2015 juin — Rapport du vérificateur général du Canada Rapport du vérificateur général du Canada au Sénat du Canada — Les dépenses des sénateurs

2015 juin — Rapport du vérificateur général du Canada au Sénat du CanadaLes dépenses des sénateurs

Survol

1. Nous avons constaté que la surveillance, la reddition de comptes et la transparence à l’égard des dépenses des sénateurs n’étaient tout simplement pas adéquates. Nous avons cerné des améliorations possibles. Elles sont présentées dans le rapport.

2. Nous avons aussi constaté que les sénateurs n’avaient pas toujours pris en considération l’obligation de veiller à ce que les dépenses payées à même les fonds publics soient justifiées, raisonnables et appropriées. Nous avons relevé des domaines dans lesquels les sénateurs pourraient prendre des décisions qui seraient plus économiques pour les contribuables.

3. Nous ne présentons pas de rapports individuels sur 86 sénateurs et anciens sénateurs, mais pour les 30 autres qui ont fait l’objet de notre audit, nous avons constaté qu’ils avaient soit :

4. Nous présentons un rapport individuel sur chacun de ces 30 sénateurs et anciens sénateurs dans les annexes A et B du présent rapport.

5. Nous recommandons au Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration de renvoyer immédiatement les neuf cas présentés à l’annexe A, pour enquête, à d’autres autorités telles que la Gendarmerie royale du Canada.

6. Nous recommandons également que le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration examine les 21 cas présentés à l’annexe B pour déterminer si d’autres mesures s’imposent.

7. Les faiblesses et les problèmes relevés au cours de cet audit exhaustif des dépenses des sénateurs justifient une transformation de la manière dont se font les remboursements et dont les dépenses sont gérées, surveillées et contrôlées.

8. Il ne suffit pas d’ajouter de nouvelles règles ou de modifier celles qui sont en vigueur. Pour régler les problèmes que nous avons cernés, il faut améliorer la surveillance, la reddition de comptes et la transparence. Il faut aussi que les sénateurs tiennent davantage compte du coût que les décisions qu’ils prennent entraînent pour les contribuables.

9. Notre audit visait à déterminer si les dépenses et les autres opérations des sénateurs avaient été contrôlées de manière appropriée et effectuées dans l’exercice d’activités parlementaires, avec le souci du principe de l’utilisation judicieuse des fonds publics (voir la pièce 1).

Pièce 1 — Définition des expressions utilisées dans le présent rapport

Activités parlementaires — Dans le présent rapport, l’expression « activités parlementaires » renvoie aux « fonctions parlementaires », aux « engagements publics » ou aux « engagements officiels » tels que définis ci-dessous.

Fonctions parlementaires — « Obligations et activités se rattachant à la charge de sénateur, où qu’elles soient exécutées, y compris les engagements publics et officiels et les questions partisanes. Ne sont pas comprises dans les fonctions parlementaires les activités liées, selon le cas :

a) à l’élection d’un député à la Chambre des communes sous le régime de la Loi électorale du Canada;

b) aux intérêts commerciaux privés d’un sénateur ou d’un membre de sa famille ou de son ménage. »

Engagement public — « Tous les engagements qu’un sénateur exerce à des fins publiques, qu’ils soient ou non autorisés par le Sénat ou le gouvernement du Canada, notamment les engagements officiels, les fonctions de représentation, les activités partisanes et les déplacements connexes, mais à l’exclusion des engagements liés à ses affaires personnelles. »

Engagement officiel — « Les engagements publics autorisés par le Sénat ou un de ses comités, ou demandés par écrit par un ministre. »

Source : Règlement administratif du Sénat

Principe de l’utilisation judicieuse des fonds publics — Jugement sûr visant à assurer l’utilisation prudente des ressources, en prenant tout particulièrement en considération le coût pour les contribuables.

Source : Adapté du Règlement administratif du Sénat

10. Nous avons effectué un audit exhaustif, comme l’avait demandé le Sénat du Canada. À l’exception des salaires versés aux sénateurs, notre audit a porté sur toutes les dépenses engagées par 116 sénateurs ou anciens sénateurs entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2013. Ces dépenses comprenaient les frais de déplacement et les autres frais engagés par les sénateurs au titre de leur participation à des activités de comités, d’associations et de groupes interparlementaires. Cet audit a exigé l’examen de plus de 80 000 éléments de dépense.

11. Nous avons évalué si les dépenses engagées par les sénateurs étaient conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices en vigueur au Sénat durant la période visée par l’audit. Nous avons cherché toutes les informations et données pouvant étayer les dépenses engagées par les sénateurs. Plus particulièrement, nous avons vérifié si les dépenses avaient été engagées dans l’exercice des activités parlementaires des sénateurs. Nous avons aussi examiné chaque opération pour déterminer si les sénateurs avaient tenu compte du coût qu’entraînaient leurs dépenses pour les contribuables. Enfin, nous avons examiné les pratiques de gestion des ressources financières et humaines de chaque sénateur afin de déterminer si ces pratiques instauraient un contrôle adéquat sur l’utilisation des fonds publics.

12. Lors de la planification de notre audit, nous avons consulté les rapports d’audit préparés par Deloitte LLP concernant les dépenses du sénateur Michael Duffy et de la sénatrice Pamela Wallin. Dans son rapport du 13 août 2013, le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration (le Comité de la régie interne) a accepté les évaluations faites par Deloitte dans le rapport d’audit sur les dépenses de la sénatrice Wallin. Le Comité de la régie interne a aussi reconnu que Deloitte avait appliqué équitablement les règles, les politiques et les lignes directrices du Sénat en ce qui concernait les demandes de remboursement en question.

13. Pour ce qui est de l’interprétation de la Politique régissant les déplacements des sénateurs, qui a été modifiée en 2012, Deloitte a déclaré ce qui suit dans les sections 3.7 et 4.3 de son rapport :

Bien que les politiques et lignes directrices sur les déplacements aient subi des modifications pendant la période d’examen, les principes généraux sont restés les mêmes, à savoir que les frais de déplacement des sénateurs leur sont remboursés lorsqu’ils voyagent dans l’exercice de leurs fonctions parlementaires.[...]

[...] La Politique sur les déplacements, dont l’annexe A offre des exemples de déplacements qui sont ou ne sont pas financés par le Sénat, est entrée en vigueur le 5 juin 2012. Comme ces exemples nous paraissent illustrer les modalités d’application des politiques et lignes directrices en vigueur, nous nous en sommes servis comme guide pour évaluer les demandes de frais de déplacement présentées par la sénatrice [Wallin] durant toute la période d’examen.

14. Bien que le Comité de la régie interne ait accepté l’approche suivie par Deloitte, nous avons observé que les sénateurs ne partageaient pas tous le même avis quant à l’effet de la Politique régissant les déplacements des sénateurs de juin 2012. Certains sénateurs avaient accepté l’interprétation de Deloitte, tandis que d’autres jugeaient que la Politique avait modifié les exigences auxquelles ils étaient assujettis.

15. Pour effectuer notre audit, nous nous sommes appuyés sur les principes primordiaux exprimés dans le Règlement administratif du Sénat, à savoir que :

les ressources du Sénat sont utilisées au service du Canada et, plus particulièrement,[...] pour les fonctions parlementaires des sénateurs et pour le fonctionnement du Sénat;

toute personne [...] qui utilise les ressources du Sénat est responsable de rendre compte de leur utilisation.

16. À notre avis, ces principes primordiaux sont demeurés inchangés pendant la période visée par l’audit.

17. Nous avons aussi tenu compte du large éventail des travaux et des activités qu’effectuent les sénateurs. Nous avons consacré un temps considérable à bien comprendre les diverses façons employées par les sénateurs pour s’acquitter de leurs responsabilités et de leurs fonctions parlementaires. Nous avons tenu compte des points de vue et perspectives des sénateurs et anciens sénateurs, à la lumière des règles, des politiques et des lignes directrices du Sénat, et nous avons exercé notre jugement professionnel pour déterminer si leurs dépenses avaient été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires. Nous avons été guidés dans notre travail par le principe fondamental qui dicte que les fonds publics ne devraient pas être utilisés pour payer des activités personnelles ou privées.

18. La section intitulée À propos de l’audit donne des précisions sur l’objectif, l’étendue, la méthode et les critères de l’audit, ainsi que le nom des 116 sénateurs dont nous avons audité les dépenses.

19. En juin 2012, nous avons présenté les résultats de notre audit de performance qui avait porté sur l’Administration du Sénat. Nous avions conclu que l’Administration du Sénat avait examiné et autorisé les opérations, mais que des améliorations s’imposaient au plan de la documentation afin que celle-ci suffise à démontrer que les opérations étaient liées à des activités parlementaires. À l’époque, nous n’avions pas examiné les dépenses individuelles des sénateurs ou les demandes de remboursement présentées par chacun d’eux.

20. Pendant toute la fin de 2012 et le début de 2013, des questions ont été soulevées au sujet des frais de subsistance des sénateurs Patrick Brazeau, Michael Duffy et Marc Harb, ainsi que des frais de déplacement de la sénatrice Pamela Wallin.

21. Le 4 juin 2013, le leader du gouvernement au Sénat a présenté au Sénat une motion pour demander au vérificateur général du Canada de réaliser un audit exhaustif des dépenses du Sénat du Canada, y compris les dépenses des sénateurs. Le 6 juin 2013, le Sénat a adopté cette motion. Le vérificateur général a accepté la demande du Sénat le 7 juin 2013.

