Vidéo — Les programmes pour les Autochtones
Transcription de la vidéo
Aujourd’hui, nous avons rendu publics deux audits qui encore une fois illustrent les difficultés qu’éprouve le gouvernement fédéral à améliorer la qualité de vie des populations autochtones du Canada. Malheureusement, le problème n’est pas nouveau.
Services aux Autochtones Canada se sert uniquement de l’Indice de bien-être de la communauté pour évaluer le bien-être des peuples autochtones. Or, nous avons constaté que cet outil ne tient pas compte de facteurs importants, comme la langue ou la santé, et qu’il est mis à jour seulement aux cinq ans. Nous avons aussi constaté que le Ministère n’utilisait pas l’information à sa disposition pour faire des rapports ou pour mesurer si la qualité de vie des autochtones s’améliorait. Il peut donc difficilement déterminer ce qui doit être changé, et comment. Les gouvernements successifs se sont engagés à combler l’écart entre les peuples autochtones et le reste de la population canadienne. Pourtant, nos audits montrent, décennie après décennie, qu’ils ont peiné à tenir leurs engagements. Et nos rapports les plus récents indiquent qu’ils n’y sont pas encore arrivés. En ce qui concerne l’éducation, nous avons calculé qu’au moment de la graduation à l’école secondaire, l’écart entre les Premières nations et les autres Canadiens et Canadiennes s’était accru de 30 pour cent à 33 pour cent, entre 2001 et 2016.
De son côté, Emploi et Développement social Canada finance depuis les années 1990 des programmes de formation pour aider les populations autochtones à obtenir des emplois permanents. Le Ministère consacre plus de 300 millions de dollars par année à ces programmes, mais il ignore si ceux-ci correspondent aux besoins de la clientèle autochtone et les aident à trouver des emplois et à les conserver. Le Ministère ne sait pas pourquoi certains fournisseurs de services réussissent mieux que d’autres, en ce qui concerne la formation et l’aide à l’emploi. Il n’a pas non plus analysé les services offerts pour déterminer lesquels offraient les meilleurs résultats pour la clientèle autochtone.
Ces audits signalent encore une fois des programmes du gouvernement qui ne livrent pas les résultats attendus pour les clientèles ciblées; des programmes qui semblent exister uniquement pour se perpétuer, plutôt que pour aider les gens; des programmes qui sont gérés avec des données inexactes ou incomplètes, avec des formules de financement basées sur des informations désuètes.
Enfin, des programmes où les informations rapportées publiquement exagèrent les accomplissements réels des ministères –comme l’exemple que nous citons dans notre audit, où Services aux Autochtones Canada a gonflé jusqu’à vingt-neuf pour cent les taux de diplomation des Premières nations à l’école secondaire. Ce sont des lacunes majeures, confirmées par des décennies marquées par une absence de progrès. Pour résoudre ces problèmes, il faut aller bien au-delà du rafistolage de politiques ou de la création de nouvelles procédures.
Selon moi, il faut repenser complètement comment le gouvernement fédéral s’y prend pour fournir un appui aux communautés autochtones du Canada, et comment il interpelle ces communautés dans la recherche et la création de solutions durables.