questions problématiques dans le Nord sur lesquelles il faut se pencher.
Mais ce que mes collègues et moi-même avons retenu des trois audits que nous avons faits dans notre territoire, bien sûr en rapport avec les actions pour lutter contre le changement climatique, c’est que nous avons vu à quel point ces questions sont vraiment urgentes. Et qu’il est important que les gouvernements territoriaux prennent des mesures immédiatement pour contrer les effets du changement climatique pour toutes sortes de raisons. Mais en particulier pour les gens qui vivent dans les collectivités isolées, souvent des collectivités autochtones qui sont vraiment aux premières loges des impacts de changement climatique.
Donc il est grand temps que l’on comprenne leur situation. Et pour avoir parlé à plusieurs députés dans les Territoires du Nord-Ouest qui représentent ces communautés et qui sont autochtones, nous avons eu justement une audience du comité en janvier sur notre audit et les Territoires du Nord-Ouest. Et le sentiment qu’ils ont exprimé c’est il était grand temps que quelqu’un prenne au sérieux ce qui se passe. Alors les vérificateurs ici dans le bureau avons beaucoup apprécié cette expérience.
Bon, j’estime que j’ai déjà dit ce que j’avais à vous dire. Mais donc au nom de nous tous merci. Merci à tous les participants. C’est la première fois que nous avons entrepris ce genre de travail collaboratif. Si vous avez – si vous voulez nous envoyer des commentaires, adressez votre courriel au bureau du vérificateur général du Canada. Indiquez-nous si vous avez aimé. Si l’on devrait faire ce genre de chose plus souvent. Merci encore une fois de votre participation au nom de toute l’équipe, merci à vos équipes partout au Canada. Merci.