Introduction

22. Le Sénat du Canada compte un maximum de 105 sénateurs. Toutes les régions du Canada sont également représentées au Sénat et chaque province est représentée par un nombre fixe de sénateurs. Ce nombre est indépendant de la population de la province et garantit une voix aux régions minoritaires pour défendre leurs droits et leurs intérêts au sein du Parlement du Canada.

23. Comme la Cour suprême du Canada l’a récemment indiqué, avec le temps, le Sénat en est venu à représenter divers groupes qui étaient sous-représentés à la Chambre des communes. Il sert de tribune aux groupes ethniques, religieux, linguistiques, autochtones ou qui se consacrent aux enjeux liés au genre, lesquels n’avaient pas toujours une réelle possibilité d’affirmer leurs positions en vertu du processus démocratique populaire.

24. Certains sénateurs sont nommés agents politiques et exercent des fonctions de direction au sein du Sénat, à savoir :

25. Un sénateur demeure sénateur, que le Parlement siège ou qu’il ait été prorogé ou dissous. Les fonctions parlementaires des sénateurs incluent :

26. Les sénateurs peuvent aussi avoir des activités distinctes de leurs responsabilités et fonctions parlementaires. Ainsi, ils peuvent détenir un emploi rémunéré, poursuivre des intérêts commerciaux privés ou siéger au conseil d’administration d’autres organisations. Ces activités sont permises à condition qu’elles ne contreviennent pas aux dispositions du Code régissant l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs et qu’elles soient déclarées au conseiller sénatorial en éthique.

27. Le cadre de gestion financière du Sénat comprend quatre composantes :

28. Le Règlement administratif du Sénat stipule que les ressources du Sénat doivent être utilisées pour les fonctions parlementaires des sénateurs et pour le fonctionnement du Sénat. Le Règlement précise aussi que toute personne qui utilise les ressources du Sénat est responsable de rendre compte de leur utilisation. Lorsqu’ils demandent le remboursement de leurs dépenses, les sénateurs sont tenus, dans la plupart des cas, de signer un formulaire de demande de remboursement attestant que les dépenses ont été engagées dans l’exercice de leurs fonctions parlementaires. Dans le cas des demandes de remboursement de frais de déplacement, les sénateurs doivent fournir des pièces justificatives. Ils doivent aussi produire des pièces justificatives pour se faire rembourser les frais d’accueil et les frais de subsistance. Les sénateurs peuvent demander le remboursement de dépenses découlant de réunions ou de menus achats liées à l’exercice de leurs fonctions parlementaires. Ils doivent conserver des éléments probants ou consigner des renseignements détaillés sur leurs activités d’accueil, les personnes qui y ont participé, ainsi que les personnes qui ont reçu un cadeau d’une valeur de plus de 50 $, mais ils ne sont pas tenus de fournir ces renseignements à l’Administration du Sénat.

29. Un objectif fondamental des règles, politiques et lignes directrices du Sénat est de faire en sorte que les sénateurs n’aient rien à débourser pour s’acquitter de leurs responsabilités et de leurs fonctions, tout en veillant à ce que leurs dépenses soient justifiées, appropriées, raisonnables et bien gérées.

30. L’Administration du Sénat conseille les sénateurs sur des questions relatives aux politiques, procédures et processus financiers, ainsi que sur l’acquisition de biens et de services. De plus, elle traite les factures et les demandes de remboursement, et elle informe le Comité de la régie interne des tendances et des résultats financiers pouvant signaler qu’il y a lieu de modifier le cadre de gestion financière.

31. Pour les exercices 2011-2012 et 2012-2013, le budget de fonctionnement du Sénat du Canada s’est établi respectivement à quelque 94 millions et 92 millions de dollars.

32. Chaque sénateur est responsable de gérer son bureau. Les sénateurs ne peuvent affecter ou utiliser des ressources du Sénat, ou en autoriser l’utilisation, que dans le cadre de leurs activités parlementaires. Chaque sénateur a un salaire et un budget pour son bureau (voir la pièce 2).

Pièce 2 — Salaires et budgets de bureau des sénateurs qui ne sont pas des agents du Sénat

Affectations budgétaires 2011-2012 2012-2013
Salaire (imposable) 132 300 $ 135 200 $
Budget de bureau — (comprend les salaires du personnel, les dépenses de bureau, et les frais d’accueil) 153 120 $ 161 200 $

Note : Dans le budget de bureau de chaque sénateur, les frais d’accueil admissibles étaient limités à 5 000 $ pour l’exercice 2011-2012 et à 3 000 $ pour l’exercice 2012-2013.

Source : Le Sénat du Canada

33. Les agents du Sénat énumérés au paragraphe 24 reçoivent des montants supplémentaires pour couvrir les dépenses relatives à leurs responsabilités additionnelles, notamment les salaires du personnel, de l’aide à la recherche et des dépenses de bureau et d’accueil.

34. En plus du budget de bureau de chaque sénateur, l’Administration du Sénat effectue des paiements directement pour des dépenses précises, notamment les frais de déplacement normaux engagés par les sénateurs pour se rendre à Ottawa et certaines dépenses de télécommunications. Ces questions sont abordées aux paragraphes 58 à 71.

Constatations et recommandations

Surveillance des dépenses des sénateurs

Les sénateurs s’administrent eux-mêmes et la surveillance indépendante est limitée

35. Nous avons constaté un manque de surveillance indépendante de la façon dont sont gérées les dépenses des sénateurs.

36. En tant que groupe, les sénateurs sont responsables de s’administrer eux-mêmes et de gouverner le fonctionnement du Sénat. Ils établissent leurs propres règles, choisissent de les appliquer ou non, et déterminent s’il y a lieu de rendre des informations publiques.

37. Le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration (le Comité de la régie interne) est chargé de s’assurer que les ressources du Sénat sont gérées de manière adéquate et que ses actifs sont protégés. Cependant, le Comité est composé de sénateurs qui eux aussi demandent individuellement le remboursement de leurs dépenses à titre de sénateurs.

38. En vertu de la Loi sur le Parlement du Canada, le Comité de la régie interne a la compétence exclusive et l’entière discrétion pour agir sur toutes les questions financières et administratives qui touchent le Sénat, y compris les différents sénateurs, et sur ses locaux, son fonctionnement et son personnel. Entre autres, le Comité de la régie interne :

39. Le Comité de la régie interne peut adopter une directive lorsqu’un sénateur ou l’Administration du Sénat demande des directives ou des précisions. Ces directives peuvent modifier l’application d’une règle ou d’une politique en vigueur.

40. Le Comité de la régie interne prend aussi des décisions sur des questions ou des actions des sénateurs relativement à leurs demandes de remboursement de dépenses. Il peut autoriser le remboursement d’une dépense après son refus par l’Administration du Sénat. L’Administration du Sénat peut avoir refusé la demande de remboursement parce que la dépense n’avait pas été engagée dans l’exercice d’activités parlementaires ou ne respectait pas les règles, les politiques ou les lignes directrices du Sénat.

41. Le Comité de la régie interne peut aussi exiger que les sénateurs remboursent un montant déjà approuvé et payé par l’Administration du Sénat.

42. Une structure en vertu de laquelle certains établissent des règles qui s’appliquent à eux et ont le pouvoir de prendre des décisions définitives sur l’application de ces règles peut donner l’impression d’être empreinte d’un manque d’objectivité, puisque les personnes en cause peuvent être perçues comme favorisant leurs propres intérêts.

43. Les sénateurs qui siègent au Comité de la régie interne présentent eux aussi des demandes de remboursement des dépenses qu’ils engagent à titre de sénateurs. Puisque les décisions qu’ils prennent peuvent s’appliquer à leurs propres demandes de remboursement, les sénateurs qui siègent au Comité peuvent être perçus comme n’étant pas en mesure de prendre des décisions indépendantes et impartiales.

44. Le Sénat a à la fois un auditeur interne et un auditeur externe. Nous avons constaté que l’auditeur interne a effectué peu de vérifications d’opérations passées liées à des dépenses engagées par des sénateurs. Dans notre rapport d’audit de 2012, nous avions indiqué que la fonction d’audit interne du Sénat pourrait réaliser ce type de travail en vertu de son plan d’audit fondé sur le risque.

45. En janvier 2015, une réorganisation provisoire de l’Administration du Sénat a modifié la structure des rapports hiérarchiques de l’auditeur interne du Sénat. Alors que l’auditeur interne relevait auparavant du greffier du Sénat, il relève désormais du dirigeant principal des Services corporatifs. C’est dire que les rapports qui sont préparés par l’auditeur interne peuvent porter sur des secteurs qui relèvent de la responsabilité du dirigeant principal des Services corporatifs, et ils peuvent avoir des conséquences sur des questions qui touchent les sénateurs individuellement, notamment les sénateurs qui siègent au Comité de la régie interne. Puisque l’auditeur interne n’a pas accès à un organe de surveillance indépendant, nous sommes d’avis qu’il n’est pas en mesure d’agir de manière indépendante.

46. Un cabinet d’expertise-comptable indépendant a aussi effectué des audits annuels des états financiers du Sénat. Cependant, ces audits externes visent à déterminer si les états financiers du Sénat donnent une image fidèle de sa situation financière. Ils ne sont pas conçus pour vérifier si les dépenses des sénateurs sont conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices qui régissent ces dépenses, ou si les sénateurs ont tenu compte du coût qu’entraînent leurs dépenses pour les contribuables. Nous sommes d’avis que le Sénat devrait s’assurer que des audits indépendants de la conformité des dépenses des sénateurs sont effectués régulièrement.

