Vidéo — L’Agence de lutte antiparasitaire doit activer pour prévenir les risques inacceptables pour les Canadiens et l’environnement
Transcription de la vidéo
Bonjour, je m’appelle Julie Gelfand, et je suis la commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada.
Notre audit de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire – c’est-à-dire l’Agence qui est chargée de déterminer quels pesticides peuvent être utilisés au Canada – a examiné comment celle-ci avait géré certains aspects de son mandat.
Il y a actuellement sur le marché canadien quelque 7 000 produits antiparasitaires qui contiennent environ 600 ingrédients actifs. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire est tenue de réévaluer tous les 15 ans la valeur des pesticides homologués et les risques qui leur sont associés.
Quatre-vingt-quinze pour cent des réévaluations faites par l’Agence ont donné lieu à des mesures additionnelles visant à protéger la santé humaine ou l’environnement. Pendant la période visée par notre audit, l’Agence a achevé environ 14 réévaluations par année. À la fin de notre audit, le nombre de réévaluations que l’Agence devait encore achever s’élevait à plus de six fois ce chiffre.
Compte tenu du nombre d’autres réévaluations que l’Agence prévoit déclencher chaque année, elle doit accélérer la cadence pour prévenir les risques inacceptables pour la santé humaine et l’environnement que pose l’utilisation dangereuse des pesticides.
Je suis aussi préoccupée par le fait que l’Agence met en moyenne cinq ans — et parfois jusqu’à 11 ans — pour retirer du marché certains pesticides, et ce, après qu’elle a établi que le produit pose des risques inacceptables peu importe l’utilisation qui en est faite.
L’Agence peut homologuer un pesticide sous conditions lorsqu’elle conclut qu’elle a besoin d’information complémentaire pour confirmer son évaluation de la valeur d’un produit et des risques qu’il pose pour la santé humaine ou l’environnement. Tant qu’un pesticide demeure homologué sous conditions, il peut être vendu et utilisé, et d’autres produits qui contiennent le même ingrédient actif peuvent aussi être commercialisés.
Nous avons constaté que neuf produits sont demeurés homologués sous conditions pendant plus de 10 ans. Huit d’entre eux appartiennent à la classe des néonicotinoïdes. Ces produits continuent d’être largement utilisés au Canada même s’ils sont soupçonnés d’être dangereux pour les abeilles, ainsi que pour des écosystèmes plus vastes.
Notre audit a conclu que l’Agence avait pris en compte les risques pour la santé et l’environnement ainsi que la valeur au moment de réévaluer les pesticides. Cependant, en ce qui a trait aux homologations conditionnelles, aux réévaluations, aux examens spéciaux et aux révocations d’homologation, nous avons conclu que l’Agence n’avait pas toujours agi en temps opportun pour satisfaire l’obligation de prévenir les risques inacceptables pour la santé des Canadiens et l’environnement que pose l’utilisation des pesticides.