47. Dans de nombreuses organisations, une fonction d’audit interne effectue des audits indépendants; dans d’autres, ces audits sont effectués par l’auditeur externe. Dans les deux cas, l’auditeur doit avoir un mandat clair et précis ainsi qu’un accès sans restriction à toute l’information requise pour exprimer des conclusions au terme du travail d’audit.

48. Des audits indépendants qui établissent si les dépenses des sénateurs étaient conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices du Sénat seraient un élément important d’un cadre de surveillance rigoureuse. Les résultats de ces audits pourraient servir à dégager des améliorations possibles, et leur publication rehausserait la transparence.

49. Des audits indépendants réguliers des dépenses engagées par les sénateurs favoriseraient le respect des règles et la rigueur chez toutes les personnes responsables de dépenser des fonds publics, encourageraient l’amélioration continue des pratiques de gestion financière et pourraient permettre de discerner plus tôt les questions qui méritent qu’on s’y attarde.

50. Notre rapport sur les dépenses de tous les sénateurs a établi une référence en créant pour le Sénat une base claire sur laquelle se fonder pour prendre des mesures. Les audits futurs des dépenses des sénateurs pourraient viser un échantillon des sénateurs et de leurs dépenses.

51. Le Sénat du Canada devrait revoir le mandat et la structure du Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration, ainsi que la relation hiérarchique de l’auditeur interne, en vue d’instaurer une surveillance indépendante des dépenses des sénateurs.

52. La surveillance des dépenses des sénateurs devrait être assurée par un organe (« l’organe de surveillance ») dont la majorité des membres, y compris le président, seraient indépendants du Sénat. Les membres devraient être choisis de telle manière que leurs compétences, connaissances et expériences réunies permettent à l’organe de surveillance de s’acquitter pleinement et efficacement de toutes ses responsabilités.

53. Le mandat de l’organe de surveillance devrait comprendre les éléments suivants :

54. Les réunions de l’organe de surveillance devraient être ouvertes au public, et tous ses rapports, comptes rendus, décisions et motifs devraient être publiés dans le site Web du Sénat.

55. L’organe de surveillance devrait pouvoir communiquer directement avec les auditeurs interne et externe du Sénat. Ceux-ci devraient présenter leurs plans et rapports d’audits internes et externes à l’organe de surveillance, et ces plans et rapports devraient être rendus publics dans le site Web du Sénat. Ces plans devraient comporter un examen régulier de la conformité consistant à vérifier si les dépenses engagées à titre individuel par un échantillon approprié de sénateurs sont conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices qui régissent ces dépenses.

56. L’organe de surveillance devrait avoir le pouvoir de demander que des audits internes ou externes soient effectués sur toute question relevant de son pouvoir.

57. Le vérificateur général du Canada devrait recevoir le mandat clair, à titre d’auditeur externe, d’effectuer des audits du Sénat du Canada, y compris des audits des dépenses des sénateurs. Le vérificateur général devrait bénéficier d’un accès sans restriction à toute l’information requise pour formuler des conclusions d’audit au sujet des dépenses engagées par les sénateurs, y compris l’information que détiennent individuellement les sénateurs.

Cadre de contrôle des dépenses des sénateurs

Le coût pour les contribuables n’était souvent pas le premier facteur pris en compte par les sénateurs

58. Nous avons constaté que certains sénateurs étaient souvent conscients du coût de leurs activités pour les contribuables. Par exemple, nous avons constaté que certains sénateurs séparaient clairement leurs activités personnelles de leurs activités parlementaires et veillaient à ce que les dépenses liées à leurs activités personnelles ne soient pas imputées au Sénat. D’autres ont choisi de ne pas demander le remboursement de dépenses qui auraient été remboursables aux termes des règles, des politiques et des lignes directrices du Sénat, même en ayant payé eux-mêmes ces dépenses.

Indemnité quotidienne — Allocation quotidienne versée aux sénateurs, selon les taux établis par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et adoptés par le Comité de la régie interne, destinée à couvrir les repas et frais accessoires des sénateurs qui sont en situation de déplacement.

59. Cependant, nous avons aussi constaté de nombreux cas où les sénateurs auraient pu prendre des décisions qui auraient coûté moins cher, particulièrement au chapitre des déplacements, des indemnités quotidiennes et des télécommunications. Par exemple, nous sommes d’avis que le Sénat aurait pu réaliser des économies de presque 400 000 $ pour la période visée par l’audit en réglant les préoccupations que nous soulevons ci-dessous et qui ont trait aux indemnités quotidiennes, aux télécommunications et aux cartes de vœux du temps des Fêtes.

60. Étant donné que les sénateurs ont chacun leur façon de voir et d’aborder les dépenses qu’ils engagent, y compris ceux dont le cas est présenté aux annexes A et B de notre rapport, nous jugeons préoccupant que les sénateurs n’aient pas toujours pris en considération l’obligation de veiller à ce que les dépenses payées à même les fonds publics soient justifiées, appropriées et raisonnables.

Système des points de déplacement — Système de points utilisé par le Sénat pour régir le remboursement des dépenses de déplacement des sénateurs. Chaque sénateur reçoit 64 points de déplacement par exercice pour exercer ses activités parlementaires. S’il épuise les 64 points au cours de l’exercice, les dépenses de déplacement qu’il engage par la suite ne sont pas remboursables. Le sénateur peut utiliser les points lui-même ou les attribuer à un voyageur désigné (habituellement son conjoint) ou à un substitut (un enfant à charge, un membre du personnel, ou encore un employé ou un entrepreneur travaillant pour le Sénat ou le sénateur). Des points sont déduits pour chaque déplacement du sénateur, du substitut ou du voyageur désigné, sous réserve des autres limites imposées sur les déplacements par les règles, les politiques ou les lignes directrices du Sénat. Le nombre de points utilisés dépend de facteurs tels que la destination, la durée du déplacement et le moyen de transport. Par exemple, un point est soustrait pour chaque déplacement aller-retour entre la région de résidence du sénateur et la région de la capitale nationale. Les déplacements liés à des réunions des comités du Sénat ou à des associations parlementaires sont exclus du système des 64 points.

61. Chaque sénateur reçoit une allocation de 64 points de déplacement par exercice pour mener des activités parlementaires. Ces points peuvent servir pour voyager au Canada et pour se rendre à New York (uniquement pour des questions ayant trait aux Nations Unies) ou à Washington, D.C ou pour faire un voyage à l’étranger; dans ce dernier cas, le voyage en question doit être approuvé au préalable par le Comité de la régie interne. Les dépenses de déplacement engagées au moyen de ces points ne sont pas imputées au budget du bureau du sénateur. Lorsqu’un sénateur a utilisé les 64 points qui sont alloués au cours d’un exercice, les dépenses de déplacement qu’il engage par la suite ne sont pas remboursables. Les points de déplacement inutilisés ne sont pas reportés d’exercice en exercice.

62. Le système fait en sorte que tous les sénateurs ont accès aux mêmes ressources pour leurs déplacements, peu importe la distance entre leur résidence et Ottawa, et appuie l’objectif de réunir les sénateurs avec leur famille. Les sénateurs dont la résidence principale se trouve dans la région de la capitale nationale n’ont pas à voyager pour assister aux sessions du Sénat, car celles-ci se tiennent pour la plupart à Ottawa. Ces sénateurs peuvent donc utiliser leurs points pour effectuer d’autres voyages.

63. Nous avons constaté que le coût des déplacements effectués par les sénateurs au moyen de leurs 64 points variait énormément, du fait que le nombre de points de déplacement imputés au sénateur est le même pour un voyage en classe affaires que pour un voyage en classe économique. Par exemple, certains sénateurs ont choisi de voyager en avion en classe affaires, même pour des vols courts entre Ottawa et Toronto, tandis que d’autres sénateurs ont choisi une modalité de déplacement moins coûteuse, comme celle de voyager en classe économique. Les sénateurs peuvent prendre le train en classe affaires sans frais pour le Sénat. Leurs conjoints et enfants peuvent également prendre gratuitement le train.

64. L’Administration du Sénat gère centralement les dépenses engagées pour les déplacements faits au moyen du système des 64 points, plutôt que de les imputer aux budgets alloués individuellement à chaque sénateur. Les décisions relatives à ces déplacements n’ont donc aucune conséquence sur les budgets des bureaux des sénateurs. De plus, l’utilisation faite des points de déplacement par chaque sénateur, son substitut ou son voyageur désigné, n’est pas divulguée publiquement.

En situation de déplacement — Statut d’un sénateur qui n’est pas à sa résidence principale et qui exerce les fonctions et activités parlementaires liées à sa charge. Lorsqu’ils sont en situation de déplacement, les sénateurs peuvent demander le remboursement de dépenses, y compris des frais de transport et d’hébergement et des indemnités quotidiennes.

65. Les sénateurs qui sont en situation de déplacement peuvent demander une indemnité quotidienne pour leurs repas et autres frais accessoires. De plus, les sénateurs qui ne résident pas dans la région de la capitale nationale sont considérés comme étant en situation de déplacement lorsqu’ils assistent aux sessions du Sénat. Ils peuvent alors bénéficier d’indemnités quotidiennes pendant qu’ils séjournent dans la région de la capitale nationale pour exercer des activités parlementaires. Des repas sont parfois servis aux sénateurs lors des réunions des comités, lorsqu’ils voyagent en avion ou en train, ou lorsqu’ils prennent part à des activités publiques dans l’exercice de leurs activités parlementaires.

66. Nous avons constaté que des sénateurs avaient demandé et obtenu des indemnités quotidiennes pour des repas, alors que d’après l’information dont nous disposions, il semblait qu’un repas leur avait été fourni par une autre source.

67. Lorsque nous avons demandé aux sénateurs pourquoi ils avaient demandé des indemnités quotidiennes pour des repas alors qu’un repas leur avait été offert, nous avons obtenu de nombreuses réponses, notamment les suivantes :

68. Nous estimons que le fait d’avoir demandé ces indemnités alors qu’un repas était offert par une source publique ou privée ne montrait pas un souci du coût que cela entraînait pour les contribuables.

69. Nous avons constaté que certains sénateurs et leur personnel ont engagé des frais d’itinérance importants liés à l’usage de leurs appareils de communication sans fil. Les frais d’itinérance peuvent s’accumuler rapidement lors de voyages à l’extérieur du pays. Pourtant, il est facile de les prévoir et de prendre des mesures en conséquence, par exemple en obtenant un forfait mobile qui minimise de tels frais.

70. Le Sénat met à la disposition des sénateurs des cartes de vœux standards du temps des Fêtes. Un certain nombre de sénateurs ont choisi d’acheter des cartes de vœux personnalisées à un coût plus élevé. Nous avons constaté que si tous les sénateurs avaient utilisé les cartes de vœux standards offertes par le Sénat, il en aurait résulté des économies générales d’au moins 30 000 $.

71. Selon nous, la façon dont ces types de dépenses ont été gérés n’a pas toujours démontré que les sénateurs et leur personnel avaient pris en considération le coût des dépenses pour les contribuables au moment où ils les avaient engagées.

72. Étant donné que les règles, les politiques et les lignes directrices ne peuvent rendre compte systématiquement de toutes les situations possibles, il faut faire preuve de vigilance lors de l’utilisation des fonds publics. En adoptant le principe de prudence, les sénateurs peuvent minimiser le coût pour les contribuables tout en menant les activités qui sont nécessaires à l’exercice de leurs activités parlementaires.

73. Les sénateurs devraient se doter collectivement d’un ensemble de principes qui font la part entre le coût pour les contribuables et les dépenses nécessaires à l’exercice d’activités parlementaires. Le Sénat du Canada devrait s’assurer que les règles, les politiques et les lignes directrices régissant les dépenses sont conformes à ces principes et que les opérations des sénateurs reflètent l’application de ces principes.

74. Le Sénat devrait améliorer la formation et l’encadrement donnés à tous les sénateurs et à leur personnel pour s’assurer que les principes sont compris et appliqués d’une manière uniforme, au même titre que les règles, politiques et lignes directrices qui servent à les appliquer.

75. Le Sénat devrait veiller à ce que le personnel de l’Administration du Sénat reçoive la même formation et les mêmes directives pour s’assurer que son interprétation et son application des principes, des règles, des politiques et des lignes directrices appuient les sénateurs et leur personnel dans la gestion des dépenses.

76. Le Sénat devrait demander à l’Administration du Sénat de préparer des stratégies et des plans de mise en œuvre pour aider le Sénat et les différents sénateurs à réduire le coût de leurs dépenses futures pour les contribuables.

L’information fournie par les sénateurs pour étayer leurs dépenses était souvent insuffisante

77. Nous avons constaté que l’information fournie par les sénateurs pour étayer leurs demandes de remboursement de dépenses ou celles de leur personnel était souvent insuffisante pour déterminer que ces dépenses avaient bel et bien été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires. Souvent, les sénateurs avaient déclaré que le but de leur voyage était des « activités parlementaires » ou des « activités du Sénat », sans fournir plus de précisions.

78. Tel qu’indiqué au paragraphe 28, toute personne qui utilise les ressources du Sénat est responsable d’en rendre compte. Par exemple, les sénateurs sont tenus de conserver des éléments probants ou de consigner des informations détaillées pour étayer leurs frais d’accueil et leurs dépenses pour des cadeaux d’une valeur de plus de 50 $. Cette information n’est pas toujours fournie à l’Administration du Sénat.

79. Dans notre rapport de 2012, nous avions constaté que certains dossiers de demandes de remboursement tenus par l’Administration du Sénat ne renfermaient pas d’information suffisamment détaillée pour expliquer les fins prévues des opérations. Comme nous l’avions expliqué à l’époque dans notre rapport, à défaut de documentation suffisante, il est difficile pour l’Administration du Sénat de déterminer avec certitude que les dépenses sont appropriées.

80. Au cours du présent audit, nous avons constaté que, dans de nombreux cas, les sénateurs n’avaient pas conservé d’éléments probants pour documenter les activités parlementaires menées alors qu’ils dépensaient des fonds publics. Ainsi, nous avons constaté que certains sénateurs n’avaient pas conservé d’agenda papier ou électronique pouvant servir à confirmer le but et la durée de leurs déplacements et à obtenir des informations détaillées sur les activités qu’ils avaient menées. Lorsque ces éléments probants existaient, ils n’étaient pas régulièrement fournis à l’Administration du Sénat au moment de soumettre la demande de remboursement de dépenses.

81. Nous avons aussi constaté que de nombreux sénateurs n’avaient pas conservé d’éléments probants pour étayer les voyages qu’ils effectuaient dans leur région. Les sénateurs peuvent demander le remboursement de leurs frais de déplacement, par exemple pour le kilométrage parcouru. Cependant, en l’absence de documentation pour étayer les demandes de remboursement, il nous a été difficile de déterminer que des activités parlementaires avaient eu lieu durant ces voyages. Lorsque nous avons audité ces demandes de remboursement, nous avons tenu compte de tous les éléments probants dont nous disposions, ainsi que de notre compréhension de la nature du travail du sénateur, pour déterminer si les dépenses engagées l’avaient été dans l’exercice d’activités parlementaires.

82. Lorsque la documentation était mince, nous avons fouillé plus loin que les informations fournies avec les demandes de remboursement pour déterminer si les dépenses engagées étaient appropriées. De fait, nous avons demandé aux sénateurs de nous fournir d’autres éléments probants, et notamment de nous expliquer les raisons pour lesquelles une dépense donnée avait été engagée à des fins d’activités parlementaires. Nous avons aussi cherché à obtenir des éléments probants indépendants pour confirmer la présence des sénateurs à certaines activités. Enfin, nous avons examiné toute tendance se dégageant de leurs dépenses pour nous aider à déterminer si des dépenses précises avaient été engagées à des fins d’activités parlementaires.

83. Malgré l’information dont nous disposions, il a souvent été difficile de déterminer si les dépenses avaient été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires ou à d’autres fins. Comme le montrent les rapports individuels sur les sénateurs et anciens sénateurs qui figurent dans les annexes A et B du présent rapport, nous avons constaté que de nombreuses dépenses avaient été engagées pour mener des activités qu’il ne serait pas raisonnable de considérer comme étant des activités parlementaires. Dans quelques cas qui sont présentés dans l’annexe A, nous avons déterminé qu’il était impossible d’exprimer une conclusion au terme de notre audit.

84. Dans notre rapport d’audit de 2012, nous avions constaté que l’Administration du Sénat disposait de directives, d’une politique sur la passation des contrats et d’un cadre de contrôle pour aider les sénateurs à gérer l’acquisition des biens et de la plupart des services. Cependant, nous avions aussi décelé des pratiques différentes quant à l’utilisation de contrats officiels, la documentation à l’appui des contrats et l’évaluation des services fournis.

85. Au cours du présent audit, nous avons constaté que certains sénateurs n’étaient pas en mesure de produire des pièces justificatives pour démontrer qu’ils avaient obtenu des services de la part d’entrepreneurs qui avaient été payés pour leur travail. Par exemple, certains sénateurs n’avaient pas de preuves des travaux effectués par les entrepreneurs, tels que des rapports, de la correspondance ou des feuilles de temps. Cette absence de documents nous a obligés à entreprendre des procédures d’audit additionnelles, notamment avoir de nombreuses discussions approfondies avec des sénateurs pour comprendre la nature et le caractère raisonnable des services fournis et déterminer si les dépenses avaient été engagées dans le cadre d’activités parlementaires.

86. Nous avons aussi trouvé des cas où des sénateurs avaient payé des entrepreneurs pour des services qui n’étaient pas visés par le contrat établi, ou encore pour des services rendus avant qu’un contrat officiel n’ait été établi.

87. Lorsque nos procédures d’audit additionnelles n’ont pas suffi à dégager des éléments probants suffisants et appropriés pour déterminer que les dépenses avaient été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires, nous avons présenté nos constatations dans les rapports individuels sur les sénateurs et anciens sénateurs, dans les annexes A et B du présent rapport.

88. En l’absence d’une documentation adéquate pour étayer l’utilisation de fonds publics, il est difficile pour les sénateurs de démontrer qu’ils ont respecté les règles régissant les dépenses qu’ils ont engagées ou les fonds publics qu’ils ont dépensés. Ils pourraient surmonter la difficulté en conservant une documentation exacte et à jour sur les contrats, y compris des exigences claires quant au travail à effectuer et des preuves que le travail a bel et bien été effectué. De plus, le fait d’établir des contrats en bonne et due forme avant l’exécution des travaux permet à toutes les parties de bien comprendre leurs responsabilités aux termes du contrat, et ce, avant que le travail ne débute.

89. Une documentation adéquate permet aussi aux personnes responsables d’examiner et d’approuver les dépenses et les demandes de remboursement d’exercer adéquatement leur fonction de contrôle. Cela contribue à la crédibilité individuelle des sénateurs et à celle du Sénat en tant qu’institution.

90. Les sénateurs devraient s’assurer de soumettre à l’Administration du Sénat une documentation et des explications complètes pour étayer leurs demandes de remboursement de dépenses, y compris une description complète des activités parlementaires pour lesquelles les dépenses sont engagées et des éléments probants pour confirmer les travaux réalisés par des entrepreneurs.

91. Tous les sénateurs devraient utiliser l’agenda électronique du Sénat, ou un équivalent papier, pour y consigner toutes leurs activités, et ces documents devraient être archivés régulièrement. Chaque élément inscrit à l’agenda devrait inclure une description de l’activité, une indication du lien avec les activités parlementaires du sénateur, une mention des repas fournis, le cas échéant, et toute portion de l’élément consacrée à des activités personnelles ou privées. L’Administration du Sénat devrait pouvoir consulter les agendas électroniques des sénateurs, ou une copie des équivalents papier, pour procéder au traitement des dépenses et des demandes de remboursement.

Divulgation d’information par les sénateurs

L’information divulguée sur les dépenses des sénateurs n’était pas suffisamment détaillée pour indiquer si les dépenses étaient appropriées

92. Nous avons constaté que l’information divulguée publiquement sur les dépenses des sénateurs n’était pas suffisamment détaillée.

93. Nous avons constaté que l’information rendue publique dans le site Web du Sénat concernant les dépenses des sénateurs ne contenait pas suffisamment de détails sur la nature et le but des dépenses de déplacement et d’accueil. Par exemple, il n’était pas possible, en consultant cette information, de voir combien de voyages un sénateur avait effectués au cours d’une période donnée, ni le nombre de points de déplacement utilisés, ni le coût de chaque déplacement.

94. La transparence favorise la confiance, et la présentation d’une information détaillée permettrait à la population canadienne de mieux comprendre les dépenses qui sont engagées par les sénateurs et leur personnel. Cela aiderait aussi à démontrer que les fonds publics sont utilisés de manière appropriée et que le coût pour les contribuables est pris en considération lorsque les sénateurs exercent des activités parlementaires. Puisque les sénateurs ne sont pas soumis à la Loi sur l’accès à l’information, le public n’a pas le droit garanti de pouvoir obtenir de l’information sur les dépenses engagées par les sénateurs et remboursées à même les fonds publics.

95. Certains sénateurs fournissent des renseignements additionnels dans leur site Web personnel. Il s’agit là d’une bonne pratique, mais nous sommes d’avis qu’il serait plus efficace de présenter dans le site Web du Sénat des renseignements détaillés sur les dépenses des sénateurs, de manière claire, uniforme et transparente.

96. Les sénateurs devraient pleinement divulguer leur utilisation de fonds publics. À cet égard, ils devraient présenter dans le site Web du Sénat de l’information sur leurs budgets ainsi que le détail de toutes leurs dépenses individuelles, et ce, de manière accessible, claire et facile à consulter. À tout le moins, les dépenses divulguées devraient comprendre les frais de subsistance, de déplacement et d’accueil, les contrats, les autres montants payés directement par le Sénat du Canada et alloués à chaque sénateur, les autres frais de bureau et tous les coûts engagés pour leur travail lié aux associations, aux comités et aux échanges. Les renseignements divulgués devraient contenir des données suffisantes concernant chaque opération, notamment :

97. De plus, le Règlement administratif du Sénat ainsi que les politiques et les lignes directrices du Sénat devraient être publiés dans le site Web du Sénat.

L’information divulguée par les sénateurs sur leurs relations ou intérêts privés était insuffisante pour discerner d’éventuels conflits d’intérêts

98. Nous avons constaté que les sénateurs et leur personnel n’étaient pas tenus de divulguer leurs relations personnelles ou d’affaires proches, ni leurs intérêts privés, en ce qui concernait les opérations qui faisaient usage de fonds publics.

99. En plus de leurs responsabilités et de leurs fonctions parlementaires, les sénateurs peuvent avoir un emploi ou poursuivre des activités commerciales ou autres. Chaque année, les sénateurs sont tenus de divulguer tous leurs intérêts privés au conseiller sénatorial en éthique.

100. Nous avons constaté toutefois que les sénateurs ou les membres de leur personnel n’étaient pas tenus de divulguer, au niveau des opérations individuelles, l’existence de relations personnelles ou d’affaires proches ou d’intérêts privés en ce qui concernait leurs dépenses individuelles de déplacement ou de frais d’accueil. Ils n’étaient pas non plus tenus de divulguer l’existence de relations personnelles ou d’affaires proches ou d’intérêts privés dans le contexte de la location de logements ou de bureaux. Par exemple, lorsque les sénateurs présentaient des demandes de remboursement de frais de déplacement, ils n’étaient pas tenus d’indiquer s’ils avaient entrepris des activités personnelles, commerciales ou autres pendant le déplacement en question.

101. De même, nous avons constaté que les sénateurs n’étaient pas tenus de divulguer les relations personnelles ou d’affaires proches ou les intérêts privés qu’ils ou les membres de leur personnel pouvaient avoir eus avec des employés ou des entrepreneurs éventuels.

102. Les sénateurs étaient tenus de respecter un code régissant les conflits d’intérêts, qui visait notamment à :

103. Le fait de ne pas divulguer les relations personnelles ou d’affaires proches ou les intérêts privés peut donner l’impression que les sénateurs, leur personnel ou leurs proches pourraient tirer personnellement profit de l’utilisation des fonds publics.

104. Les sénateurs devraient divulguer à l’Administration du Sénat toute relation personnelle ou d’affaires proche, ou tout intérêt privé, qui a un lien avec leurs frais de déplacement ou d’accueil. Les sénateurs devraient aussi divulguer toute relation ou tout intérêt privé lorsqu’ils louent des logements ou des bureaux auprès d’une autre partie.

105. Les sénateurs devraient divulguer, dans le site Web du Sénat, toute relation personnelle ou d’affaires proche, ou tout intérêt privé, qu’eux-mêmes ou leur personnel entretiennent avec des entrepreneurs qu’ils ont l’intention d’engager et de rétribuer avec des fonds du Sénat.

106. Les sénateurs devraient divulguer, dans le site Web du Sénat, toute relation personnelle ou d’affaires proche, ou tout intérêt privé, qu’eux-mêmes ou leur personnel entretiennent avec des personnes qu’ils ont l’intention d’embaucher et de rétribuer avec des fonds du Sénat. Cela comprend les amis proches et les membres de la famille d’autres parlementaires.

Constatations concernant le bureau du président du Sénat

Il y avait un manque de surveillance et de contrôle au bureau du président du Sénat

107. Nous avons constaté un manque de contrôles de gestion financière et de surveillance relativement à certaines dépenses engagées par le bureau du président du Sénat. Le président du Sénat pendant la période visée par notre audit était l’honorable Noël Kinsella.

108. Les règles, les politiques et les lignes directrices en matière de gestion financière qui régissent spécifiquement les sénateurs ne s’appliquaient pas au bureau du président du Sénat. Le président et son personnel avaient adopté certaines pratiques et procédures pour promouvoir la transparence, la reddition de comptes et l’économie, mais il y avait un manque de règles, de politiques ou de lignes directrices officielles pour encadrer les affaires financières du bureau du président du Sénat.

109. Les fonds publics doivent être gérés et traités avec prudence et avec le souci de l’économie. Il faut donc une gestion et des contrôles financiers rigoureux, ce qui suppose des systèmes, des pratiques et des ressources pour garantir que :

110. Le bureau du président du Sénat avait un budget de 544 900 $ pour l’exercice 2011-2012 et de 490 410 $ pour l’exercice 2012-2013. Ces montants devaient couvrir des dépenses telles que le salaire des membres du personnel, les frais d’accueil et les frais d’automobile du président du Sénat. Le budget du bureau du président du Sénat s’ajoute au budget que le président reçoit en tant que sénateur.

111. En plus de son rôle de sénateur, le président du Sénat préside les séances du Sénat. Son rôle comporte des fonctions cérémoniales, notamment l’accueil des diplomates et la représentation du Sénat ou du Canada lors d’événements nationaux ou internationaux.

112. L’ancien président a indiqué que la gestion et les contrôles financiers et la surveillance en place à son bureau étaient adéquats compte tenu de la taille de son bureau. L’ancien président a également déclaré que son bureau travaillait en étroite collaboration avec l’Administration du Sénat pour s’assurer d’une utilisation judicieuse des fonds publics.

113. Nous avons néanmoins constaté d’importantes faiblesses touchant certaines pratiques de gestion financière et de contrôle à l’égard de plusieurs volets du bureau du président du Sénat. Des exemples suivent.

114. Des lacunes importantes dans la gestion financière et le contrôle exercés sur les dépenses du bureau du président du Sénat pourraient entraîner une utilisation inappropriée des fonds publics.

115. Le président du Sénat du Canada devrait s’assurer que les pratiques de gestion financière du bureau du président sont conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices qui s’appliquent à tous les autres sénateurs, tout en tenant compte des responsabilités supplémentaires qu’il doit assumer à titre de président.

116. Le président devrait divulguer, dans le site Web du Sénat, toutes les dépenses du bureau du président, et ce, d’une manière conforme à notre recommandation concernant la divulgation des dépenses individuelles des sénateurs.

Constatations concernant des sénateurs en particulier

117. Nous avons constaté que 30 sénateurs ou anciens sénateurs avaient :

118. Nous présentons un rapport individuel sur chacun de ces sénateurs et anciens sénateurs dans les annexes A et B du présent rapport.

Frais de subsistance — Frais remboursés aux sénateurs dont la résidence principale se trouve à plus de 100 kilomètres de la région de la capitale nationale (RCN). Le Sénat rembourse aux sénateurs un maximum de 20 000 $ pour l’exercice 2011-2012 et de 22 000 $ pour l’exercice 2012-2013, au titre des frais engagés dans la RCN pour séjourner dans un hébergement commercial (tel qu’un hôtel ou motel), un logement locatif ou une résidence secondaire appartenant au sénateur et dont il peut se servir lorsqu’il est dans la RCN. Ces sénateurs peuvent aussi obtenir le remboursement de leurs frais d’hébergement dans un logement commercial et recevoir des indemnités quotidiennes pour les fins de semaine où ils exercent des fonctions parlementaires dans la RCN.

Résidence principale — S’entend d’une résidence désignée par le sénateur comme étant sa première résidence dans un document du Sénat intitulé « Déclaration de résidences principale et secondaire ». Les sénateurs sont tenus de soumettre cette déclaration chaque année et de la modifier si le statut de leurs résidences change. En 2013, dans son vingt-troisième rapport, le Comité de la régie interne a indiqué ce qui suit : « Pour qu’un sénateur puisse demander l’indemnité de subsistance dans la RCN, la résidence qu’il possède ou qu’il loue doit être une résidence secondaire [. . .] qu’il occupe lorsqu’il se trouve dans la RCN dans l’exercice de ses fonctions de sénateur. Le Sous-comité estime qu’il n’y a là aucune ambiguïté et qu’un sénateur qui réside principalement dans la RCN n’a clairement pas droit à l’indemnité de subsistance dans la RCN ».

119. Nous avons trouvé neuf cas qui devraient être renvoyés immédiatement à d’autres autorités, telles que la Gendarmerie royale du Canada, pour l’une des raisons suivantes, ou les deux :

120. Nous avons trouvé 21 cas où les dépenses engagées par le sénateur ou l’ancien sénateur n’étaient pas liées à l’exercice d’activités parlementaires ou n’étaient pas, selon nous, conformes aux règles, aux politiques ou aux lignes directrices du Sénat applicables à ces dépenses.

121. Nous n’avons pu accepter que ces dépenses aient été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires, vu la nature, l’importance ou la fréquence des opérations visées, ou parce que l’information fournie à l’appui de ces opérations était insuffisante. En voici quelques exemples :

122. Puisque les sénateurs sont tenus de rendre compte de leur utilisation des fonds, nous sommes d’avis qu’ils ont l’obligation de démontrer que leurs dépenses ont été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires et de fournir les pièces justificatives nécessaires. Nous avions comme responsabilité d’exécuter un examen indépendant des dépenses et des autres opérations des sénateurs. Notre audit ne visait pas à évaluer les intentions de quiconque ni à jeter le blâme. Par ailleurs, nous n’avons pas mené d’enquête ou d’autre examen puisque d’autres autorités sont mieux placées pour le faire, étant donné leurs pouvoirs, obligations et fonctions.

123. Nous avons consacré un temps considérable à bien comprendre les diverses façons employées par les sénateurs et anciens sénateurs pour s’acquitter de leurs responsabilités et de leurs fonctions parlementaires. Nous avons ensuite tenu compte de leurs points de vue et perspectives à la lumière des règles, des politiques et des lignes directrices du Sénat, et nous avons exercé notre jugement professionnel pour déterminer si leurs dépenses avaient été engagées dans l’exercice d’activités parlementaires. Nous avons été guidés dans notre travail par le principe fondamental qui dicte que les fonds publics ne devraient pas être utilisés pour payer des activités personnelles ou privées.

124. Dans l’exercice de notre jugement professionnel, nous n’avons pas signalé certaines dépenses qui étaient techniquement contraires aux règles. Par exemple, des frais de taxi entre un hôtel et le Sénat avaient été engagés pour des raisons de santé et de sécurité, étant donné des conditions météorologiques défavorables. De même, nous avons trouvé des demandes de remboursement qui avaient été soumises ou remboursées à la suite d’erreurs administratives. Comme les sommes en jeu n’étaient pas élevées, nous n’avons pas considéré ces dépenses comme des erreurs à signaler aux fins du présent rapport.

125. Lorsque les sénateurs n’ont pu fournir d’éléments probants suffisants et appropriés, nous n’étions pas tenus d’accepter leurs déclarations sur l’utilisation qu’ils avaient faite des fonds en question. Par conséquent, nos constatations sont fondées sur la présence ou l’absence d’éléments probants suffisants et appropriés pour déterminer que les dépenses engagées par les sénateurs l’avaient été dans l’exercice d’activités parlementaires et avec le souci du principe de l’utilisation judicieuse des fonds publics. Lorsque les éléments probants étaient insuffisants ou ne répondaient pas à l’objectif de notre audit, nous avons déterminé que les dépenses engagées ne l’avaient pas été dans l’exercice d’activités parlementaires.

126. Selon nous, les sénateurs et leur personnel ne devraient pas demander le remboursement de dépenses qui ne sont pas admissibles selon les règles, les politiques ou les lignes directrices du Sénat, et ils ne devraient pas se servir des fonds publics pour leurs activités personnelles ou privées. Des dépenses inadmissibles ou qui semblent être liées à des activités personnelles ou privées représentent un risque pour la réputation individuelle des sénateurs et pour la réputation du Sénat en tant qu’institution.

127. Le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration devrait renvoyer immédiatement à d’autres autorités, telles que la Gendarmerie royale du Canada, les neuf cas présentés à l’annexe A, en vue d’une enquête plus poussée.

128. Le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration devrait se pencher sur chacun des 21 cas présentés à l’annexe B pour déterminer si, en définitive, les opérations déclarées ont été effectuées dans l’exercice d’activités parlementaires et si elles étaient conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices du Sénat. Le Comité devrait ensuite décider s’il y a lieu de prendre d’autres mesures à l’égard de ces opérations, et ses décisions devraient être rendues publiques.

Conclusion

129. Nous avons conclu que les dépenses et autres opérations effectuées par les sénateurs n’avaient pas toujours été contrôlées de manière appropriée ou engagées dans l’exercice d’activités parlementaires et effectuées avec le souci du principe de l’utilisation judicieuse des fonds publics. Nous ne présentons pas de rapport individuel sur 86 sénateurs ou anciens sénateurs, mais nous en présentons un sur les 30 autres.

130. Nous encourageons vivement le Sénat à mettre en œuvre nos recommandations et à transformer la manière dont les dépenses des sénateurs sont gérées et surveillées.

À propos de l’audit

Le Bureau du vérificateur général a été chargé d’effectuer un audit exhaustif indépendant des dépenses du Sénat, y compris les dépenses des sénateurs, et de fournir une information, une assurance et des avis objectifs au Sénat afin de l’aider à examiner soigneusement la gestion des ressources du Sénat.

Cet audit de performance est le premier audit que le Bureau du vérificateur général effectue des dépenses individuelles des sénateurs. À cet égard, il se distingue de la plupart des audits de performance du Bureau, du fait qu’il visait un ensemble de personnes plutôt qu’une institution. Les résultats de l’audit sont donc présentés pour le Sénat dans son ensemble et pour des sénateurs individuellement.

Tous les travaux d’audit dont traite le présent rapport ont été menés conformément aux normes pour les missions de certification de Comptables professionnels agréés (CPA) Canada qui sont présentées dans le Manuel de CPA Canada – Certification. Même si le Bureau a adopté ces normes comme exigences minimales pour ses audits, il s’appuie également sur les normes et pratiques d’autres disciplines.

Dans le cadre de notre processus normal d’audit, nous avons demandé à chaque sénateur de confirmer que les constatations qui lui ont été attribuées et qui figurent dans le présent rapport sont fondées sur des faits.

Objectif

L’objectif de notre audit consistait à déterminer si les dépenses et les autres opérations des sénateurs avaient été dûment contrôlées et effectuées dans le cadre des affaires parlementaires dans le respect de la bonne utilisation des fonds publics.

Étendue de l’audit

L’audit a comporté l’examen de toutes les dépenses engagées par les sénateurs ou dont ils avaient demandé le remboursement. L’audit n’a pas porté sur les sénateurs qui faisaient l’objet d’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada ou qui étaient décédés avant le début de l’audit, ni sur un sénateur qui a démissionné pour raisons de santé mentale. Nous avons examiné les dépenses engagées par 116 sénateurs et anciens sénateurs au total.

L’honorable :

Andreychuk, Raynell

Angus, W. David

Ataullahjan, Salma

Baker, George

Banks, Tommy

Batters, Denise

Bellemare, Diane

Beyak, Lynn

Black, Douglas

Boisvenu, Pierre-Hugues

Braley, David

Brown, Bert

Buth, JoAnne L.

Callbeck, Catherine S.

Campbell, Larry W.

Carignan, Claude

Carstairs, Sharon

Champagne, Andrée

Chaput, Maria

Charette-Poulin, Marie-P.

Cochrane, Ethel M.

Comeau, Gerald J.

Cools, Anne C.

Cordy, Jane

Cowan, James S.

Dagenais, Jean-Guy

Dallaire, Roméo

Dawson, Dennis

Day, Joseph A.

De Bané, Pierre

Demers, Jacques

Di Nino, Consiglio

Downe, Percy E.

Doyle, Norman E.

Dyck, Lillian Eva

Eaton, Nicole

Eggleton, Art

Enverga, Tobias C. Jr.

Fortin-Duplessis, Suzanne

Fox, Francis

Fraser, Joan

Frum, Linda

Furey, George

Gerstein, Irving

Greene, Stephen

Hervieux-Payette, Céline

Housakos, Leo

Hubley, Elizabeth

Jaffer, Mobina S. B.

Johnson, Janis G.

Joyal, Serge

Kenny, Colin

Kinsella, Noël A.

Kochhar, Vim

Lang, Daniel

LeBreton, Marjory

Losier-Cool, Rose-Marie

Lovelace Nicholas, Sandra M.

MacDonald, Michael L.

Mahovlich, Frank W.

Maltais, Ghislain

Manning, Fabian

Marshall, Elizabeth

Martin, Yonah

Massicotte, Paul J.

McCoy, Elaine

McInnis, Thomas Johnson

McIntyre, Paul E.

Meighen, Michael A.

Mercer, Terry M.

Merchant, Pana

Meredith, Don

Mitchell, Grant

Mockler, Percy

Moore, Wilfred P.

Munson, Jim

Murray, Lowell

Nancy Ruth

Neufeld, Richard

Ngo, Thanh Hai

Nolin, Pierre Claude

Ogilvie, Kelvin Kenneth

Oh, Victor

Oliver, Donald H.

Patterson, Dennis Glen

Pépin, Lucie

Peterson, Robert W.

Plett, Donald Neil

Poirier, Rose-May

Poy, Vivienne

Raine, Nancy Greene

Ringuette, Pierrette

Rivard, Michel

Rivest, Jean-Claude

Robichaud, Fernand

Rompkey, William

Runciman, Bob

Segal, Hugh

Seidman, Judith

Seth, Asha

Sibbeston, Nick G.

Smith, David P.

Smith, Larry

St. Germain, Gerry

Stewart Olsen, Carolyn

Stratton, Terry

Tannas, Scott

Tardif, Claudette

Tkachuk, David

Unger, Betty E.

Verner, Josée

Wallace, John D.

Watt, Charlie

Wells, David M.

White, Vernon

Zimmer, Rod A. A.

L’audit a été axé sur quatre domaines : les déplacements et l’accueil, les frais de subsistance, les contrats et l’approvisionnement, et les pratiques de gestion financière et de dotation en personnel. Toutes les opérations effectuées par chacun des sénateurs en poste ou effectuées en leur nom au cours de la période visée par l’audit, soit du 1er avril 2011 au 31 mars 2013, ont été vérifiées. Nous avons examiné au besoin et uniquement à titre exceptionnel des opérations effectuées au cours d’exercices antérieurs et postérieurs lorsqu’il y avait lieu de confirmer des éléments dont nous avions pris connaissance.

L’audit n’a pas porté sur les rôles constitutionnels, législatifs ou de politique publique du Sénat du Canada, de ses comités ou des sénateurs, ni sur l’admissibilité des sénateurs à leur poste, ni sur les procédures du Sénat ou de ses comités. L’audit n’était pas un audit de suivi des secteurs d’activité examinés ou présentés dans le Rapport du vérificateur général de 2012 sur l’Administration du Sénat du Canada.

Méthode d’audit

Pour établir notre méthode d’audit, de collecte de l’information et de communication des résultats, nous avons tenu compte de la nature de l’audit et du travail des sénateurs.

L’équipe d’audit a consacré beaucoup de temps à acquérir une connaissance et une compréhension du Sénat et de son fonctionnement, ainsi que du rôle parlementaire, des activités et des intérêts de chaque sénateur, tant à l’extérieur du Sénat qu’au sein de celui-ci, afin de bien comprendre le contexte dans lequel chaque sénateur fonctionnait. Cette connaissance a été acquise au moyen d’entretiens avec chaque sénateur et son personnel, du dépouillement de documents et de sites Web et, dans certains cas, de la collecte d’information auprès de tiers. Dans de nombreux cas, ces informations nous ont amenés à poser des questions approfondies aux sénateurs et nous avons pris soin de ne pas émettre d’hypothèses sur les rôles et les responsabilités des sénateurs.

Nous avons compris que chaque sénateur était unique dans sa façon d’envisager son rôle. Compte tenu de la diversité des rôles des sénateurs et des différentes dépenses engagées par chaque sénateur dans l’exercice de ses activités parlementaires, nous avons décidé d’examiner 100 % des opérations effectuées par chaque sénateur en poste ou effectuées en son nom pendant la période visée par l’audit. Ces opérations englobaient une large gamme de dépenses, telles que des voyages à l’étranger, des indemnités quotidiennes et des frais d’affranchissement. Cette décision nous a amenés à auditer plus de 80 000 éléments de dépense totalisant 45 millions de dollars qui avaient été comptabilisés par l’Administration du Sénat au nom des sénateurs au cours de la période visée par l’audit.

Nous sommes tenus, en vertu des normes d’audit, de déterminer si nous avons obtenu des éléments probants suffisants et appropriés. Ce faisant, nous reconnaissons que la pertinence et la fiabilité des éléments probants varient. Par exemple, les éléments probants documentaires sont généralement plus fiables que les déclarations orales. Par conséquent, pour étayer les déclarations orales des sénateurs, nous avons cherché des éléments probants pour corroborer chacune des demandes de remboursement de dépenses et toute autre opération qu’ils pouvaient avoir effectuée.

Après avoir pris en considération l’information fournie par les sénateurs, ainsi que les règles, politiques et lignes directrices du Sénat, nous avons cherché à déterminer si chaque dépense ayant fait l’objet d’une demande de remboursement avait été engagée dans l’exercice d’activités parlementaires. Nous avons également examiné les pratiques de gestion financière et de gestion des ressources humaines de chaque sénateur pour déterminer si elles permettaient un contrôle adéquat de l’utilisation des fonds publics. Enfin, nous avons examiné chaque opération pour déterminer si les sénateurs avaient tenu compte du coût que leurs dépenses entraînaient pour les contribuables.

Les sources des informations recueillies pour l’audit comprennent la documentation tenue par l’Administration du Sénat et les sénateurs; les agendas électroniques; les entretiens avec les sénateurs, leur personnel et les membres de l’Administration du Sénat; les politiques, les règles et les lignes directrices du Sénat; et, au besoin, les confirmations obtenues de tiers.

Critères

Pour déterminer si les dépenses et les autres opérations des sénateurs avaient été dûment contrôlées et effectuées dans le cadre des affaires parlementaires dans le respect de la bonne utilisation des fonds publics, nous avons utilisé les critères suivants :

Critères Sources

1. Frais de voyage et d’accueil

1.1 Les sénateurs et leur personnel ont établi des procédures et des pratiques de façon à ce que leurs frais de voyage et d’accueil et ceux de leur personnel soient conformes aux politiques, aux règles et aux règlements applicables et respectent la bonne utilisation des fonds publics.

1.2 Les demandes de remboursement des frais de voyage et d’accueil sont étayées, examinées avec soin, autorisées, consignées en dossier et les dépenses ont été effectuées dans le cadre des affaires parlementaires et dans le respect de la bonne utilisation des fonds publics.

Loi sur le Parlement du Canada

Règlement administratif du Sénat

Politiques, lignes directrices, formulaires et pratiques du Sénat; Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration; ou greffier du Sénat

2. Frais de subsistance (résidence)

2.1 Les sénateurs et leur personnel ont établi des procédures et des pratiques de façon à ce que les frais de subsistance soient conformes aux politiques, règles et règlements applicables et respectent la bonne utilisation des fonds publics.

2.2 Les demandes de remboursement des frais de subsistance des sénateurs sont étayées, examinées avec soin, autorisées, consignées en dossier et les dépenses ont été effectuées dans le cadre des affaires parlementaires et dans le respect de la bonne utilisation des fonds publics.

Loi sur le Parlement du Canada

Règlement administratif du Sénat

Politiques, lignes directrices, formulaires et pratiques du Sénat; Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration; ou greffier du Sénat

3. Marchés et approvisionnement

3.1 Les sénateurs et leur personnel ont établi des procédures et des pratiques de façon à ce que l’acquisition des biens et des services et la dépense des crédits soient conformes aux politiques, aux règles et aux règlements applicables et respectent la bonne utilisation des fonds publics.

3.2 Les dépenses en matière de marchés et d’approvisionnement sont étayées, examinées avec soin, autorisées, consignées en dossier et engagées dans le cadre des affaires parlementaires dans le respect de la bonne utilisation des fonds publics.

Loi sur le Parlement du Canada

Règlement administratif du Sénat

Politiques, lignes directrices, formulaires et pratiques du Sénat; Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration; ou greffier du Sénat

4. Pratiques de gestion financière et de dotation

4.1 Des procédures et pratiques sont en place dans les bureaux des sénateurs et fournissent un cadre clair et approprié pour s’assurer que les aspects de la gestion financière de ceux-ci sont administrés de façon efficiente, efficace et dans le respect de la bonne utilisation des fonds publics.

4.2 Les sénateurs ont mis en œuvre des procédures et des pratiques pour que les activités de dotation soient administrées conformément aux politiques, règles et règlements applicables.

4.3 Les sénateurs et leur personnel ont mis en œuvre des procédures et des pratiques pour s’assurer que les bureaux des sénateurs fournissent aux intervenants une information utile et pertinente.

Loi sur le Parlement du Canada

Règlement administratif du Sénat

Politiques, lignes directrices, formulaires et pratiques du Sénat; Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration; ou greffier du Sénat

Dans le cadre de notre processus normal d’audit, nous avons adressé une lettre à chaque sénateur ou ancien sénateur au début de l’audit. Dans cette lettre, nous avons demandé aux sénateurs et anciens sénateurs de confirmer que les critères utilisés pour l’audit étaient valables, et nous les avons informés de l’étendue et de la méthode d’audit. Nous leur avons également fait part de nos attentes concernant les modalités d’accès aux informations nécessaires pour exécuter nos procédures d’audit et de l’obligation d’assurer la confidentialité des informations pendant l’audit.

Nous avons informé les sénateurs et anciens sénateurs que les demandes d’accès aux documents nécessaires étaient faites conformément aux pouvoirs qui nous sont conférés par la Loi sur le vérificateur général. Par conséquent, la communication de ces documents au Bureau du vérificateur général était conforme aux exigences de la Loi et n’équivalait pas, selon nous, à une diminution ou à une renonciation du privilège du secret professionnel qui se rattachait à ces documents. De plus, nous avons confirmé que tous les documents communiqués au Bureau du vérificateur général dans ce contexte seraient traités tout à fait confidentiellement.

Coût

Des informations sur le coût de l’audit sont présentées dans notre site Web.

Période visée par l’audit

L’audit portait sur la période allant du 1er avril 2011 au 31 mars 2013. Les travaux d’audit ont été terminés le 22 avril 2015.

Après cette date et avant la publication du présent rapport, nous avons reçu et publié les commentaires que nous ont transmis des sénateurs et anciens sénateurs. Leurs commentaires ont été reproduits textuellement dans la langue dans laquelle ils ont été reçus, à moins d’indication contraire signalée par des crochets [ ]. Nous avons indiqué les cas où les commentaires des sénateurs ont été traduits par le Bureau du vérificateur général du Canada. Nous avons tenu compte des commentaires fournis par les sénateurs au moment de finaliser notre rapport.

Équipe d’audit

Vérificateur général adjoint : Clyde MacLellan
Directeur principal : Gordon Stock
Première directrice : Susan Gomez
Directrice : Michelle Robert
Directrice : Chantale Thibaudeau

En plus des personnes nommées ci-dessus, de nombreux membres du personnel du Bureau du vérificateur général du Canada ont contribué à cet audit. Leur dévouement a été essentiel à son exécution.

Tableau des recommandations

Le tableau qui suit regroupe les recommandations formulées dans le présent rapport. Le numéro qui précède chaque recommandation correspond au numéro du paragraphe de la recommandation dans le rapport. Les chiffres entre parenthèses correspondent au numéro des paragraphes où le sujet de la recommandation est abordé.

Recommandations

Surveillance des dépenses des sénateurs

51. Le Sénat du Canada devrait revoir le mandat et la structure du Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration, ainsi que la relation hiérarchique de l’auditeur interne, en vue d’instaurer une surveillance indépendante des dépenses des sénateurs.

52. La surveillance des dépenses des sénateurs devrait être assurée par un organe (« l’organe de surveillance ») dont la majorité des membres, y compris le président, seraient indépendants du Sénat. Les membres devraient être choisis de telle manière que leurs compétences, connaissances et expériences réunies permettent à l’organe de surveillance de s’acquitter pleinement et efficacement de toutes ses responsabilités.

53. Le mandat de l’organe de surveillance devrait comprendre les éléments suivants :

54. Les réunions de l’organe de surveillance devraient être ouvertes au public, et tous ses rapports, comptes rendus, décisions et motifs devraient être publiés dans le site Web du Sénat.

55. L’organe de surveillance devrait pouvoir communiquer directement avec les auditeurs interne et externe du Sénat. Ceux-ci devraient présenter leurs plans et rapports d’audits internes et externes à l’organe de surveillance, et ces plans et rapports devraient être rendus publics dans le site Web du Sénat. Ces plans devraient comporter un examen régulier de la conformité consistant à vérifier si les dépenses engagées à titre individuel par un échantillon approprié de sénateurs sont conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices qui régissent ces dépenses.

56. L’organe de surveillance devrait avoir le pouvoir de demander que des audits internes ou externes soient effectués sur toute question relevant de son pouvoir.

57. Le vérificateur général du Canada devrait recevoir le mandat clair, à titre d’auditeur externe, d’effectuer des audits du Sénat du Canada, y compris des audits des dépenses des sénateurs. Le vérificateur général devrait bénéficier d’un accès sans restriction à toute l’information requise pour formuler des conclusions d’audit au sujet des dépenses engagées par les sénateurs, y compris l’information que détiennent individuellement les sénateurs.

(paragraphes 35–50)

Cadre de contrôle des dépenses des sénateurs

73. Les sénateurs devraient se doter collectivement d’un ensemble de principes qui font la part entre le coût pour les contribuables et les dépenses nécessaires à l’exercice d’activités parlementaires. Le Sénat du Canada devrait s’assurer que les règles, les politiques et les lignes directrices régissant les dépenses sont conformes à ces principes et que les opérations des sénateurs reflètent l’application de ces principes.

74. Le Sénat devrait améliorer la formation et l’encadrement donnés à tous les sénateurs et à leur personnel pour s’assurer que les principes sont compris et appliqués d’une manière uniforme, au même titre que les règles, politiques et lignes directrices qui servent à les appliquer.

75. Le Sénat devrait veiller à ce que le personnel de l’Administration du Sénat reçoive la même formation et les mêmes directives pour s’assurer que son interprétation et son application des principes, des règles, des politiques et des lignes directrices appuient les sénateurs et leur personnel dans la gestion des dépenses.

76. Le Sénat devrait demander à l’Administration du Sénat de préparer des stratégies et des plans de mise en œuvre pour aider le Sénat et les différents sénateurs à réduire le coût de leurs dépenses futures pour les contribuables.

(paragraphes 58–72)

90. Les sénateurs devraient s’assurer de soumettre à l’Administration du Sénat une documentation et des explications complètes pour étayer leurs demandes de remboursement de dépenses, y compris une description complète des activités parlementaires pour lesquelles les dépenses sont engagées et des éléments probants pour confirmer les travaux réalisés par des entrepreneurs.

91. Tous les sénateurs devraient utiliser l’agenda électronique du Sénat, ou un équivalent papier, pour y consigner toutes leurs activités, et ces documents devraient être archivés régulièrement. Chaque élément inscrit à l’agenda devrait inclure une description de l’activité, une indication du lien avec les activités parlementaires du sénateur, une mention des repas fournis, le cas échéant, et toute portion de l’élément consacrée à des activités personnelles ou privées. L’Administration du Sénat devrait pouvoir consulter les agendas électroniques des sénateurs, ou une copie des équivalents papier, pour procéder au traitement des dépenses et des demandes de remboursement.

(paragraphes 77–89)

Divulgation d’information par les sénateurs

96. Les sénateurs devraient pleinement divulguer leur utilisation de fonds publics. À cet égard, ils devraient présenter dans le site Web du Sénat de l’information sur leurs budgets ainsi que le détail de toutes leurs dépenses individuelles, et ce, de manière accessible, claire et facile à consulter. À tout le moins, les dépenses divulguées devraient comprendre les frais de subsistance, de déplacement et d’accueil, les contrats, les autres montants payés directement par le Sénat du Canada et alloués à chaque sénateur, les autres frais de bureau et tous les coûts engagés pour leur travail lié aux associations, aux comités et aux échanges. Les renseignements divulgués devraient contenir des données suffisantes concernant chaque opération, notamment :

97. De plus, le Règlement administratif du Sénat ainsi que les politiques et les lignes directrices du Sénat devraient être publiés dans le site Web du Sénat.

(paragraphes 92–95)

104. Les sénateurs devraient divulguer à l’Administration du Sénat toute relation personnelle ou d’affaires proche, ou tout intérêt privé, qui a un lien avec leurs frais de déplacement ou d’accueil. Les sénateurs devraient aussi divulguer toute relation ou tout intérêt privé lorsqu’ils louent des logements ou des bureaux auprès d’une autre partie.

105. Les sénateurs devraient divulguer, dans le site Web du Sénat, toute relation personnelle ou d’affaires proche, ou tout intérêt privé, qu’eux-mêmes ou leur personnel entretiennent avec des entrepreneurs qu’ils ont l’intention d’engager et de rétribuer avec des fonds du Sénat.

106. Les sénateurs devraient divulguer, dans le site Web du Sénat, toute relation personnelle ou d’affaires proche, ou tout intérêt privé, qu’eux-mêmes ou leur personnel entretiennent avec des personnes qu’ils ont l’intention d’embaucher et de rétribuer avec des fonds du Sénat. Cela comprend les amis proches et les membres de la famille d’autres parlementaires.

(paragraphes 98–103)

Constatations concernant le bureau du président du Sénat

115. Le président du Sénat du Canada devrait s’assurer que les pratiques de gestion financière du bureau du président sont conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices qui s’appliquent à tous les autres sénateurs, tout en tenant compte des responsabilités supplémentaires qu’il doit assumer à titre de président.

116. Le président devrait divulguer, dans le site Web du Sénat, toutes les dépenses du bureau du président, et ce, d’une manière conforme à notre recommandation concernant la divulgation des dépenses individuelles des sénateurs.

(paragraphes 107–114)

Constatations concernant des sénateurs en particulier

127. Le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration devrait renvoyer immédiatement à d’autres autorités, telles que la Gendarmerie royale du Canada, les neuf cas présentés à l’annexe A, en vue d’une enquête plus poussée.

128. Le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration devrait se pencher sur chacun des 21 cas présentés à l’annexe B pour déterminer si, en définitive, les opérations déclarées ont été effectuées dans l’exercice d’activités parlementaires et si elles étaient conformes aux règles, aux politiques et aux lignes directrices du Sénat. Le Comité devrait ensuite décider s’il y a lieu de prendre d’autres mesures à l’égard de ces opérations, et ses décisions devraient être rendues publiques.

(paragraphes 117–126)

Annexe A — Dossiers recommandés pour renvoi à d’autres autorités

Annexe B — Dossiers recommandés pour examen par le Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration

Version PDF

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